Chapitre 12 : Garde du corps

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PDV Ishta :

J'ouvris les yeux à grand peine. Je ne sais pas où je suis. Je tournai la tête et vis Nath qui me regardait, inquiet. J'eus un déclic quand je compris que j'étais de nouveau humaine et complètement nue. Je remontai rapidement ma couverture me demandant s'il m'a vu et il me sourit en disant :
_ T'inquiètes, j'ai pas regardé ! Ça va ?
Il me tendit une chemise de nuit blanche simple et je m'habillai sous les draps pendant qu'il se retournait.
_ Je crois. Je suis où là ?
Il fit un grand geste en montrant derrière lui.
_ Bienvenue dans ta chambre, princesse.
_ Oh arrête, m'appelle pas comme ça s'te plaît. Ricanai-je en sortant de mon lit.
_ C'est pourtant ce que tu es. Affirma-t-il en se retournant.
Puis il pencha la tête sur le côté, comme s'il réfléchissait et baissa la tête l'air embarrassé.
_ Qu'est ce que tu as ? T'es bizarre tout d'un coup.
Ma réflexion parut le désorienter et il prit un air soumis.
_ Je ne sais pas si je dois te le dire ou si c'est un secret.
_ Si tu es venu me voir c'est sûrement pour me le dire.
Il hocha la tête et fit la moue comme un petit garçon recevant une punition. Mais qu'est ce qu'il lui prend, lui qui a toujours caché ses émotions ? Puis il se mit à parler faiblement, comme s'il avait une excuse à une bêtise. Je me dis qu'il avait l'air mignon et sensible comme ça. Mais j'enlevai aussitôt cette idée de ma tête.
Il m'expliqua qu'il était mon gardien, un garde du corps si j'ai bien compris. Qu'il a prêté serment à mon père qu'il me protégerait jusqu'à ce que je sois capable de me battre seule. Et qu'en échange, il recevrait ce qu'il voudrait le plus au monde. Je répliquai que je n'avais pas besoin de protection et que ce n'est qu'un égoïste parce qu'il ne pensait qu'à la récompense, qu'il n'a pas pensé que je n'avais pas besoin d'aide. À la fin de mon discours, je remarquai que j'avais crié et que Nath avait les larmes aux yeux. Puis il sortit en courant. J'essayais de l'arrêter mais rien n'y fait. Il claqua la porte derrière lui et je m'arrêtai comme une idiote, fixant la porte. Je suis nulle. Il ne méritait pas ces paroles. Il fait en sorte à que j'aille bien, c'est tout. Je soufflait en m'asseyant sur mon lit, la tête entre les mains. Quelqu'un toqua à la porte. Je lui dit d'entrer et un garde ouvrit en me saluant. Il m'informa que le dîner sera servi dans un quart d'heure et qu'il fallait me préparer. Je lui demandai alors son prénom et son rôle au château. Il me répondit en s'inclinant qu'il s'appelait Ogweïn et qu'il était mon garde de chambre.
_ Vous faut-il autre chose princesse ?
_ Oui. Appelle moi Ishta et dis moi où sont mes vêtements s'il te plaît.
Je le tutoyais parce qu'il semblait jeune et que j'avais envie de lui faire confiance. Après tout, il est proche de moi, c'est mon garde.
_ Bien, dame Ishta. Votre garde-robe est là. Dit-il en s'inclinant une troisième fois.
Je lui répondis par un "merci" et il partit en refermant la porte derrière lui.
J'ouvrai la porte d'un grand meuble en bois bien décoré et découvris ma fameuse "garde-robe". La penderie est en fait accrochée au mur et un trou est placé en plein milieu. On pourrait passer à deux personnes côtes à côtes. J'entrai donc dans le placard et et découvris une grande pièce débordant d'habits bien rangés. Dans un coin, il y avait des robes avec à côté des jupes, dans un autre des vestes, des chemises... Dans un autre encore des hauts et des bas (pantalons, jeans, shorts...). À mon avis, j'ai plus d'une bonne cinquantaine de vêtements tous plus majestueux les uns que les autres. Je pris une robe à dentelle noir doublée de bordeau, qui mettrait en avant mes formes. Je sortis en prenant soin de bien refermer ma penderie et cherchai la salle de bain. Elle était juste à côté de ma garde-robe. Je fus une fois de plus impressionnée par la grandeur de la pièce. À droite, il y avait deux grands lavabos, avec derrière une grande douche. Je suis sûre qu'on pourrait loger à six sans problèmes. À gauche, un spa jaccuzzi de luxe et en face, une porte menant à un sauna hammam. La salle de bain de rêve !
Je pris rapidement ma douche et m'habillai en me regardant dans l'immense glace au dessus des lavabos. Je n'ai pas changée. Juste un peu pâle avec quelques cernes. Sinon, je ressemble à une personne tout à fait normale. Je pris des bijoux au hasard et sortis de la salle d'eau requinquée.

Ogwein m'attendait devant la porte de la chambre. Quand il me vit, il écarquilla les yeux et me dit que j'étais très belle. Je le remerciai timidement. Il me montra alors le chemin de la salle à manger qui était tout en bas contrairement aux chambres qui sont tout en haut (c'est-à-dire au sixième étage). Nous tournâmes à droite et il ouvrit une double porte toujours en bois très travaillé. La pièce est en longueur, presque aussi grande que la salle du trône. Ogwein me montra ma place sur la grande table bien décorée et il me tira la chaise pour que je puisse m'y assoir. Je le remerciai en m'asseyant et regardai autour de moi. Des invités d'honneur me regardaient. J'étais presque au bout de la table. Je tournai la tête et vis Nath qui parlait avec mon père. Il a l'air tellement triste... Je ne m'en préoccupais pas longtemps car il tourna la tête et me vit avec des yeux de pitié. Je détournai les yeux remarquai que je connaissais les gens autour de moi. Mon groupe d'élémentaires ! Ils me regardaient comme si j'étais une revenante.
_ Qu'est ce que vous regardez comme ça ? Leur fis-je irritée.
_ Hey, doucement ! Comment va la revenante, ça fait deux jours qu'on s'inquiète. Intervint Val.
_ Deux jours ? J'ai dormi deux jours ? Répétai-je.
_ Ouais, Nath ne tenait plus en place. Si tu savais tout le bazar qu'il a fait quand t'étais pas là ! Il criait sur tout le monde !
J'étais étonnée et tellement désolée. Il a veillé deux jours sur moi et à mon réveil, je le remercie en lui criant dessus. Je suis vraiment bête en fait. Nath et papa-roi arrivèrent au même moment. Nath s'installa en face, à ma droite, à côté de Plume. Puis papa se mit à parler :
_ Aujourd'hui est sûrement le plus beau de ma vie après celui où j'ai rencontrer Tina car tous les membres de la famille sont réunis. Seul notre fils, Nalocis, manque à l'appel. Mais il est bien trop occupé à se battre pour venir voir les siens. Sur ce, bon appétit, chers invités, et soyez bénis par notre bienveillante Déesse Nalyxos.
Il s'assied et des domestiques arrivèrent arrivèrent avec plusieurs plateaux. Le repas se passa bien. On discutait ensemble, papa faisait même quelques blagues. Seule une personne restait silencieuse : Nath. Papa s'en est rendu compte et m'a conseillé télépathiquement :
"Ne t'inquiète pas, il réfléchit. Tu le retrouveras bientôt.
_ J'espère." Avais-je répondu.
Ce n'est pas juste parce que notre groupe devait rester uni pour être fort, mais parce que je l'aimais bien et que je voulais avoir l'occasion de m'excuser.
Le dîner se termina rapidement et papa nous apprit qu'on irait voir le centre d'entraînement dès demain et que Nalo (Nalocis mon frère) nous y attendait.

Quand j'arrivai dans le couloir menant à ma chambre accompagnée d'Ogweïn, je vis Nath, faisant les cent pas devant ma porte. Il avait un air grave et très concentré. Lorsqu'il nous vit arriver, il s'arrêta aussitôt et me fixa dans les yeux, ce qui je dois dire est très dérangeant.
_ Je dois te parler. Me dit-il.
Puis il regarda Ogweïn et rajouta "en privé". Je regardai Ogweïn hésiter et lui dis de garder la porte. Je fis entrer Nath et je n'eus même pas le temps de fermer la porte qu'il commença déjà à parler.
_ Alors voilà, ton père m'a parler et il reste sur l'idée qu'il te faut un gardien. Et comme je ne sais pas si je dois te pardonner ou me défendre, je crois qu'il vaudrait mieux que tu choisisses un autre gardien plus approprié qui te convien-...
_ Stop ! Le coupai-je. Je ne veux pas d'autre gardien. De toutes façons, je ne vois pas qui je choisirais.
Il jeta un coup d'oeil vers la porte mais ne dit rien. Je soufflais et continuais :
_ Je t'accepte comme gardien. Si mon père t'a choisi, ce doit être pour quelque chose et aussi... Je voulais m'excuser pour ce que je t'ai dit tout à l'heure. J'étais perdue et je ne voulais pas de quelqu'un qui fait nounou, tu sais. Desolé.
Je baissais la tête et il s'approcha de moi. Il me prit les mains et mit un genou à terre en baissant la tête.
_ J'accepte tes excuses, dame Ishta. Et je jure de vous servir en tant que gardien.
Il se releva et sourit d'un air taquin.
_ De toute façon, je n'aime pas faire les nounous aux gens de sang royal.
Je rigolais dans ma barbe et il me tendit la main. "Paix", a-t-il dit simplement. Je lui tendis la mienne et répétai paix à mon tour. Il écarta les bras et j'hésitais à le faire quand mon corps bougea de lui même et vins se blottir dans ses bras.
Peu de temps après, je me couchai dans mon lit royalement douillet en fesant un bonne nuit à mon gardien, qui referma ma porte, me laissant à nouveau seule.

L'honorable IshtaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant