Nouveaux départs

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Aujourd'hui, je sors de mon lit sans hésiter. Je me sens plus légère, hier soir, Dave et moi nous sommes réconciliés et même si je suis persuadée qu'il me cache encore quelque chose, je suis satisfaite de savoir que je peux toujours le compter parmi mes amis. Mon enthousiasme est vite rattrapée par l'angoisse, quand je me rend compte que nous sommes vendredi, le jour que j'attendais et que je redoutais à la fois. A 15h, j'ai rendez-vous avec la psychologue...

Je chasse cette idée de mon esprit pour le moment et me prépare rapidement. Je vais à la cuisine pour boire mon café au lait du matin, quand je tombe sur Sam, frais et dispo. Il est bien coiffé, et a fait un effort vestimentaire. Je me doute que Callie doit y être pour quelque chose. Malgré son sourire de façade, sa nervosité transparaît, impossible de la dissimuler. Il m'apprend que lui et Callie se rendent ensemble au lycée, et après les cours ils vont tous les deux au cinéma... Je comprend qu'il attend beaucoup de cette journée, et si j'aimerais le rassurer, je ne trouve pas les mots alors je me contente d'un sourire chaleureux en espérant que ça lui suffira pour le moment.

Après avoir avalé mon café en deux gorgées et m'être brûlée la langue au passage, je sors de la maison pour retrouver Dave. Il m'attend, comme toujours, les mains dans les poches, le dos appuyé contre l'arbre. Quand il m'aperçoit, il se redresse et avance vers moi d'un pas rapide, avant que je comprenne ce qu'il se passe, les bras de Dave sont autour de moi.

Ah, on se fait un câlin pour se dire bonjour, maintenant? Ok...

Je lui rend son étreinte, et quand nous nous séparons, il n'y a pas de gêne cette fois. Nous nous mettons en marche sans plus de cérémonie et je me satisfait du fait que notre relation n'a pas changée après notre petite crise passagère, le seul changement notable résidant dans le fait que Dave me prend dans ses bras pour me saluer, ce qui n'est pas une mauvaise chose.

***

Le reste de la journée se déroule sans accrocs. Je profite du dernier jour sans Molly au lycée, son exclusion prend fin aujourd'hui et je sais que lundi, quand elle reviendra parmi nous, elle voudra me faire payer son renvoi temporaire, alors que tout est de sa faute. Toutefois, je me console en me disant que son sale coup n'a pas payé, les autres élèves n'ont pas réagis comme elle l'espérait, bien sûr certains garçons se sont montrés grossier et particulièrement dégoûtant, mais la majeur partie du corps étudiant s'est rangé derrière moi. Les filles m'ont soutenue, sans le verbaliser, mais je sentais sur mon passage leur regard plein de compassion et d'empathie à mon égard. Je suppose qu'un certain nombre d'entre elles ont également des photos compromettantes et elles n'aimeraient pas qu'elles refassent surface et soient dévoilées au grand jour.

En même temps, qui aimerait ça ? Franchement...

14h40. Je dois me rendre à mon rendez-vous, et langoisse que ressens depuis ce matin atteint à présent son paroxisme. Le cours de math n'est pas tout à fait terminé mais je remballe mes affaires sous le regard interrogateur de Jason. Je ne répond pas et me contente de hausser les sourcils pour le faire enrager. Je me dirige vers le bureau de Mlle Watson, qui me donne son approbation d'un signe de tête, je l'ai prévenue au début de la classe que je devais partir plus tôt pour me rendre à un rendez-vous médical. Elle avait hoché la tête d'un air grave en me souhaitant du courage et m'avait assuré sa plus grande sollicitude.
Je n'ai pas encore franchit la porte de la salle de classe que je sens mon téléphone portable vibrer dans ma poche. Je n'ai pas besoin de le sortir de ma poche pour savoir qu'il s'agit de Jason qui me demande où je vais. Je lui dit que ses parents m'ont invité à leur orgie hebdomadaire, ce a quoi il me repond un très spirituel "Va te faire foutre". Je souris en glissant mon téléphone dans la poche, un sourire qui s'efface rapidement à mesure que je m'approche du cabinet du psy. Je ne connais pas son nom, seulement son adresse, ça se trouve au centre de la ville voisine. Je suis un peu frustrée d'avoir à prendre le bus pour m'y rendre mais je suppose que c'est un premier pas vers... la guérison. Guérison ? Est-ce que c'est ce que je suis? Malade?

L'idiot d'en faceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant