Ce matin, je me lève avec l'espoir un peu fou qu'une séance chez le psy m'aidera à y voir plus clair, et qu'enfin je vais me débarrasser de ce fardeau qui me pèse chaque jour. Je sais parfaitement que c'est totalement illusoire, il va me falloir bien plus d'une séance, mais pour une fois je me dis qu'il y a peut-être un espoir, après tout, beaucoup de gens vont voir des psy, c'est que ça doit fonctionner, ou alors ils rendent les gens accros et ils leur trouvent de nouveaux problèmes devant être traités par des comprimés. Peut-être que les psy font parti du complot visant à enrichir la sécu ...
Ouh, je traîne trop avec Dave, il commence à me contaminer...
Dave... Je n'ai plus eu de nouvelles depuis son texto qui disait tout simplement "OK", tellement loin des messages que je reçois habituellement venant de lui. Je repense à ce que m'a dit Jason, et il a raison, je dois provoquer le dialogue, ce n'est certainement pas Dave qui va venir me prendre par la main pour me dire "Allez, viens, je t'explique pourquoi je te fais la gueule". A la première occasion, je le coince entre quatre yeux et je le force à me dire ce qu'il a contre moi, puisque apparemment c'est moi le problème...
Je m'étire mollement et regarde par la fenêtre le temps qu'il fait. Le soleil brille, comme toujours ici, mais on dirait qu'il y a un peu de vent. Une robe moulante surmontée d'une chemise à carreau, une paire de converse, un peu de maquillage et me voilà prête pour aller au lycée. En fouillant dans ma penderie, je suis tombée sur des vêtements que j'avais laissé en partant, des petites blouses légères, des robes fleuries, je dois avouer que c'est mignon mais ça me paraît tellement éloigné de ma personnalité aujourd'hui, que ça me fait sourire. J'attrape mon téléphone, ma besace et je fonce au rez-de-chaussée.
Sam est déjà levé, il est habillé, coiffé et il m'a même préparé mon café. Je le salue, le remercie pour le café et m'installe derrière le plan de travail.
Bon sang, mais à quoi sert cette foutue table !
Je ne peux m'empêcher de remarquer le sourire niais qui illumine le visage de mon frère, et quand je le questionne, il me répond que Callie lui a envoyé un message pour lui proposer de déjeuner avec elle.
- En tête à tête ! lâche-t-il surexcité. Ça fait des mois que je veux lui parler et l'inviter à sortir mais j'ai jamais osé. Jason devait avoir raison, depuis que je me suis battu, je suis devenu une star auprès des filles ! fait-il en gonflant la poitrine pour frimer
Sa bagarre... C'est vrai qu'il s'est battu, à cause de moi. Je me demande ce que Eddie a bien pu faire ou dire pour faire sortir Sam de ses gonds de la sorte, mais si ma curiosité me pousse à demander, mon égo lui me dit de me la fermer et de rester dans l'ignorance. L'idée me vient toutefois que je ne l'ai pas remercié d'avoir pris ma défense
- Eum, Sam... Il lève les yeux de sa tasse vers moi. Au fait, à propos de la bagarre, je suis désolée que tu aies eu à te battre à cause de moi, je sais que ce n'est pas facile pour toi depuis que je suis revenue. En tout cas, je voulais te remercier
- Oh, t'en fais pas, ça faisait un moment que Eddie me prenait la tête, ça devait arriver
- Pas seulement pour l'avoir amoché, mais aussi pour avoir pris ma défense auprès du proviseur
- Alors déjà, je ne l'ai pas amoché, je lui ai cassé la tête. fait-il avec un sourire en coin, je lui répond en levant les yeux au ciel. Il redevient sérieux et ajoute. Et, ça me paraît normal d'avoir pris ta défense, t'es ma soeur et il te tenait responsable de tout alors que tu n'as rien fait, c'est vrai que depuis que tu es revenue les choses sont un peu plus compliquées pour moi mais, je m'en fous. Il se gratte la nuque. Je suis content que tu sois là.
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L'idiot d'en face
RomantizmQuand Maya, 17 ans, se voit obligée de retourner dans la ville où elle a grandit, elle va non seulement devoir affronter son passé et les gens qu'elle a blessé quand elle est partie, sans rien dire, il y a deux ans. Beaucoup de choses ont changé pe...