19 - Appuntamento

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Deux semaines sont passées après notre retour à New-York, entre temps j'ai été diplômée. Je peux enfin me lancer dans le vrai monde du travail, faire ce que j'aime.

Ma mère m'a énormément pris la tête au téléphone et surtout lorsque je l'ai revue. Elle ne passe pas un instant sans me faire la morale; m'inciter à m'éloigner de Demetrio. Le problème, c'est que même si je voulais m'éloigner de lui, je ne peux pas. Je suis liée à lui par ce code de silence; il est évident qu'il ne me laissera pas me faufiler dans la nature. Il me retrouvera où que j'aille; lui même me l'a dit. 

Je me sens différente depuis que j'ai connu Demetrio. Je me sens plus féminine, plus ... moi ? Ou bien est-ce une illusion ? J'ai aussi la sensation de perdre cette innocence que j'ai toujours eu; étant comme une complice à ces crimes. J'ai peur des fois.

Mais à ces côtés tout mes soucis s'évaporent, je suis plus sereine. J'ai envie d'être à lui, et qu'il ne soit rien qu'à moi. Que fait-il pendant mon absence ?
Depuis la remise des diplômes je n'ai plus eu aucune nouvelle de lui. On me dit simplement qu'il a beaucoup de boulot.

Après avoir fini mon service, John me demande un verre de coca. Il semble être épuisé ...

— J'ai une nouvelle pour toi Cice. M'annonce John avant de soupirer et de siroter son verre.

— Je t'écoute ... J'espère que ce n'est rien de mauvais.

— Non, t'inquiètes. Tu es invitée à dîner au Fiorella avec Demetrio et d'autres personnes que tu ne connais pas. Ah si il y a Mariano aussi.

Demetrio veut que je m'y rende avec lui ? Qu'on se montre en public ? De plus, il m'envoie John pour me prévenir. La totale.

— Ces gens là savent que vous ... Enfin tu sais ... ?

— Ce sont des alliés et des nôtres aussi. Donc oui.

J'acquiesce et prends mon sac qui est en dessous du comptoir. Le regard que m'adresse John est plein de pitié, comme si j'étais un petit chiot perdu.

— Pourquoi tu me regardes comme ça ? Je lui demande et il secoue sa tête en forçant un léger sourire.

— Si j'étais lui, je ne t'aurais jamais poussé à faire connaissance avec ces gens.

— Qu'est-ce qu'ils peuvent bien faire  de mal ? Après tout, je suis avec Demetrio.

— Tu comprendras demain ...

John ne me rassure pas, vraiment pas. Je ne suis pas à l'aise avec les gens, alors si en plus ils se comportent mal avec moi, je ne sais pas comment je pourrais supporter ce style de vie. Mon anxiété ne fait que s'accroître, ce n'est pas comme ça que j'idéalisais ma vie. Mon petit-ami est le parrain de la mafia, je suis mêlée à eux pour la vie à cause de Mariano.

J'ai juste assez de chance de ne pas mal finir; comme finir prostituée ou assassinée. Ces hommes là n'ont juste aucune pitié.

J'ai vu en Demetrio un homme tendre et affectueux; très attaché à sa famille et à ses quelques amis. Comment peut-il être à la tête de la mafia ? Devenir un homme froid, distant, sans cœur, avoir le sang des autres sur ses mains ?
J'ai du mal à m'y faire; mes sentiments pour lui sont extrêmement confus. Je ne sais même pas c'est quoi le véritable amour.

Demetrio le TéméraireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant