Partie 20 : Révélation

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Temple, Prima.

— OK... On va dire que je vous crois, Madame.

— Pas de madame entre nous, mon enfant. Appelle-moi Marjoria, comme tu l'as toujours fait. Elle lui sourit et continua. Je sais que cela peut être dur à croire mais c'est la vérité.

Elles étaient assises sur un banc se trouvant dans un jardin intérieur du temple. Un puits de lumière permettait aux rayons du soleil d'éclairer ce petit plan de verdure. Seul coin vert de cet immense lieu. Un filet d'eau s'écoulait et disparaissait dans un des recoins du mur.
Au soleil, les cheveux de Marjoria étaient éblouissants. Le reflet de la couleur rouge faisait en sorte qu'on aurait dit une rivière de feu rouge descendant en cascade le long de son dos.

— Comment se fait-il que je ne me souvienne de rien ? répliqua-t-elle sans l'écouter.

— Nous supposons que le temps a dû altérer ta mémoire, ainsi que diverses choses..., dit-elle sans continuer sa phrase.

— Mais vous, mad... Marjoria, vous vous rappelez... Je ne comprends pas... Pourquoi vous et pas moi...

— Opal, depuis combien de temps penses-tu que tu as dormi ?

— Je ne sais pas..., répondit-elle en fronçant les sourcils.

Marjoria soupira profondément et son air devint plus grave encore. Elle était en train de peser le pour et le contre sur ce qu'elle pouvait dire. Elle regarda Laura, lui sourit, comme si elle avait pris sa décision.

— Tu es restée endormie près de 7300 ans, Opal.

— Par-don ?! articula-t-elle incrédule. Elle se leva du banc et se mit à faire les cent pas. 7300 ans c'est du n'importe quoi! Et vous pensez vraiment que je vais vous croire ? C'est de la pure folie ! cria-t-elle en secouant la tête. « Mais dans quoi me suis-je fourrée, seigneur ? se dit-elle » en se rasseyant, la tête dans les mains.

Marjoria posa sa main sur son épaule. Laura leva les yeux vers elle. Elle n'avait jamais vu tant de douleur dans le regard de quelqu'un. Marjoria avait l'air bouleversé.

— Nous nous sommes endormis pendant près de 7000 ans ma chérie. Tous !!! Nous, Peuple de Prima, descendants et fidèles, nous nous sommes endormis en attendant ton réveil. Il devait survenir, nous le supposons, quand tu aurais été prête, quand tu aurais pris des forces et quand les champs gravitationnels seraient optimisés pour permettre aux survivants de revenir tous chez eux. Dans leur galaxie natale.

— Leur galaxie natale ? répéta-t-elle hébétée.

— Oui. Nous ne nous trouvons plus dans celle de la Voie Lactée mais beaucoup plus loin.

— Seigneur ! souffla Laura en se passant les mains sur son visage avec un air d'incompréhension totale.

— Ta mère n'avait pas prévu que tu te retrouverais sur une de ces planètes...

— Je ne comprends pas, murmura Laura d'une voix éteinte.

— Quand l'impératrice, ta mère, a utilisé son pouvoir afin de repousser les ennemis, et quand elle s'est rendu compte que tu ne te trouvais plus sur Prima, nous supposons qu'elle a fait en sorte que tu puisses te réveiller afin de revenir chez toi quand tu serais prête. Quand tu t'es réveillée de ce long sommeil la première fois une poignée de fidèles, dont moi-même, l'avons ressenti...

— Attendez!! Pourquoi dites-vous « la première fois » ?

— Hum... Mon enfant... Le moment de ton réveil a été la plus belle chose qui nous soit arrivée et la pire également. Quelques heures plus tard, nous ne te « ressentions » plus. Plus du tout. Pourtant nous savions que tu venais de t'éveiller, nous en étions sûrs au plus profond de notre âme. Marjoria s'arrêta un court instant de parler, les yeux dans le vague. Elle secoua sa tête et reprit. Tu n'émettais plus de stimuli. Nous pensions que les renégats t'avaient finalement tué. Et puis trois ans plus tard, nous t'avons à nouveau « senti ». Marcus et les autres scientifiques ont essayé de te localiser.

Marjoria regarda Laura avec tristesse et bienveillance comme une maman regarderait sa fille qu'elle n'avait pas vue depuis longtemps. Elle se figea un court instant.

— Que se passe-t-il ? demanda Laura en alerte.

— Humm..., fit la femme en la regardant de nouveau, nos amis nous demandent l'autorisation de venir vers nous.

— Nos amis ? Mais je n'ai pas d'a... Un éclair de lucidité passa dans ses yeux.

Marjoria eut un petit sourire espiègle.

— Oui. C'est d'eux dont je parle. Le Jeune Lion et Annabella que tu connais déjà. Plus quelques-uns. Ils ont senti qu'il se passait quelque chose d'étrange. Un peu comme la première fois que tu es venue ici.

— Vous étiez là ?

Elle eut un sourire désarmant et hocha la tête. Des bruits de pas se firent entendre. Laura tourna la tête vers les portes.
Elle s'ouvrit et laissa passer la jeune femme aux cheveux blonds rencontrée la dernière fois dans les rues de Montréal. Elle était vêtue une robe bleue fluide qui mettait en valeur la blancheur de sa peau. « Tiens, elle n'était pas nue cette fois-ci ! »

Elle était suivie de deux jeunes hommes qui passèrent la porte en même temps. Ils la regardèrent intensément. Des jumeaux. Ils étaient totalement identiques à part leurs cheveux qui les différenciaient. L'un était tressé et se balançait au rythme de ses pas, l'autre était court. À vue d'œil, ils étaient roux. L'un était souriant et l'autre non.
Un vieil homme se tenait derrière eux. Le dos voûté, il tenait un long bâton qui lui faisait office de canne. Il portait une cape grise comme portent souvent les prêtres ou les moines.

Il y avait des gens de tout âge, des jeunes comme des moins jeunes qui rentraient et l'observaient. Les plus jeunes étaient curieux et l'observaient avec minutie. Les plus vieux, ne cessaient de sourire. De joie ? D'espoir ?
Elle les regarda rentrer dans cette petite pièce les uns après les autres. Ils lui étaient inconnus et pourtant elle avait l'impression de les connaître. C'était paradoxal, et effrayant. Elle se mit debout sans savoir pour quelle raison. Les bras autour de la taille. « Qui étaient-ils ? »
Marjoria eut un petit sourire satisfait mais resta assise.

Il manquait quelqu'un. Elle le chercha du regard.
Il passa la porte. Elle ne regarda que lui. Sa démarche royale. Sa crinière dorée. Ses yeux de couleur or. Les autres s'étaient mis en demi-cercle. Il se mit au milieu et regarda Laura.
Elle voyait dans leurs yeux, une joie sans borne. C'était fou, effrayant, jouissif. Elle pouvait même se nourrir de cette sensation d'extase. Tant de bonheur, tant de confiance, tant d'espoir dans leurs yeux, s'en était trop pour elle.

— Bonjour Princesse, nous sommes heureux, extrêmement heureux de vous compter parmi nous à nouveau. Nous attendions votre retour depuis si longtemps, déclama le vieil homme à la cape grise.

La jeune femme, les jumeaux, le lion et même le vieil homme mirent un genou – une patte – à terre. Le reste des gens les imitèrent. Laura se retourna alors vers Marjoria ne sachant trop quoi faire. Cette dernière se leva. Se mit à sa droite et s'agenouilla également en face d'elle. Une joie et un honneur émanaient d'eux. Ils avaient attendu cet instant depuis si longtemps. Ils avaient récupéré leur princesse.

Un coup de poignard – enfin façon de parler – lui arracha un cri de douleur. Une migraine foudroyante la terrassa sur le coup. Elle serait tombée des marches si le Lion, d'un saut, n'avait pas amorti sa chute. Elle se retrouvait sur le dos. Ses grosses pattes des deux côtés de sa tête l'auraient réconforté si le moment avait été plus propice.
Son regard en or liquide lui donna des frissons dans tout le corps. Les yeux de Laura devinrent d'un blanc laiteux. « Mon dieu, pourquoi maintenant ? » Et pendant qu'elle se disait cela, un deuxième coup lui porta le coup fatal la faisant s'évanouir. « Et mince ! Je déteste ces migraines ! »


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NdA : l'histoire peut véritablement débuter, maintenant!

PRIMA - ALPHA ANDROMEDAE - Livre 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant