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" Arrêtes de bouger dans tout les sens tu me stress, là ! " se plaint Kevin, assis sur une chaise.

Je m'arrête et m'assois à sa droite.

" On devait avoir les résultats en fin d'après midi ! Il est 1 heure du mat', ces gros mytho !

- On devrait peut-être aller dormir.

- Je ne part pas d'ici.

- Eh ! Élodie ! Résonne la voix de Rose."

Je me retourne et aperçois le couple accourir vers nous.

" - C'est bon, je peux être le donneur ! dit Kendji, essouflé.

- Sérieusement ?

- Bah oui, patate. "

Je sautille sur place et pousse mon généreux ami vers les médecins.

" Prenez ce qu'il faut, servez vous ! "

Ce qui fait sourire certains. Kendji fut emmené dans une salle afin de commencer l'échange. Rose, Kev et moi, attendons tranquillement près de la porte. Je n'arrive pas encore à réaliser que je vais sauver mamy Cookies. Pendant le prélèvement, une femme nous explique quelques petites choses sans importance. Du moins je crois, je n'écoute absolument rien. La tension est présente, j'entend quelques fragments de phrases disant, qu'en gros, pour voir si ça a marché, nous devrons attendre deux ou trois jours. J'ai tellement attendu. Est-ce que je vais encore survivre de ces longues, ennuyeuses et interminables attentes ?

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" Il est un peu fatigué, c'est normal. Il n'a rien mangé depuis un moment, le docteur rit et replace ses lunettes, à part ça, nous en saurons plus dans les jours à suivre. Rien n'est sans risques !

- Merci beaucoup. Dit Rose, en rassurant son ami. "

L'homme s'en vas, nous abandonnant dans les couloirs.

" Bon, il est très tard. On devrait rentrer chacun chez soi. Propose Kevin. "

Tous le monde semblent d'accord, puis part, un à un, chez eux. Je suis le mouvement et rentre chez moi.

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Le lendemain, Rose et Kendji décident de partir. C'est avec une grande tristesse que je m'en vais les rejoindre à la gare. J'aurais préféré pouvoir profiter durant la matinée de nos derniers moments, mais Kendji était trop pressé de retrouver sa ville natale ainsi que sa famille. Rose était moins enthousiaste, malgré le fait que Paris lui manquait. En arrivant devant le bâtiment, j'étais déjà au bord des larmes. Mais je me retenais, juste le temps qu'ils partent. Une voiture me fonça presque dessus, puis mes deux amis en sortent. Rose, toute émue, attrapait lourdement sa valise et payait le taxi.

" - Ton train est dans combien de temps ? " demandai-je, la voix tremblante.

Elle jeta un coup d'œil sur une horloge, et baissa la tête.

" Une dizaine de minutes ... " 

Kendji passa son bras autour d'elle et tentai de la rassurer. 

" Aller.. Ca va aller .. " disait-il sans cesse. 

Ses mots ne faisaient pas pour autant partir sa tristesse. 

" TU m'appelleras, et je t'en supplie, passe le bonjour à toutes les filles. 

- Je n'y manquerais pas. " 

Nous essayons de faire passer ces 10 minutes d'attentes, mais aucun sujet ne me venait. 

" Je vais y aller.  dit-elle en soulevant sa valise. 

- Attends. Avant tout, je voulais te dire que jamais je n'aurais cru que ça allait se finir comme ça. TU m'as appris plus que beaucoup de profs ont essayés. Je ne pensais pas faire tant de dégâts en allant à Paris, et .. Les larmes imbibait mes yeux, je pleurais mais je ne voulais pas l'avouer. Je ne savais plus quoi dire. Alors je m'arrêtais. 

- Il  est là. " 

Rose versa une larme et se dirigea vers le train. Elle ne me jeta aucun regard, pour tenter de cacher sa peine. Kendji se tentai de me serrer dans ses bras, puis la rejoignait. Je restais là, plantée sur ce quai, les joues mouillées et les yeux rouges, à regarder ce train s'éloigner. Ils faisaient partis de mon aventure. Au revoir. 

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Les jours suivants se déroulait à merveille.. Mais, 3 jours suivant le départ de Rose, un appel avait mis fin à sa douleur. Je couru à l'hôpital, sans même savoir pourquoi, rien que d'avoir entendu le mot " Échec " m'avait électrifié. Je montais les marches 2 à 2, et à chaque pas, une larme s'échappait. Je me dressais devant le médecin de Mamy. 

" Je suis sincèrement désolé. Nous devons signer quelques .. " disait-il calmement. 

Au départ, je ne comprenais pas. Désolé de quoi ? Je le regardais, perdue. Derrière moi, la porte entre-ouverte de sa chambre. Je ne pouvais pas demander son autorisation. Je voulais juste comprendre. Je la poussais un peu plus et entrais. Son lit était vide. La chambre était vide. Une femme rangeait les perfusions, et retirait les draps sales. Mes genoux touchaient la terre. Je sentais le monde s'écrouler sur moi. Le personnel essayait certainement de me résonner, de me calmer, mais je voyais juste des images flous, gâchée par l'eau que je ne cessais de pleurer. J'en voulais au monde entier. Mais surtout à moi. A ce que j'ai fait ou dit. A tout. Je voulais que les souvenirs s'effacent, mais ils surgissaient à chaque secondes. Peut-être que je criais ? Ou juste immobile, silencieuse. Je ne me souviens que de ce choc. Ce profond choc. 

Les docteurs essayaient de m'expliquer pourquoi ce ne fut pas une réussite, mais maintenant que tout est anéantis, que tout est fini, je m'en fichais. Je ne voulais rien savoir. Je ne veux rien savoir.

FIN

2 - Dessin D'EnfantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant