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J'attrape par reflex le bras de cette personne. Celle-ci se tiens à nouveau normalement et atterrit dans le sable.
" Ça va ? " m'inquiétais-je. Je découvre alors le visage clair de la jeune femme. Je lui donnerais un peu plus d'une vingtaine d'année. Ses cheveux sont long et lisse d'une couleur rose fantaisiste. Ses yeux verts et maquillés en noir me fixe. Ses fines lèvres me montrent ses belles dents blanches et alignés.
" Oui, oh merci beaucoup ! "
Je baisse la tête et regarde plus attentivement. Elle n'a qu'un débardeur très court, se stoppant juste au dessus du nombril, ainsi qu'un short court. Ses pieds sont nus, expliquant sa glissage sur les riches humides. Elle tient dans ses mains un petit livre violet, avec une licorne.
Je souris et la laisse passer. La jeune femme s'installe devant la mer et ouvre son carnet sans tarder. Elle tourne quelques pages, puis sort un stylo de sa poche pour gribouiller sur les feuilles blanches. Je ne peux m'empêche de la suivre et m'assoir à côté d'elle. J'ai toujours eu cette " fixette " quand je ne connais pas et que la personne ressort du lot.
" Elodiiiiie ! " hurle une voix aiguë dans mon dos. L'inconnue et moi nous nous retournons en même temps et nous donnons un coup sur la tête sans le vouloir. Je me lève et court vers la personne m'interpellant.
" Alice ! " criai-je en sautant dans les bras de mon amie.
" Tu m'as manquée, mais pourquoi t'as fais ça ? "
Je baisse la tête.
" J'veux pas en parler, ok ? "
Alice sourit et me sert aussi fort qu'elle le peut dans ses bras. J'avais oublié qu'elle me comprenait.
" C'est qui ? " demande Alice en jetant un coup d'œil par dessus mon épaule. Je me retourne et vois la fille au cheveux rose pastel.
" Une fille. " répondis-je en haussant les épaules. Alice me fixe et sourit. Je crois qu'elle ne sait pas amusée durant mon absence.
" Alors. Avec Luc ? "
Alice semble embarrassée. Elle joue avec ses peau d'ongles et fixe le ciel en se retenant de pleurer. Je sens son rythme s'accélérer et  ses yeux se mouiller.
" Viens, on vas chez moi ? "
Mon amie hoche la tête et me suit.

J'enfile une écharpe à froufrou et fais la nouille avec, en tentant de la faire sourire. Alice succombe et rit à gorge déployée.
" T'es vraiment bête.
- Ouais mais c'est pour ça que tu m'aimes ! Répliquais-je " 
Elle me fait une tape amicale et regarde mon porte-manteau.
" - Oh ! J'ai vu Kev avec le même mouton ! S'exclame-t-elle
- Mouton ?
- Manteau.. Pardon. "
Je ris alors sous le coup sans m'arrêter.
" J'ai pas fais exprès ! se défend Alice. "
Je me tiens le ventre tellement il me fait mal. J'ai presque cette larme qui coule. Mais au bout de quelques minutes je me calme :
- Désolé.. Bon bref. Cette veste là ? "
Je pointe du doigt celle que Kevin m'as donner.
" Ouais. Mais je ne le vois plus avec.
- Il doit faire trop chaud.
- Sûrement. "
Sûrement, ouais... Je pouffe de rire et regarde mon amie.

Alice est partie, et il se fait tard. Je digère mon plat en faisant un tour sur mon ordinateur. Je fais glisser ma souris à droite à gauche, je tapote sur mon clavier et visite quelques sites qui attirent mon regard. Soudain, un cri retenti dans tout le quartier. Je regarde par la fenêtre et enfile une veste au hasard par dessus mon gilet à capuche et descend aussi vite que possible. Je sors dans la rue en chaussette et me jette sur ma grand-mère.
" Mamy ! " criai-je.
Elle tousse de plus en plus fort et ne tient plus seul sur ses jambes. Les voitures nous encerclent et les voisins curieux observent la scène depuis leur portes. Les sacs de courses sont étalés partout sur le sol. Mamy Cookies s'appuie contre moi et parle difficilement.
" Merde mais aidez-moi ! " criai-je sur les passants. Mais personnes ne réagit. Elle ne bouge quasiment plus et elle devient difficile à porter. Je sens une présence derrière moi.
" J'ai appelé les secours. " dit-il.
Je me retourne et découvre un jeune homme ayant je dirais 2 ans de plus que moi. J'insiste pour rester à ses côtés mais deux autres mains tiennent mes bras et me tire.
" Lache-moi ! "
Je me débat en vain. L'ambulance arrive rapidement, et me cache la scène. Je ne vois plus rien, ma vue est floutée par les lumières dansantes de la camionette. Une femme en blouse blanche s'approche vers moi et parle à la personne me tenant.

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" Ça va ? " dit Kevin, me tendant un bouquet de fleurs.
J'hoche la tête et me frotte les yeux.
" Qu'est-ce que je fous ici ? m'énervais-je.
- Ne t'inquiète pas, ça fait à peine 23 heure que tu dors.
- Je répète. Qu'est-ce que je fous ici ? "
Kevin ouvre la bouche et s'apprête à me parler mais fut interrompu par la porte.
" Bonjour ! " sourit une infirmière.
Je tourne la tête vers la fenêtre et me lève. J'enfile un pantalon, qui trainait sur une chaise, par dessus ma robe de chambre.
" Mademoiselle, restez coucher, nous avons encore des examens à faire. "
Je ne répond pas et enfile mon gilet ainsi que mon manteau.
" S'il vous plait. insiste-t-elle
- Bon. Je vais être clair. "
L'infirmière me barre la route et me regarde droit dans les yeux.
Je me baisse pour prendre mes chaussures et continue :
" J'en ai rien à battre de vos examens, j'ai fais des kilomètres et des kilomètres pour échapper tout, mais tout le monde me barre la route, alors vous ne ferez pas exception,  soit vous dégagez et je me casse soit vous continuez et je peux vous faire vivre la misère jusqu'à ce que je sortes. "
Je n'ai jamais eu une tel rage. Nos yeux sont toujours en combat, Kevin regarde la scène derrière moi. Un long silence s'installe. Je doute de sa reaction, mais mes paroles sont très sérieuse.
" Vous avez jusqu'à 19heure.
- Comment ?
- Vous rentrez avant 19heure. "
L'infirmière se pousse et me laisse passer. Je sors alors de la chambre et cours jusque l'acceuil, pied nus.
" Élodie ! " crie Kevin en me suivant. Je l'ignore comme je l'ai tant fais et m'arrête devant la femme de l'acceuil.
" Bonjour. Souriai-je. Je souhaiterai voir ma grand-mère.
- Oui ? Votre nom ? "
Kevin me rattrape et respire bruyamment. Faut se remettre au sport !
" - Élodie Macklogane.
- Vous êtes sa petite fille ? Me demande la femme.
- Oui. Répond Kevin à ma place.
- Très bien. Ça ne vas pas être possible.
- Pourquoi ? "
Je sens mon cœur s'accelerer. La dame lit ce qui est écrit sur son écran et me regarde, gênée.
" Elle n'as pas de chambre.
- Et pourquoi ? "
La tension monte. Sa réponse m'angoisse plus qu'autre choses.

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2 - Dessin D'EnfantOù les histoires vivent. Découvrez maintenant