Réconfort

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À leur arrivée, la propriété isolée était plongée dans la noirceur. John remonta le chemin au pas et gara la mini près du porche, sous un grand tilleul plusieurs fois centenaire. Au milieu de la forêt éteinte, seul le bruit des graviers qui crissaient sous les pneus brisait le silence angoissant. Une nappe de brouillard encerclait les premiers arbres, à l'orée. Claire dormait sur le fauteuil passager depuis la sortie de la ville, emmitouflée dans la veste du secouriste, et se réveilla lorsque le moteur cessa de ronronner. Il garda les deux mains sur le volant et attendit que la jeune femme émerge de son sommeil.

— Voilà, nous y sommes ! déclara-t-il simplement.

Claire bailla et ouvrit la portière pour s'extraire du véhicule. Comme un zombie, elle s'avança vers la maison en traînant des pieds, les yeux mi-clos.

John récupéra les clefs sur le contact et après s'être assuré d'avoir fermé correctement la voiture, suivi la jeune femme. Il la dépassa sur le perron tandis qu'elle montait les trois marches de bois, et s'empressa de la précéder pour déverrouiller la porte et la laisser entrer.

Elle ne le remercia pas et s'introduisit dans le couloir, avalée par les ténèbres. John tâtonna et buta sur une console sur son chemin.

— Merde !

Avec une infinie précaution, il replaça le cadre comme il put et reprit sa marche à la recherche d'un interrupteur. Claire avait déjà atteint la pièce principale et ne faisait aucun bruit. On ne distinguait d'elle qu'une silhouette fantasmagorique, découpée dans l'entrebâillement du chambranle. La lune, partiellement masquée par la brume offrait une faible luminosité. Enfin, il rencontra le bouton magique et la lumière fut.

Il régnait un capharnaüm indescriptible dans le salon. Les coussins étaient sens dessus dessous et avaient été jetés en bas du canapé ainsi qu'une couverture épaisse que la jeune femme devait utiliser lorsqu'elle regardait la télévision.

Claire resta prostrée, le sac à main à bout de bras, contemplant d'un air absent le chaos qui régnait dans sa maison.

— Laisse-moi t'aider si tu le veux bien, lui commanda John.

Le ton employé était calme et doux et ne laissait aucun autre choix que d'accepter la proposition. Sans répondre ni esquisser le moindre geste, elle laissa le secouriste la débarrasser de ses affaires et poser son sac sur la grande table en chêne. Elle était fatiguée et souhaitait avant tout retrouver la sécurité de son lit. Demain serait un autre jour.

John l'accompagna à sa chambre et l'aida à s'aliter, entièrement habillée. Elle ferma les yeux presque instantanément alors même qu'il remontait les draps sur ses épaules.

— Tu peux rester ce soir s'il te plaît ? murmura-t-elle.

John déposa un délicat baiser sur son front et soupira. Il n'avait pas envisagé de repartir à pieds de toute manière.

— Pas de problème, je vais prendre la banquette. Tu peux dormir tranquillement.

— Non, pas dans le canapé... à côté de moi. Je ne veux pas rester seule... pas ce soir.

Une invitation comme celle-ci ne se refusait pas. En règle générale, il devait lutter un minimum pour obtenir ce privilège. Il était beau garçon et l'uniforme était un « aimant à gonzesse » comme aimaient le dire ses collègues. C'était une vérité qui ne pouvait être validée qu'à la seule condition qu'il soit accompagné d'un minimum de muscles. C'était son cas. Le sport et la condition physique que lui imposait son travail lui permettaient d'entretenir un corps presque parfait.

Il ôta ses vêtements pour ne garder que le bas de son vêtement et rejoignit Claire profondément endormie.

De son bras droit, il l'attira doucement à lui et remonta la couverture. Elle se prêta inconsciemment au jeu et dans un bruissement de drap, se pelotonna tout contre lui. Malgré son vêtement épais, John senti son postérieur se caler au creux de ses cuisses. Un vrai délice. La jeune femme n'avait pas autant de charme que son amie Lou, mais ses hanches étaient parfaitement dessinées et promettaient des heures de bonheur à qui savait les apprivoiser. Il y posa une main ferme et délicate, puis ferma les yeux sur des images dont l'indécence le fit sourire.

MaryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant