La chose du samedi soir

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Je me souviendrai toujours de cette nuit que j'ai passée là-bas ; ce fut un traumatisme dont je ne suis pas sorti indemne.

C'était un samedi soir, je me rendais chez une amie pour y passer la nuit. On était en hiver et le soleil avait disparu à l'horizon depuis longtemps. Cinq minutes après etre partie de chez moi, je me rendis compte que mes phares n'étaient pas
allumés. Je les mis en marche et, à l'instant où leur lumière éclaira la route, je crus voir une créature, petite et nue. Ses yeux scintillaient à la lueur des phares.

Ce fut si bref que j'ai cru a une hallucination, ou quelque chose comme ça...

Bien qu'un peu secouée par cette vison, je continuai ma route et arrivai finalement chez mon amie.

Elle m'invita a entrer. Nous prîmes une canette et un paquet de chips avant de nous allonger confortablement sur le canapé et de regarder la télé.
Mon amie avait une grande maison et je lui rendais souvent visite ; mais ce soir-là, la tension était palpable et rendait la soirée insupportable.

Pour briser ce silence pesant, je décidai d'aller chercher des pizzas pour plus tard. De toute façon, avec sa jambe dans le plâtre, elle ne pouvait pas aller bien loin.

La pizzeria était juste à côté, pourtant, durant le chemin, je ne me sentais pas en sécurité. Comme si quelqu'un ou quelque chose m'observait, dans le noir.

De retour à la maison de mon amie, je la trouvai un peu pâle. Bien qu'elle m'assura que tout allait bien, je voyais que quelque chose la tracassait.

A la fin d'un copieux repas, mon amie alla se coucher. Je ne tardai pas à la rejoindre mais, au
moment où j'allais monter, j'entendis une sortes de galop dans l'escalier. Sur le coup, je n'y prêtai pas attention.

Grossière erreur.

Après un endormissement difficile, je fus réveillée vers 2 h 30 par ce même bruit de pas dans l'escalier... Je sentais la fatigue me gagner, mais un cri étouffé provenant du jardin me glaça le sang.

C'était celui de mon amie.

Je criai son prénom pour m'assurer qu'elle allait bien.

Pas de réponse...

De longue minutes plus tard, les bruits de pas se firent de nouveau entendre dans l'escalier...

A ma grande satisfaction, c'était mon amie qui remontait. Elle ouvrit ma porte pour me rassurer. A mesure qu'elle s'approchait de moi, je distinguais son visage éclairé par la faible lueur de la lune qui lui donnait un air froid et cruel.

Elle se pencha vers moi, me fit un baiser sur le front et posa un objet rond au pied du lit.

Le lendemain matin, je me reveillai, la tête pleine de questions. Mes yeux s'habituèrent peu a peu à l'obscurité. Je finis par distinguer la chose au pied du lit.

C'était la tête de mon amie.

D'un bond, je me levai et courus en bas jusqu'à la cuisine. En reprenant mon souffle, je vis par la fenêtre mon amie, décapitée et allongée sur le ventre...

Dans un éclair de lucidité, je compris que c'était la créature qui avait fait ça. Après l'avoir tuée, elle avait sûrement pris son apparence avant de me baiser le front et de déposer la tête à côté du lit...

Je sortis de la maison comme une folle, pleurant et courant dans tout les sens. En ouvrant le portail de l'entrée, je vis avec panique la chose qui me regardait, affichant un sourire sadique et cruel.

Je fonçai vers ma voiture. Elle ne me poursuivit pas.

Une semaine plus tard, la police retrouva le corps de mon amie dans le jardin. Les policiers commencèrent par m'accuser, mais je fus relâchée, faute de preuves.

Je ne revis plus jamais la créature depuis cet évènement, mais je sais que le soir, elle me regarde dormir, tapie dans l'ombre.

Don't Read at Night | Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant