Chapitre 1

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Média :

Dyathon - Hope

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Comment cela est-il possible alors qu'il y a à peine un mois, je menais une existence des plus communes ?

Tout me revient soudain comme un boomerang. Finalement, les signes précurseurs se dessinaient devant mes yeux alors que je tentais délibérément d'en faire abstraction...


Analepse (Mois de décembre 2015)

Certaines personnes chérissent leurs géniteurs, car ils ont une relation fusionnelle avec eux – un père qui n'oublie jamais de te souhaiter joyeux anniversaire, une mère qui te parle de fringue et de petits copains. Ils te protègent comme si tu étais le dernier bijou de chez Cartier. D'autres ressentent une totale indifférence vis-à-vis d'eux, et mènent une existence des plus banales. Ça donne à peu près ce schéma : des parents qui te nourrissent, qui te logent, qui essaient plus ou moins de t'éduquer, alors qu'ils sont plus préoccupés par les dernières factures, ou les ragots des voisins, pendant que toi, tu fais la rebelle ! Tellement cliché, mais tellement commun. Puis il y a ceux qui les exècrent totalement. J'aimerais dire que ce schéma est différent. Que comme dans le premier, on y trouve paix et amour, mais là encore – malheureusement – ce n'est pas le cas ! Entre la violence physique et/ou morale, l'humiliation, les alcoolos qui prétendent ne pas l'être, ou encore, ceux qui te refourguent à la baby-sitter comme si tu étais le dernier jouet qu'ils ont acquis. Eh bien, dans le dernier cas, ça ne donne pas vraiment envie de faire partie d'une famille.

Je ne me situe dans aucune de ces catégories. Je n'ai jamais eu le temps de me poser la question quand on sait que mes géniteurs sont morts d'un accident de voiture, quand j'avais l'âge de babiller. Je devais être âgée d'un an à tout casser. Je ne sais pas à quel moment exactement ils sont décédés ni même à quoi ils ressemblent. La seule vérité est celle-ci : ils m'ont abandonné. Peut-être pas volontairement, mais tout ce que je sais, c'est qu'après leur décès j'ai été lâchement abandonné devant un foyer. L'unique chose qu'on m'a racontée ces dernières années, c'est que mon couffin a été laissé devant un foyer social. Tout ce que j'avais avec moi était une enveloppe contenant ma carte d'identité et une lettre indiquant que mes parents étaient morts. Écrite par qui ? Je n'en ai foutrement aucune idée. Bien sûr, dans un premier temps les autorités ont tenté de mener une recherche sur des éventuels parents proches, ou lointains, ils ont cependant vite abandonné et j'ai été laissé à mon triste sort. J'ai été baladé de foyer en foyer sans jamais avoir une réelle stabilité dans ma vie.

D'une certaine façon, j'en veux à mes géniteurs. Non pas parce qu'ils ne sont plus de ce monde – leur accident étant fortuit, du moins je le crois. Je leur en veux de ne pas m'avoir laissé un satané mode d'emploi m'expliquant comment agir normalement dans ce monde. Du style, comment s'en sortir, ou ce genre de conneries. Plus précisément, me dire dans une lettre foireuse, que je n'étais pas une « enfant normale ». Je sais, vous êtes un peu perdu. Moi aussi. Je ne saurais comment vous l'expliquer, sans que cela paraisse totalement irrationnel. Je sais au plus profond de moi que je ne suis pas une enfant ordinaire. Si j'ai tenté de mettre tout ça sur le compte de la bizarrerie ou du pur hasard, les signes me paraissent si évidents depuis quelque temps.

Tout a commencé un mois plus tôt environ. L'anniversaire de mes dix-sept ans. Les tensions étaient aux rendez-vous dans le dernier foyer social où je me trouvais. Cela faisait six mois que j'y étais, mais j'exécrais le dernier directeur. Il était rabat-joie, vindicatif, et surtout intéressé par l'appât du gain.

Le Cercle [ EN PAUSE ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant