Le Cercle [ EN PAUSE ]

Chapitre 6

Média :

Fall Out Boy - My Songs Know What You Did In The Dark

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Mardi

Depuis le cours de la veille avec Monsieur Delmont, je fais autant profil bas que possible. Heureusement, je n'ai pas eu à me présenter à d'autres cours devant les élèves. Les profs se sont contentés d'avoir quelques mots en privé avec moi et m'ont fourni les polycopiés nécessaires pour mes révisions afin que je rattrape mon retard. Des manuels encore et encore. Juste après la dernière heure de cours et donc un énième conseil d'un prof, j'ai eu envie de prendre la poudre d'escampette. Et pourtant, je me retrouve là pour ma première leçon de défense psychique. Sandrine m'a expliqué que c'était l'un des rares moments où les loups-garous n'étaient pas présent en classe avec nous. Visiblement, la capacité de pénétrer l'esprit d'une autre espèce n'est imputable qu'aux vampires et sorcières. Je me serais bien passé de ce don – que je ne sais pas utiliser comme ceux dont j'ai apparemment hérité.

Aujourd'hui, ce sera mon premier cours de pratique et j'appréhende énormément. Ce serait mentir de dire que je ne sue pas à grosses gouttes. Je m'installe au côté de Sandrine, les tables sont différentes des autres matières. Celles-ci sont comme dans mon cours de science physique de mon lycée, sans l'évier au milieu. Elles sont assez longues pour qu'on puisse s'asseoir à deux et déposer nos affaires.

— Ça va bien se passer, tente de me rassurer Sandrine.

Une jeune femme, blonde et à peine âgée de la vingtaine à vue d'œil entre dans la pièce. Elle incarne la féminité et la grâce à merveille dans son tailleur bleu nuit. Un silence de mort règne dès qu'elle apparaît. Sa présence m'envoie des signaux d'alerte. Mon corps est pris de frissons et ma transpiration atteint un niveau catastrophique. Mon genou commence à tressauter. Je ne sais pas ce qui m'arrive, mais ça n'augure rien de bon. Je crispe les poings sur mes cuisses pour tenter de me calmer, mais mon état ne fait qu'empirer. Je jette un regard autour de moi pour voir si les autres sont dans le même état et remarque que ce n'est pas le cas. Tous sont parfaitement sereins, dans l'attente que la femme ouvre la bouche. Cette dernière me fixe avec insistance. Mon cœur bat un rythme effréné et je jugule tant que je peux la nausée qui me saisit.

— Essaie de m'arrêter, me dit une voix inconnue.

Mes yeux font encore le tour de la salle, mais personne ne bouge ou ne parle. Pourtant, j'ai entendu très clairement cette voix féminine.

— Concentre-toi, empêche-moi de rentrer.

Des points noirs commencent à obscurcir ma vision. Mon souffle s'accélère considérablement, si bien que je halète. Mais qu'est-ce qui se passe ? Je tente de comprendre, mais n'y arrive pas, c'est comme si mes pensées m'échappaient. Je ferme les yeux et me prends la tête entre les mains.

— Concentre-toi, monte tes boucliers.

J'ai l'impression de devenir folle, je n'ai qu'une envie : fracasser mon crâne contre un mur pour que tout cesse. Je veux que ça s'arrête !

— Stop, hurlé-je dans ma tête.

Je ressens la pression sur mon crâne diminuer, mais la menace est toujours là. Tapis dans un coin prêt à repasser à l'attaque. Je serre les mâchoires et je sens un liquide couler le long de mon nez.