Chapitre 3

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Média :

Ruu Campbell - Mythereal 

***

— Vous pouvez répéter ?

Je cligne les yeux, désabusée. Il doit y avoir erreur sur la personne. Soit il a perdu la tête, soit eh bien, il a perdu la tête tout simplement. OK, je ne suis pas normale, OK, il y a clairement quelque chose qui cloche, mais de là à dire que je suis une sorcière. Non, non et non. Il y a forcément un truc que j'ai loupé.

— Tu voulais la vérité toute nue, lâche Monsieur Delmont, en croisant les doigts sous son menton. La voici Léna : tu es une sorcière. Un être capable de jouir de capacités surnaturelles, avec la seule puissance de son esprit...

J'écarquille les yeux et lève une main pour l'interrompre :

— Attendez, attendez un instant, croassé-je difficilement, en réalisant l'impact de cette révélation. Je vous dis que j'ai soigné mon ami, et vous me chantez que je suis une espèce de chose avec un chapeau pointu, avec les chats tout noirs et les citrouilles pourries. Vous avez perdu la tête ?

Il part d'un grand éclat de rire, et ses yeux si bleus deviennent chaleureux. Pourtant, moi tout ça ne me fait absolument pas rire.

UNE SOR- CIERE, on aura tout entendu !

— C'est une vision des choses très intéressante, glousse-t-il encore. Mais non, les sorcières n'ont pas de chapeau pointu, comme on raconte dans les livres. Elles sont aussi normales que toi, et vivent comme les êtres humains. Il n'y a pas beaucoup de choses qui changent quand on observe la réalité, à l'exception de vos capacités hors du commun.

Il a définitivement perdu la tête. Je le jure.

— Écoutez, je pense qu'on a dû mettre quelque chose dans votre café. Ou qui sait ? On a lobotomisé votre cerveau, mais je vous jure que vous racontez des conneries. Ce que vous dites n'a aucun sens !

Son ton se fait compréhensif, quand il m'explique calmement :

— Je sais que c'est assez dur d'assimiler, tout ça, mais tu comprendras en temps et en heure voulu.

— Mais comment est-ce possible ? je parviens à lui demander en déglutissant. Tout ça. Je veux dire la magie et tout ce qui va avec... j'ai toujours cru qu'elle n'existait pas.

— Mais n'est-ce pas ce qui s'est passé avec ton ami ? contre le directeur, d'un ton toujours patient. Et tout ce qui s'est passé durant ton existence n'est pas le fruit du hasard, tu as des habiletés spéciales.

Je plonge mon visage entre mes mains, et soudain, je sens mes forces s'amenuiser.

— Je ne comprends pas... enfin expliquez-moi, comment c'est possible. Est-ce que c'est un genre de truc qu'on choppe, ou bien, j'ai déclenché un mécanisme, du style une malédiction ? Je veux dire, il y a bien une cause, ou je ne sais pas un commencement à tout ça ! Non ?

Il soupire lourdement et se masse les tempes :

— Disons que ces habiletés sont génétiques. Elles commencent à se développer, quelque temps après ta naissance.

J'ouvre grand les yeux et murmure en tombant des nues :

— Vous voulez dire que mes parents étaient des sorciers ?

Il acquiesce.

— C'est exactement ce que je dis.

— Mais...ce n'est pas possible. Comment ?

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