Le Cercle [ EN PAUSE ]

Chapitre 7

Média Vidéo : 

Major Lazer ( ft J.B) - Cold water 

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Mardi

Sandrine me court après et crie mon prénom, mais je ne m'arrête pas. Je n'ai qu'un objectif, prendre mon sac à dos que je n'ai jamais déballé et partir loin d'ici. Je savais que je ne pouvais pas faire confiance à ces gens. Comme d'habitude. Cette règle, je l'ai appris à la dure quand je me suis fait tabasser dans un foyer par plusieurs filles et que le directeur a fermé les yeux sur cet « incident ». Mes doigts commencent à trembler, puis c'est tout mon corps qui s'y met. Je m'adosse contre le mur d'un couloir et finis par glisser jusqu'à ce que mes fesses touchent le sol. Mon corps est pris de soubresauts et les larmes affluent sans que je puisse les arrêter. Sandrine s'assoit à côté de moi sans un mot. J'aimerais qu'elle s'en aille, mais ma gorge est trop nouée pour que je puisse parler.

C'était tellement réel. J'avais vraiment l'impression de me trouver là-bas et t'entendre ce bébé pleurer pour qu'on ne l'abandonne pas. Est-ce que c'était moi ? Est-ce que j'ai crié de cette façon lorsqu'on m'a laissé devant le foyer ? Je n'ai jamais creusé pour savoir qui l'avait fait. Je me suis arrêtée sur l'acte et non sur le pourquoi. Est-ce qu'il y a une raison valable, acceptable pour nous, enfant abandonné ? J'inspire un grand coup et pose l'arrière de mon crâne contre le mur et lève les yeux au plafond. Ma vision est floue et je sens encore les larmes mouiller mes joues. Je presse mes doigts contre mes paupières.

— Tiens, dit Sandrine d'une petite voix.

Je laisse un instant mon regard se tourner vers elle et vois qu'elle me tend un mouchoir. Je le prends et me mouche bruyamment.

— Il faut que je parte d'ici, murmuré-je la gorge serrée.

— Tu ne dois pas faire ça à cause d'Evan.

Au contraire, je trouve que c'est une excellente raison. Ce qu'il m'a fait... je secoue la tête et braquant mes yeux le mur d'en face. Neuf. Sain. Sans aucune rature. Tout le contraire de ce que je suis.

— Reste jusqu'à demain matin. C'est le cours d'enchantement et l'on est qu'entre sorciers. Tu verras, le prof est très sympa, un peu fou, mais sympa. Au moins, ça te laisse le temps de réfléchir à ce que tu veux faire.

J'acquiesce d'un signe de tête, mais je ne suis pas sûre que je serais encore là quand elle reviendra de cours. Parce qu'il est clair qu'il est hors de question que je remette les pieds en cours aujourd'hui. Peu m'importe qu'ils me donnent d'une autre heure de colle, que je ne ferai pas.

— Pourquoi ne m'as-tu pas dit comment ça aller se passer ?

— On a l'interdiction de le faire. Et ils le savent quand on ment. Je suis vraiment désolée de ne pas t'avoir prévenue pour Madame Heston.

— Si encore il n'y avait eu qu'elle, répliqué-je dépitée.

— Écoute, je ne sais pas ce qu'il arrive à Evan. Oui, c'est un connard parfois, mais pas à ce point. C'est comme s'il avait une dent contre toi. Mais ne te préoccupe pas de lui. Ignore-le et tout se passera bien.

Plus facile à dire qu'à faire, comment ignorer un mec qui est dans ma classe. Ce n'est pas comme si je ne le verrais plus jamais. Non, je vais devoir supporter de l'apercevoir sans céder à mes impulsions de meurtre. Ce n'est pas une chose aisée, au contraire. Depuis que je suis arrivée ici, c'est-à-dire à peine la veille, il fait tout pour me décourager.