Chapitre 13

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Média :

The Neighbourhood - Sweater Weather 

Dimanche


Bon Léna, tu te dépêches ? bougonne Sandrine en poussant un soupir exaspéré. Je te jure que si tu n'es pas prête dans deux minutes, je te laisse ici.

Je roule des yeux.

— Merci. Ta sollicitude me va droit au cœur. J'ai fini miss grognon ! Alors verdict ?

Nous sommes dimanche, plus précisément le lendemain de mon cours de tutorat avec Kane. Aujourd'hui, Sandrine a clamé qu'on irait se balader près du « Lac de Lune » à dix kilomètres de l'Académie. Apparemment, beaucoup d'élèves de Saint-Honoré se retrouvent là-bas le dimanche – s'ils ne rentrent pas rendre visite à leurs parents bien entendu. Sandrine et Gabe ne partent qu'une fois par mois, alors ce dimanche, on part se balader. Autant dire que j'ai accueilli l'idée avec un sourire. Il faut dire que depuis mon arrivée à l'académie il y a une semaine, je n'ai pas eu un moment de répit. C'est bizarre de constater que j'ai déjà pris mes marques en si peu de temps. Si la présence de Sandrine et de Gabriel me mettait mal à l'aise au début, aujourd'hui, je suis plus que reconnaissante que Monsieur Delmont ait choisi Sandrine pour me faire visiter les locaux du bahut.

En parlant d'elle, celle-ci m'observe la tête penchée en passant au peigne-fin ma tenue. J'ai pris une demi-heure pour opter finalement pour un short en jean – tributaire de mes affaires du foyer – et un débardeur vert anis. Je tape des pieds en croisant les bras sur ma poitrine. Son examen me donne envie de râler – pour ne pas changer. Le sourire qu'elle affiche me fait soupirer de soulagement tandis qu'elle valide :

— Vraiment Léna, je ne sais plus quoi faire de toi, glousse-t-elle. C'est ce que je t'avais conseillé dès le départ, et tu as pris finalement une demi-heure à parlementer, pour arriver à mon choix initial.

— Même pas vrai, râlé-je de mauvaise foi, en lui tirant la langue.

— Allez chipie, on y va ou c'est Gabriel qui risque de nous laisser en plan. D'ailleurs si c'est le cas, je lui arrache les couilles.

Je lève les yeux au ciel, alors que Sandrine verrouille la porte. Je l'observe à la dérobée. Contrairement à moi, elle ne s'est pas compliqué la vie en passant une robe en lin bleu clair, faisant ressortir ses yeux si semblables à un certain vampire dont je ne veux pas prononcer le prénom.

— Est-ce que ça arrive souvent ? je lui demande timidement quand je me rappelle la dispute de vendredi.
— De quoi ?
— Vos engueulades ?

Elle pouffe et se retourne vers moi.

— Bien sûr que oui. Tu verras, tu t'y habitueras avec le temps. On se dispute au minimum une fois par jour.
— Comme un vrai couple, remarqué-je.

Je vois Sandrine se crisper près de moi, mais elle se reprend rapidement et hausse les épaules en souriant.

— Comme un couple de meilleurs amis, oui.

Je pince les lèvres. Mouais. Dans la cour du bahut, Gabriel nous fait de grands signes. Il siffle à notre vue, si bien que les quelques élèves qui passent à proximité se retournent. On repassera pour la discrétion.

— Qué calor ! s'exclame-t-il en enlevant ses Ray-ban. Mes chéries, vous êtes vraiment ca-nons.

Sandrine lève les yeux au ciel et peste dans sa barbe sur sa galanterie exagérée alors que de mon côté je souris.

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