Chapitre 7 Évidence

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7. Évidence 

-Mais enfin pourquoi ma mère protégerait-elle les disciples de la lune ? demanda Lorenzo abasourdit en se tournant vers Angela.

-Ne me regarde pas comme ça, tu sais très bien que lire dans ses pensées me demande des efforts et me provoque d'horribles migraines.

-Je ne sais pas moi, pour toute sorte de raisons. Par amour ou par intérêt.

-Mais mère aimait plus que tout mon père, elle ne l'aurait jamais trompé.

-C'est évident, répondit Angela.

-Tu oublis que j'ai été son amant, murmura mon compagnon.

Je préférais qu'il ne me rappelle pas ce détail.

-Oui, mais cela s'est passé des siècles plus tard, père était déjà mort.

-Et... Je n'eus pas le loisir de finir ma phrase, les veines autour de mes yeux me piquèrent et une nouvelle vision occupa toute ma tête.

-Que vois-tu ? s'enquit mon mari.

-Attends. Son Altesse Eugénie et son amant, ton père Lorenzo, ils sont dans leur chambre, ils parlent mais je n'entends rien. Sa Majesté semble tiraillée. Mais...attends ! La vision n'est pas pour elle, il...il y a une jeune femme au fond, cachée je crois derrière un rideau. Elle a un tatouage ou une tâche de naissance sur la main mais je n'arrive pas à voir ce que c'est, murmurais-je en remarquant sa main posée négligemment sur son ventre.

Elle semblait jeune, quinze ou seize ans peut-être et elle avait peur ça se lisait sur son visage.

-Elle a l'air curieuse et elle regarde le couple qui se dispute je crois. Elle sent tellement bon !

Une odeur d'une perfection rare.

-Non, non ! Pas déjà, je ne comprends pas ! m'exclamais-je quand ma vue devint flou pour revenir dans la réalité.

-Rien d'autre ? voulu savoir Angela.

-Si elle a vu ça c'est pour une raison, marmonna Audrey.

-Cette femme portait un tatouage. Un des futurs dirigeants peut-être ? Ce qui explique que cette jeune femme sentait bon et puis je n'ai jamais rencontré tes frères et sœurs Lorenzo, je ne sais pas à quoi ils ressembles.

-Quel est le rapport avec ma mère et mon père ? demanda Lorenzo qui visiblement semblait agacé.

-Alors là je ne sais pas. En tout cas l'odeur de cette femme m'a donné soif, si nous allions chasser ? proposais-je. Mais pas tous en même temps, on ne peut pas laisser Ryan tout seul.

-Allez-y toutes les trois, Lorenzo et moi on ira plus tard, dit mon mari avant de déposer un baiser sur mon front.

-Comme tu veux, murmurais-je en enfilant la cape que ma mère m'avait acheté l'année précédente avant de sortir suivis de mes deux amies.

Une fois dans la rue nous partîmes chacune de notre côté. C'était plus simple pour attirer nos proies.

Mon dîner venait tout juste de sortir de la ruelle, je m'essuyais le coin des lèvres quand un homme d'une vingtaine d'années s'avança d'un pas nonchalant et m'aborda.

Son odeur presque parfaite m'assaillit immédiatement, si je ne venais pas de me nourrir aucun doute il m'aurait servis de repas. Il y avait ce quelque chose de chaud et de puissant dans son sang comme de la terre fraîchement retournée mêlée à de la muscade ou de la cannelle.

La Larme de Sang tome 6 Les disciples de la Lune Où les histoires vivent. Découvrez maintenant