Illusion

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Entouré d'énormes collines, sur le bord d'une plage en forme de demi-lune, se trouve le village où j'ai grandi. Grande-Vallée, le village coupé du monde à cause de créatures de légende. J'y ai été recueilli alors que je ne savais plus qui j'étais et j'ai pu me construire une nouvelle vie. Même si ce n'est pas la meilleure des vie à cause de ma réputation. Les dragons refusent de s'attaquer à moi. Ainsi, des tonnes de rumeurs sont nées. Mon père adoptif n'est pas mieux. « Tu es forcément un de leurs amis, même si tu l'a oublié. Tu es notre ennemi, pourquoi j'ai accepté de te prendre franchement? » Super. Je me demande bien pourquoi il m'a pris, oui. Il a déjà un fils aussi insupportable que lui, qui est adopté et adulte.

Il n'empêche que je suis là, sur la plage, à écouter les vagues s'échouer. Un endroit très relaxant. Souvent lieu de bataille aussi, mais c'est un détail. C'est le soir, le soleil se couche et il y a personne pour venir m'embêter. Je suis allongé sur une serviette, les bras derrière la tête. Je pourrais sûrement m'endormir. Jusqu'à ce qu'un énorme dragon noir, gueule ouverte, file vers moi et m'attaque. À ce moment-là, c'est le black-out.

Et je me réveille, debout, avec la sensation d'avoir des muscles engourdis et lourd qui ne devrait pas exister. Mes mains... elles sont... noir? Écailleuse et... griffues? Pris de panique, je me précipite sur le bord de l'eau en espérant y voir mon reflet, mais c'est peine perdu. Le soleil c'est couché et en plus la mer n'est pas suffisamment tranquille et pas question de mouiller mes vêtements. Je ferme les yeux, prend une grande inspiration et expire. Cette sensation étrange disparaît et es remplacé par une vive douleur au bras gauche. J'ouvre les yeux et observe mes mains. Elles sont normale. En revanche, j'ai une entaille au bras gauche, comment cela à pu arriver? C'est à cause du dragon? J'ai l'impression d'avoir été pour la première fois attaquer, mais j'ai pas l'impression que le village soit au courant.

Je regarde l'horizon pendant que je réfléchis quand une voix me sort de mes pensées.
– Julien! Où est-ce que t'es bon sang!
– Ici! Indiquais-je à l'individu.
Il s'approche alors en courant, dévoilant un adolescent avec des cheveux noirs et des yeux bleus.
– Enfin! Julien, je te cherchais partout!
– Jack, c'est bon, j'étais pas loin. Et puis, pourquoi tu me cherche d'abord?
– C'est ta patronne qui m'envoie. Elle s'inquiétait vu que t'es pas passé la voir aujourd'hui, même si c'est congé. Il est assez tard en plus, vraiment, tu faisais quoi? Et c'est quoi cette entaille?
Il attrape mon bras pour l'examiner. Bon, elle est longue, mais faut pas en faire tout en plat.
– Je me suis juste endormi en écoutant les vagues, c'est tout. Je voulais juste relaxer un peu en paix. Pour l'entaille, j'en sais rien, j'ai dû trébucher c'tout.
– Te faire ça en trébuchant? C'est ça, dans tes rêves. Bon, allez, viens.
Il me fait signe de le suivre et c'est se que je fait. Je n'ai pas vraiment d'autres chose à faire de toute façon. Jack est un de mes seuls amis et l'un de mes meilleurs, pour le simple fait d'être très présent. Bon, ça fait pas non plus depuis la petite enfance qu'on l'es, plutôt quelque petites années, mais ça suffit amplement. Je ne suis plus tout seul et ça fait du bien.

Nous sortons de la plage et nous nous retrouvons sur la route qui y mène. Après se moment de silence, il commence à parler.
– Pourquoi tu viens pas à l'école? Au lieu de travailler en solitaire.
– On en a déjà discuté, il y a une raison précise à ça et c'est toute les personnes autour de moi. Je ne passe pas inaperçu avec ma dégaine. On m'a déjà coincé à plusieurs reprises pour tiré mes cheveux pour voir si c'est une perruque, une perruque bien collé, car c'est pas possible que j'ai naturellement cette couleur de cheveux, que même avec une coloration ça se verrait à la racine après un moment. Sans oublié toute ses rumeurs autour de moi et des dragons. T'étais pas là. Et même actuellement, regarde.
Il baisse les yeux quelques secondes, comme fautif, avant de regarder les quelques personnes présentes lorsqu'on sort de la route qui mène à la plage et tournons à gauche. Des personnes qui font juste me fixer. D'autres qui chuchotent entre eux en jetant des regards.
– Je vois... et c'est pour ça que tu t'es mis à faire des exercices pour te forger des muscles?
– Non, rien à voir, j'ai du temps à perdre. Mais si je peux tabassée les morveux qui me faisaient ça, j'en serai heureux. Même si je suis content de ne plus aller à l'école.
– Évite de faire ça quand même.

Après quelques minutes, nous arrivons enfin à mon lieu de travail. C'est tout simplement une écurie tout en bois et sans peinture et j'y travaille en tant que palefrenier. Elle se situe à l'endroit où se tenait autrefois un parc pour les enfants, mais c'est difficile d'entretenir une structure qui se fait détruire par d'énormes lézards alors qu'il y a déjà les maisons à s'occuper. C'est au bord d'une rivière, pas très loin de la colline où se trouve l'église qui surplombe la falaise rongée par l'eau de la mère. En entrant sur le terrain, une femme au long cheveux brun et aux yeux bleu s'approche de nous.
– Julien, enfin! Merci beaucoup Jack.
– Ce n'est rien madame Julie. Ju, tu ferais mieux de nettoyer ça, peut importe comment tu te l'es fait.
– C'est bon, lâche moi la grappe un peu.
Il s'en va en faisant un signe de la main. Je fais de même avant de me centré sur ma patronne. Elle attend patiemment que mon ami soit suffisamment loin.
– Qu'est-ce qui t'as pris franchement? Je sais que c'est tendu entre toi et ta famille adoptive en se moment et que tu aimes beaucoup t'isoler, mais regarde l'heure un peu! Il se fait tard, je m'inquiétais!
Je baisse les yeux, honteux. Même si, honnêtement, je ne l'ai pas fait exprès et au final, je sais même pas ce qui s'est passé réellement.
– Je suis désolé, je me suis endormi sur la plage. Mais je ne crains rien, les dragons ne m'ont jamais attaqué personnellement.
Julie me regarde d'un air furieux avant de finalement se radoucir et de soupirer.
– C'est pas grave. Aller, je t'amène chez-moi pour nettoyer cette blessure. Tu peux y dormir aussi, ça ne me dérange pas.
Je hoche la tête et la suis sans me faire prier. C'est peut-être juste ma patronne, mais parfois, à mes yeux, j'y vois une mère. N'empêche, pourquoi mes mains étaient bizarres à mon réveil et pourquoi j'étais debout? Sûrement une hallucination, j'ai dû me cognée la tête un peu fort en tombant, je suppose.

Now you see me [En réécriture]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant