Paris, 12 Juin 1953
Julien errait dans la nuit, sans but précis. Enfin disons plutôt qu'il n'allait pas à un endroit précis, car il avait bien un but : trouver une victime.
Depuis quelques semaines, un tueur en série évoluait en liberté dans les rues de la capitale française, avec dix-huit victimes connues à son actif, et nul de soupçonnait Julien Le Guen de ces crimes qu'il avait commis, car nul n'aurait pu soupçonner ce respectable épicier de quarante-trois ans et père de trois enfants d'être un sadique meurtrier : mais c'était bien le cas, et Julien éprouvait un plaisir incontrôlable à coincer ses victimes, à lire la terreur sur leur visage et à les mettre à mort.
Le tueur avançait dans la nuit : à cette heure, les rues étaient quasiment désertes : mais face à Julien, sur le trottoir, une jeune femme avançait, seule. La place Pigalle était à moins de deux cent mètres, et la femme portait une jupe très courte, une tenue qu'une femme « honorable » n'aurais jamais osée porter à cette époque, Julien put ainsi deviner qu'il s'agissait d'une prostituée qui rentrait chez elle. Le tueur se prépara donc à appliquer la même méthode que pour ses victimes précédentes : il attendit de croiser sa route de sa cible, sortit un long couteau de sous sa veste et le lui plaça sous la gorge.
- « Pas un son ! Suivez moi ! »
- « Mais que... » balbutia sa victime.
Julien appuya, quelques gouttes de sang coulèrent.
- « Tu la ferme et tu me suis ».
Il fit avancer sa victime sur quelques dizaines de mètres jusqu'aux quais de la Seine, déserts, et l'obligea à se mettre à genoux.
- « Écoute mon gars » commença la femme, « si c'est une passe gratuite que tu veux je peux... ».
- « Non, ce n'est pas ça » répondit le tueur.
Il se plaça face à sa victime, agitant son couteau.
- « Je veux te charcuter ».
La femme sembla d'abord rester estomaquée, puis leva les yeux vers son bourreau, alors elle se figea, et tenta de reculer, semblant être en proie à une terreur absolue. Julien s'amusa de sa réaction : jamais il n'avait vu quelqu'un être aussi terrifié.
- « Eh bien, tu as peur ? » demanda t-il « tu es une sacrée froussa... »
Sa phrase fut coupée par un grand choc, et une sensation de froid dans la poitrine, il baissa les yeux et vit une lame osseuse qui dépassait de celle-ci. Julien s'effondra au sol, et sentit le goût du sang dans sa bouche, il tenta de se retourner, et parvint à voir ce qui se trouvait au dessus de lui, et comprit alors la réaction de terreur de la prostituée, la créature était terrifiante : une tête allongée terminée par une gueule remplie de dents, une peau noire à l'aspect d'une carapace, quatre bras, dont deux se terminant par de longues lames, la droite étant maculée du sang de Julien. La créature se pencha sur lui.
Dévorer...
Evoluer
Celui là avait mauvais goût...Fichu tabac, je ne comprend pas comment les humains peuvent respirer ça...Voyons voir le deuxième ou plutôt la deuxième. Elle n'a probablement rien d'utile à m'apporter, je pense que je vais juste la tuer pour...M'amuser ? Tiens ? C'est nouveau ça, je viens tout juste d'acquérir ce sentiment. Tuer cette femme serait « amusant » ? Je vais bien voir.
Cratch
Tchac
Ha ha ha !!! C'est génial comme sensation ! Je regrette de ne pas l'avoir acquise avant ! J'ai envie de tuer encore plus d'humains du coup ! J'ai donc deux choses à faire : tuer des animaux puissants pour évoluer, et des humains pour m'amuser. Et ce soir, j'ai envie de continuer à explorer cette nouvelle sensation. Alors remetton-nous en chasse.
Le matin du 13 Juin, pas mois de douze corps déchiquetés furent retrouvés dans la ville de Paris. Au vu des blessures infligées aux victimes, les enquêteurs se demandèrent si ils avaient vraiment affaire à un humain.
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Le Dévoreur
ParanormalAu début des années 1950, une créature inconnue échoua sur la Terre : le Dévoreur. Monstre capable de s'approprier les caractéristiques des créatures dont il se nourrit, afin d'évoluer, de devenir plus gros, plus fort, plus meurtrier, et de continu...