Enquête

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Angleterre,Mars 1956

-Voilà le dossier demandé Sir.

L'inspecteur Peel prit la pile de feuilles que lui tendait Astown, son assistant,et commença a les lire. Cela faisait un mois qu'il avait été désigné pour une enquête à l'échelle mondiale, sur une série de meurtres. L'inspecteur avait résolu des dizaines d'affaires, mais celle-ci était spéciale : il avait accès à la collaboration de la plupart des agences de renseignement du monde, aussi bien américaines que russes ou européennes, car plus d'une dizaine de pays avaient été touchés.

Les victimes portaient des traces de morsures, de griffures, et certaines avaient été à moitié dévorées, ce qui laissait penser que le,ou les, meurtriers utilisaient un animal. Mais le fait que certains crimes étaient commis en Russie, puis en Allemagne une heure plus tard laissait penser qu'il s'agissait d'un groupe de meurtriers,agissant à l'échelle mondiale, peut-être une sorte de secte,c'était ce que tous les enquêteurs avaient pensé.

Mais Peel avait consulté plusieurs biologistes, et ils étaient unanimes : cette dentition ne ressemblait pas à un animal connu. Peel avait alors demandé à tout les départements scientifiques des pays qui coopéraient avec lui de lui envoyer des dossiers concernant des animaux mystérieux, comme le yéti, ou le monstre du Loch Ness, avec tout les détails possibles, et sans en omettre un seul, même le plus absurde. Et il était tombé sur un rapport d'un scientifique Russe, qui avait annoncé avoir découvert une créature mystérieuse dans un fragment de météorite, ladite créature s'étant volatilisée. Une créature extra-terrestre,pouvant disparaître à volonté, cela correspondait à ce que cherchait l'enquêteur, mais celle-ci était décrite comme mesurant moins de huit pouces.

Peel avait tout de même refait examiner en détail toutes les photographies des morsures et griffures des victimes par un ami à lui, le Dr Ridwan, biologiste expert en enquêtes criminelles, avec qui il avait une relation de longue date. C'était ses conclusions que lui donnait Astown.

Peel lut avidement les travaux de son ami : une évolution était visible dans les traces de griffures et morsures, celles-ci étant plus nettes et plus larges au fur et à mesure des meurtres. Ridwan avait aussi reconstitué la dentition du tueur d'après les photos,et avait conclu que celle-ci comprenait des dents caractéristiques de plusieurs espèces animales, et que de nouvelles apparaissaient sur les meurtres les plus récents.

Cela laissa Peel perplexe, il décida alors de se plonger dans les témoignages, et tomba sur un très intéressant, au sujet des crimes commis à Paris : un clochard parisien affirmant qu'il avait vu un monstre tuer un homme et une femme, sur les quais de Seine, lui même se trouvant sur la berge opposée. Ledit clochard était ivre, et à moitié endormi, son témoignage n'avait pas été pris en compte,mais pour Peel, cela confirmait ce qu'il pensait : c'était une créature inconnue qui était coupable.

L'inspecteur réfléchit alors, pensa au monstre, à la créature découverte parles russes, aux étrangetés découvertes par Ridwan sur la dentition...Et finit par établir une hypothèse qui le surprit.

-Ridwan ?

-Oui monsieur ?

-Appelez le bureau d'enquête, et demandez-leur de rechercher des animaux morts, de préférence des carnassiers, qui porteraient des traces de morsure inconnues...Cela doit bien se trouver dans des dossiers de biologistes. Si j'en trouve suffisamment, je pense pouvoir confirmer mon hypothèse.

-Laquelle monsieur ?

-Elle est si absurde que je préfère ne pas en parler pour l'instant.

-Monsieur,votre intuition a souvent vu juste...

-Je le sais bien, c'est pour ça que je demande ces recherches.

-Ce sera fait monsieur.

Et ces recherches furent concluantes : une semaine plus tard, l'inspecteur Peel exposa sa théorie à une cellule d'enquête internationale médusée.

Selon lui, le coupable serait une créature extra-terrestre, découverte par les russes, capable de disparaître et de réapparaître ailleurs, et qui volerait les caractéristiques de ce qu'elle dévore...Les preuves étaient minces, mais suffisamment conséquentes pour que personne ne lui rie au nez, mais beaucoup mirent en doute sa parole, jusqu'à ce qu'il présente une photographie du monstre.

-Comment l'avez vous obtenue ?

-C'est truqué !

-Comment avez vous fait ?

L'inspecteur sourit. Il était un enquêteur de génie, capable de deviner ce à quoi pensait un criminel, et donc de le piéger, et il avait fait une nouvelle démonstration de ses talents : d'après sa théorie, le monstre aurait pu acquérir l'intelligence des humains, et aurait donc pu chercher à s'améliorer plus, en s'en prenant à des animaux dont les caractéristiques étaient intéressantes.

Peel avait constaté que plusieurs animaux de zoo avaient été victimes de la créature, certainement parce qu'elle les trouvait plus facilement ainsi qu'en pleine nature, et avait donc mis sous surveillance les cages de plusieurs animaux rares et« intéressants », comme des scorpions noirs ou des cobras royaux, et cela avait marché. Le monstre avait été photographié pas moins de seize fois, à son insu, alors qu'il dévorait un serpent corail au zoo de Vincennes, à Paris.

-Voyez ce monstre messieurs, c'est à lui que nous allons nous confronter.La prochaine fois que nous pourront le trouver, il sera certainement encore plus fort qu'avant. Il nous faudra des chasseurs d'élite pour l'abattre, ainsi qu'un maximum de renseignement sur ses capacités.Allez ! Nous avons beaucoup de travail qui nous attend !


Un à un, les enquêteurs quittèrent la pièce, excités : ils se préparaient à lutter contre un prédateur extra-terrestre, un monstre tueur que déjà, ils surnommaient entre eux "Dévoreur".

Le DévoreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant