Chapitre 3.
Ares.
Huit ans plus tôt.Les coups ne cessaient plus, ils s'abattaient sur son dos comme de la grêle. Il se pinçait les lèvres si fort que le goût métallique du sang se sentait depuis un bon moment dans sa bouche. Les yeux fermés et la tête haute, il serrait les poings jusqu'à que ses ongles ne s'enfoncent dans sa chair. Mais dos à l'homme qu'il considérait, il y a bien longtemps comme son père, il essayait tant bien que mal de se retenir de crier au monde sa douleur, ce qui avait le don d'énerver son paternel. Les coups s'écrasaient sur son dos, ravageant son dos d'adolescent de marques de fer.
— Tu n'es qu'une sombre erreur dans nos vies, fiston, cracha l'homme dans son dos.
— Et toi, tu n'es qu'un lâche frustré qui n'est pas capable de protéger sa propre femme, papa ! cria Ares.
Ses mots lui valurent une tornade de coups de fouet. Il ne regrettait pas ses paroles, il aimait le provoquer, quitte à en payer le prix, il le ferait toujours.
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Après avoir passer une demi-semaine cloîtré chez lui, à se soigner, Ares décida enfin d'aller en cours. Son corps n'en pouvait plus, après que son paternel se soit défoulé sur son pauvre corps déjà meurtri, il s'était écroulé sur le sol et s'était instantanément endormi. Le problème était que son lycée avait appelé et maintenant, il devait retourné en cours.
Il marchait dans le couloir de son grand lycée, à la recherche de sa salle de classe, il s'était préparé lentement, en évitant les mouvements brusques, ce qui lui valut un retard, il espérait que son professeur l'accepte, il n'avait pas fait tous ces efforts pour rien. Il toqua à la porte et l'ouvrit, monsieur Tryack, son professeur de mathématiques le regarda et lui fit signe de tête d'aller s'installer. Ignorant les regards portés sur lui, il s'installa au fond de la salle, sa place habituelle. Il plaça sa tête dans ses bras et ferma les yeux.
La sonnerie fit sursauter Ares, il regarda autour de lui et vit les autres élèves ranger leurs affaires, il se leva en titubant légèrement en arrière, il prit son sac et s'en alla. Le cours qu'il regrettait amèrement approchait, Ares adorait le sport, mais il n'était pas en état d'en faire.
Assit sur l'un des bancs du vestiaire, Ares prit sa tête dans ses mains et ferma les yeux. Les bruits autour de lui devinrent murmure et sa tête était prise de sueur froide. Une main sur son épaule le fit sursauter et il dévisagea celle-ci, il releva les yeux pour voir, Eric.
— Enlève ta putain de main, cracha sèchement Ares.
Eric se contenta de sourire seulement, et fit pression sur son épaule.
— Enlève ta putain de main Eric, je le répéterai pas une troisième fois.Voyant qu'il n'en faisait rien, Ares se leva brusquement, malgré la douleur qui persistait sur tous les membres de son corps, et le frappa en plein dans la mâchoire, faisant basculer le perturbateur en arrière, il lui en redonna un autre en le faisant définitivement tomber par terre. On le retint en arrière et alors qu'une main pressa fortement sa hanche marqué, il se retourna, les yeux pleins de rage et cracha :
— Me touche pas !
Il reconnut Nate, il le dévisagea, prit son sac et s'en alla en le bousculant. Il partit en direction des toilettes pour voir comment allait son dos. Il souleva son t-shirt noir et vit ses bandages tachés de sang.