Chapitre 18.
Ares.
Assit sur le sol, le dos contre le pied du canapé, Ares se servait à pleine bouche de sa bouteille de Vodka. Les genoux rapprochés de son torse, la tête contre le bord du canapé, les démons de minuit s'emparaient de sa tête et de son esprit. Une gorgée plus tard, et c'était le point de non retour. Il se mit à rire, de tout et de rien, mais surtout de rien. Les yeux rouges et le sourire aux lèvres, Ares savourait chaque goûte qui osait traverser sa gorge. Les minutes devenaient des secondes, le temps s'arrêtait autour de lui. Il ferma les yeux, savourant le calme qui l'entourait, les ouvra, puis accueillit, les bras grands ouverts, la tempête, sa tempête.
— Putain, j'suis tellement dans la merde, ricana-t-il avant d'être prit d'un long fou rire.
Il se leva d'un coup en titubant, la bouteille toujours scotchée à sa bouche avant de se diriger vers la salle de bain. Ses pas, lourds et lents contre le parquet le menèrent à la baignoire, puis quelques secondes plus tard, c'était une vague d'eau qui s'écrasait sur le poids lourd, ivre et habillé d'Ares. L'eau continuait de couler, se mélangeant avec le liquide alcoolisé qu'il tenait fermement à la main. Ares sentit une chaleur l'envahir, différente de celle que lui apportait sa bouteille, c'était une chaleur suffocante, qui s'attaquait à son cou, à sa tête, une chaleur qui le narguait, qui l'embêtait, qui se moquait ouvertement de lui. Cette chaleur lui tenait tête, lui criait de craquer.
— Putain de bordel ! Putain de bordel ! cria-t-il avant de s'attaquer à son pauvre t-shirt et de l'arracher. Il était entrain de suffoqué, il sentait son corps le quitter, il sentait sa fin. Et qu'est-ce que ça lui faisait du bien, de sentir son corps à bout, de se sentir partir, de se sentir partir trop loin pour revenir. Il ne voulait pas revenir, il voulait qu'on le laisse, qu'on le laisse se détruire. Il ne voulait pas être sauver, il voulait exploser sa tête pour ne plus penser. Après maintes et maintes reprises, Ares réussit finalement à éteindre l'eau avant se lever, seulement habillé de son jogging et de ses chaussures.
— Me sauver, disaient-ils, me sauver ? Moi ? Me sauver, rigola-t-il à plein poumon, me sauver de quoi ? De qui ? continua-t-il, toujours en rigolant, mouillé de la tête aux pieds. De moi-même ? De ma putain de tête, comment ça ? Ça ce fait ça ? Est-ce que c'est putain de possible ?! C'est putain de possible ou quoi ?! cria-t-il une nouvelle fois. Il reprit une gorgée, tout en pouffant. Quelle bande de p'tit fils de pute, me sauver, disaient-ils ! Mais de quoi, bordel ?! J'ai l'air de vouloir être sauver moi ? Est-ce que j'ai l'air de vouloir être putain de sauver ?! s'esclaffa-t-il, les bras en l'air, en criant de toute son âme. Mettre ma putain de tête dans le mixeur, c'est ça la putain de devise, dans le putain d'mixeur ! implora-t-il en faisant exploser ses cordes vocales, en brisant son cœur.
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Un jour plus tard, c'était un Ares plein de rage que l'on retrouva. Habillé d'un jogging noir ainsi qu'un t-shirt gris foncé, il se tenait sur ring, les gants en mains, prêt à livrer sa haine pour le bien de son corps. Emprisonnant le pauvre punching-ball, c'était ses démons qui se trouvaient face à lui, prêts à le narguer comme ils aimaient le faire lorsqu'il n'avait pas toute sa tête, lorsqu'ils avaient qu'il allait craquer, une nouvelle fois. Des coups se faisaient entendre dans le bas de son crâne, chacun plus violent que l'autre, lui indiquant que la dernière bouteille n'était toujours pas complètement passée. C'était naturellement que son corps se dévoua contre ce malheureux punching-ball, y écrasant sa haine, sa rage et sa tristesse. Ce n'est que lorsque ses yeux se mirent à voir trouble qu'il comprit que c'était le début de la fin. Les larmes coulaient sur ses joues sans limites, libérant avec elles toute la tristesse qu'elles portaient. Il ne prit même pas la peine de mobiliser le punching-ball en face de lui qu'il jeta ses gants avant de descendre du ring. Il se dirigea vers les douches avant de s'asseoir contre l'une d'entres elles. Ses larmes se mélangeaient à la douleur au bas de son crâne et aux courbatures qui longeaient son dos et ses bras.