C H A P I T R E 24

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PDV Derick Wanderbilt

Il est là. Je le sens en moi tout les jours. C'est pire que d'habitude, il ressort à chaque mauvaise humeur, quand la fatigue vient, quand je suis contrarié, quand j'ai de la peine. La pleine lune arrive dans treize jours, j'ai le temps de me préparer mentalement, mon père m'a prévenue que ce sera la journée la plus pénible compte tenue de mon état actuel. Il se demande même si mon rituel ne devrait pas se faire ce jours là. Il est le seule à parler en ce moment, je ne fais qu'écouter.

J'ai commencé à m'entraîner il y a cinq jours avec Thomas : au début j'ai eu du mal, ça me démangeait de lui mettre mon poing dans la gueule, puis j'ai fini par me faire une raison. J'en suis au point où même la colère me fait du mal. Les médicaments que je prends pour ma maladie n'agissent plus, les symptômes n'agissent que la nuit tombée pour le moment. Le soir je fais des cauchemars, je me réveille avec des griffures sur le corps et les murs, les draps trempés. Quand je sens les crises venir j'ai l'impression que je vais me transformer à tout moment, alors je vais dans la forêt, ou près du lac, là où il n'y a personne. Mon père s'inquiète, il en parle sans arrêt avec Rick. C'est à se demander si je vais survivre à en voir son visage blême et angoissé chaque fois qu'il me regarde.

Les entraînements que me fait subir Thomas me servent à garder un maximum de contrôle sur mes émotions, il a plusieurs fois joué la carte de la provocation, ça ne marche que très peu, au bout d'un moment je finis toujours par craquer. Le combat à main nues occupe une bonne partie de nos journées, il y a longtemps que je n'ai pas utilisé mon épée, il pense que ce n'est pas utile, que si je sais me défendre sans, je ne suis pas obliger de m'entraîner avec.

Cependant ces jours passés avec lui ne sont pas qu'une partie de plaisir : Il a essayé plusieurs fois de me mettre en situation de danger, comme la fois où il m'a maintenue la tête dans l'eau froide. Je devais rester le plus longtemps possible sans m'énerver, sans laisser ce monstre remonter, mais l'eau était tellement glaciale que je ne sentais plus rien, je n'arrivais plus à respirer, ça me rappelait les cauchemars que je fais la nuit, je me suis agité violemment sous le maintient de Thomas qui ne lâchait pas sa prise, puis ne pouvant plus j'en suis venue à le griffer et à l'entraîner dans l'eau pour qu'il daigne me lâcher avant que je ne sorte la tête de la rivière. Il m'a fait ce genre de plan au moins trois fois rien que cette semaine, j'ai du mal à gérer, je me sens diminuer et en même temps j'ai l'impression que cette chose se développe pour prendre toute la place. Aujourd'hui il m'a laissé la mâtiné pour me reprendre de l'entrainement d'hier, je l'en ai remercié. 

Aujourd'hui nous sommes le Samedi 3 Septembre, il est quatorze heure et Rick discute avec mon père dans son bureau alors que Mme Delorrier essaye de me convaincre d'avaler quelque chose avant que je parte m'entraîner avec son fils prodigue. Je n'ai aucune envie d'avaler quoi que ce soit, il y a plusieurs jours que je n'ai pas fais un repas entier, je me suis contenté que des quartiers de pommes, des fruits secs et de l'eau. Alors pour faire plaisir à cette femme qui me culpabilisait à répéter qu'elle a passé plus d'une heure à faire ces pains au chocolats ce matin pour le quatre heure. Enfin je ne suis plus un enfant !  Et puis zut, ça ne va pas me faire mal ! J'en prends un puis la remercie en jetant des coups d'œils insistant sur la porte du bureau de son mari, elle s'ouvre enfin. Le visage du maire paraît contrarié, ses rides du fronts s'accentuent, ses traits affaissés laissent tout de même deviné que c'était encore un jour sans. Il baisse les yeux quand mon père sort de la pièce en se frottant la mâchoire. Qu'est-ce qui peuvent bien se raconter tout les jours ? Est-ce à propos de moi ? Je ne parle quasiment pas à mon père le soir, il n'est pas beaucoup à la maison et à vrai dire je n'ai pas envie de parler à qui que ce soit après des journées de labeur. Ils s'arrête au milieu du hall pour faire encore des messes basses, je décide d'ignorer pour me forcer à avaler mon pain au chocolat sans vraiment faire attention au goût.

Héritières ~ TOME 2 ~ Le Phénix Noir ~ Terminé (correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant