C H A P I T R E 11

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- Ca fait longtemps. Comment vas-tu ?

Comment je vais ? Elle se fiche de moi ? Je penche la tête, la bouche ouverte, incapable de sortir un son. Son expression est un mélange entre la dépression et la surprise, on dirait qu'elle vient de passer sous un train. Voyant que je ne parle toujours pas, elle continue :

- Je suis vraiment...

Elle s'interrompt, ne sachant plus quel mot employer, puis avance en déposant son café sur un plateau à roue avant de s'approcher de moi pour me prendre dans ses bras tremblant. Ce contact me gêne instantanément. Sa fragilité est aspirée par mon empathie comme une éponge, je tire une grimace en serrant les dents. Ses émotions se mélangent aux miennes : un poids lourd pend au bout de mon cœur, il est sur le point de lâcher si elle ne s'écarte pas vite de mes bras.

Je retiens un cris dans ma bouche en fermant fortement les yeux puis lui prend les bras pour la faire reculer. A côté j'entends Owen s'éclaircir la gorge avant de s'excuser :

- Je vais vous laisser.

Il sort de la chambre pendant que je fais tout mon possible pour éviter l'expression dépitée et les yeux rouge de ma tante. Je prends une chaise qui se trouve juste derrière pour m'asseoir calmement en prenant la tête dans mes mains. Je ne relève ma tête que pour regarder mon grand père, les mains plaqués sur le bas de mon visage, le stress me gagne, je cale ma respiration avec le bruit de la sondeuse et le souffle de la pompe à oxygène.

- On dirait qu'il est endormi, tu ne trouves pas ?

Je ne réponds pas et contente seulement de le regarder.

- Ils disent que ces machines le maintiennent envie, qu'elles l'aident a respirer. Pourtant il a déjà fait deux arrêts cardiaque rien qu'aujourd'hui, dit-elle d'une voix fragile.

J'entends à l'intonation de sa voix qu'elle est au bord des larmes, je m'attends à ce qu'elle lâche prise à n'importe qu'elle moment, pourtant elle continue sans pleurer.

- C'est quand même incroyable. C'était le dernier parent envie de la famille alors qu'il était le plus fragile. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il ai tenue plus longtemps que Maman.

- Et pourtant tu n'as même pas prit la peine de le voir durant cinq années.

Je viens de penser à voix haute et ma bouche n'a pas pu s'empêcher de balancer cette remarque sans que je ne commande quoi que ce soit. Tante Suzanne se tourne vers moi, le visage morne un peu choquée. Je décide d'aller au bout de mes pensées :

- Tu étais pourtant plus proche de lui que de grand-mère, il te comprenais et quand tu étais petite Maman me disais que vous faisiez beaucoup de chose ensemble. Alors pourquoi est-ce que tu lui a fait payée ta rancune ?

- Je...

Elle ne trouve rien à redire, je suis au fond contente de moi de lui avoir fait face à ses tords.

- Tu ne sais pas ce que tu dis et cela ne te concerne pas, rétorque-t-elle en baissant les yeux, lèvre tremblante.

- Tu sais très bien que j'ai raison et étant donné que je suis de la famille et que ma mère a aussi souffert dans son coin cela me concerne.

- Qu'est-ce que tu crois que j'ai essayé de faire pendant ce long moment ? Je l'ai appelée de nombreuse fois et dés que je l'avais au téléphone ta grand-mère se débrouillait toujours pour m'empêchée de lui parler sous prétexte que j'ai voulu cette situation et que je l'ai cherché !

Héritières ~ TOME 2 ~ Le Phénix Noir ~ Terminé (correction)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant