Héritières ~ TOME 2 ~ Le Phénix Noir ~ Terminé (correction)

P R O L O G U E

Lorsque ma vie d'être surnaturel a commencée, je pensais que c'était la ligne d'arriver. Je pensais que toute ma vie allait changer à partir de là et que rien de plus énorme qu'un changement comme celui-ci ne pouvait se produire.

Mais j'étais trop naïve, peut être stupide.

Finalement je me suis trompée. C'est la mort la ligne d'arriver. Je dois pourtant le savoir, non ?

Mark et moi sommes sur la route... Encore... Je n'ai aucune idée de la direction qu'on prend, ni qui est-ce qu'il a appelé tout à l'heure. Nous avons laissé ma maison, ma grande maison blanche aux grandes vitres maintenant brisées par ma faute. Cette maison dans la quelle j'ai grandis, dans la quelle je me suis sentis bien, ou j'ai passé les plus beau moment de ma vie, avec des personnes que j'ai aimés. Mes parents. Mes parents sont morts tout les deux et ont les a laissés là, dans cette grande maison.

C'est alors que je réalise. Je relève ma tête qui me paraît lourde et regarde la route devant moi. Nous roulons à vive allure la radio est éteinte. Je réalise que nous venons de partir comme des voleurs. Est-ce que la police sera au courant ? Que va-t-on faire de leur corps ? Vais-je devoir organiser un enterrement ? Et mon grand père maternel ? Le seul de mes grand parents encore vivant... Comment va-t-il encaisser cela ? Je ne peux pas le laisser tout seul ? Il va s'effondrer !! Sûrement pire que moi.

Je commence à paniquer et ma respiration qui s'était calmée reprend une nouvelle fois sa course contre la montre. Je viens de me barrer de chez moi en laissant ce bordel dans ma vie comme si de rien était. Mark se tourne vers moi tout en faisant attention à la route. C'est alors que comme une furie, je me mets à m'agiter dans tout les sens en tremblant de partout.

- Arrête toi !!

- Quoi ?

- Arrête la voiture !!

- Aileen calme t...

- ARRÊTE CETTE PUTAIN DE VOITURE !!!!!!

Je ne me rend pas compte de ce que mes gestes sont en train de faire sans que je ne les commandes. Je les poses sur le volant pour le forcer à tourner. Il faut qu'on face demi-tour absolument.

La voiture tangue à droite puis à gauche alors Mark essaye de me dégager tant bien que mal du volant. Je suis incapable de me calmer et de lâcher le guidon. Je continue de hurler de faire demi tour et lui de lâcher le volant, les pneus grincent quand une voiture arrive dans la directions inverse en klaxonnant comme si sa vie en dépend, ce qui est le cas. Nous la contournons de justesse mais je continue de crier comme une hystérique quand Mark me dégage violemment du volant en me criant pour la énième fois de me calmer. Je percute la porte sans me faire mal. Depuis que j'ai découvert mes parents, je me fiche bien de me faire mal.

Mes jambes sont retroussées sur ma poitrine quand je me remets à pleurer dans mes mains. Mes yeux me piquent à cause de mon maquillage qui a coulé, mon visage est poisseux, je me sens faible. J'ai l'air minable. Rien à voir avec celle qui a quitté l'Île d'Elgia.

Mark se stabilise sur la route et remet sa chemise au propre. Il a l'air tendu et il peut l'être.

- On p-peut... peut pas l-laissé... On peut... pas...

Je n'arrive pas à formuler une phrase entière tant je suffoque. Je ne respire plus correctement, pleure toute les larmes de mon corps, celui-ci effectue plusieurs soubresauts, je manque de m'étouffer dans mes pleurs. Pour couronner le tout, mon nez coule... Je dois ressembler à une gamine qui fait un caprice. Mark continue de me crier dessus, comme un père qui engueulerait son enfant... Un père.

- Qu'est-ce que tu veux y faire, Aileen ?? Il n'y a rien a faire pour eux !!! Plus rien ne te retiens ici désormais !

Je prends le temps de me calmer afin de reprendre la capacité de parler. Plus rien ne me retient ici. A ces mots je me redresse.

- J'ai de la famille je te rappelle ! Mes amis ! Je ne peux pas partir sans une explication !

- Et qu'est-ce que tu veux leur dire à tes amis ?

- Je n'en sais rien mais...

Ma phrase reste en suspend, ma crise se calme, je peux réfléchir à peu près correctement.

- Il faut que je m'occupe de l'enterrement, q-que je prévienne tout le monde que... Je ne peux pas partir comme ça, Mark, fait demi tour je t'en pris !!!

Mon chauffeur me regarde, mâchoire serrée, ses mains empoignent le volant tellement fort que ses phalanges en deviennent blanche. Il semblehésité mais fini par parler avec une voix plus posée :

- Je m'en suis occupé.

- Quoi ?

- J'ai appelé du renfort pour qu'il récupère les corps afin de les examiner.

- Tu as appelé les flic ?? halluciné-je.

Et qu'est-ce qu'il vont en conclure quand il vont voir les énormes griffures sur le corps de Papa et le canapé cramé ?

- Non ! Bien sur que non ! Le CSM a ses experts. Ils s'en occuperont.

Il marque une pose pendant que je me frotte le visage avec les mains.

- Je ne peux pas te laisser continuer ta vie, continue Mark. Pas tant qu'on aura pas découvert qui est derrière ce massacre. Personne ne saura que tu étais présente ce soir là et tu ne parleras à personne ! C'est clair ?

Je rêve ? Il me demande de me couper de toute personne proche et de faire comme si rien ne c'était passé ?

- Et je peux savoir où on va ?

- Au QG.

Le QG ? C'est le CSM ? Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir y foutre !?

- Là bas il y a des chambres on pourra y aller le temps de réfléchir à ce qu'on va faire.

Mark regarde la route. J'écoute sa respiration étrangement régulière en vu des circonstances pour caler la mienne dessus. Je me sens de plus en plus calme, étrangement. Depuis qu'on est partit je ne ressens aucune force. Comme si tout s'est évaporé lorsque j'ai crier la première fois. Je ne ressens plus qu'un vide énorme, un trou. Je ne retrouve pas mes sens développés, j'ai peur pour mes pouvoirs que je ne sens pas non plus.

Je me souviens de ce que l'on m'a dit, de ce que m'a dit le livre sur le Phénix. Le Phénix noir peut revenir et profiter d'un moment de faiblesse pour vous contrôler. Non...

La vision de mes parents morts dans le salon réapparaît dans ma tête. Je ferme aussi tôt les yeux pour me concentrer sur ma conscience :

Ne pense pas à la mort, ne pense pas à la solitude, Aileen. Ne pense pas que tout ton monde s'est écroulé. Ne pense pas que tu vas succomber à ton chagrin. Ne pense pas que tu n'es plus qu'une coquille vide, car si tu y pense trop...

Ne le laisse pas entrer. Ne le laisse pas entrer dans ta tête Aileen !