PDV Derick Wanderbilt
Figé devant la frontière du village sous la pluie je repense à la vision du « fantôme » d'Aileen au dessus de moi. J'ai besoin de me souvenir de son visage, de sa voix. Je me souviens d'un « Je t'aime ». Je suis prêts à la rejoindre et pourtant je reste là, sous la forme de cet animal géant. La chair humaine et les infime bruits que je peux détecter me déconcentre sur mon objectif.
- Tu ne peux pas partir comme ça.
L'odeur vient de là. La transpiration mélangé à de l'inquiétude, de la peur et un soupçon d'amour. Mon souffle est rauque, mes pulsions cardiaque rapide.
- Je sais ce que tu compte faire.
C'est pour ça qu'il m'empêche de partir ?
- Tu n'as pas le droit de m'en vouloir parce que j'essaye de te protéger. Je ne veux pas que tu souffre.
Cette fois je me retourne en grognant légèrement.
- Trop tard.
Je ne pensais pas que je pouvais parler, pourtant ma voix inhumaine et sépulcrale vient de sortir naturellement. Je détecte de la surprise chez Stefen, ainsi que de la supplice. Je décide de le laisser s'approcher en essayant de fermer mes sens olfactif.
- Je comprends que tu ai besoin d'elle, comme j'ai eu besoin... Comme j'ai besoin de ta mère. Tu crois que je n'ai pas de cœur ? Que je ne sais pas ce que c'est que d'aimer une personne au point de se perdre soit même ? Au point de se foutre des conséquences ? S'il te plais, ne me rejette pas parce que j'ai voulut te protéger de ce qu'on a vécu. J'ai eu peur, pardonne moi.
- Alors laisse moi partir.
Cette voix caverneuse ne me ressemble tellement pas que j'en ai moi même des frissons. Je perçois à présent un malaise ainsi qu'un soulagement. Mon père hoche la tête les lèvres pincées.
- Tu as oublié ça.
Il me lance quelque chose que je rattrape immédiatement dans un grand geste brusque. En ouvrant la paume je découvre une pierre blanche. Ne comprenant pas je regarde mon géniteur.
- Cette pierre renferme tes pouvoirs de Lunairien. J'ai cru comprendre que tu tenais à ton passé.
Une trace de mes anciens pouvoirs ?
- Je suis prêts à te laisser partir. Mais je te préviens, je ne serais jamais loin de toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit je te retrouverais. Tu es mon fils et je t'aime. Peu importe ta rancune envers moi.
Je le regarde dans les yeux, il a l'air sincère. Je ne dis rien mais je me sens plus calme et apaisé, mon pouls ralentit quand un changement s'opère en moi.
Je commence à m'agiter, la pierre m'échappe des mains quand je m'accroupis sur le sol humide en hurlant. Mes muscles diminuent, toute ma force animal s'en va pour remplacer celle de l'homme. Je me laisse tomber par terre, nue. La pluie tombent à grosse goûte sur moi quand je reprends mes esprits, la pierre blanche est devant mes yeux, j'essaye de l'atteindre quand mon père arrive pour me couvrir avec son coupe vent avant de m'aider à me lever.
Nous marchons mais j'ai du mal à rester de bout, toute ma force s'est immédiatement envolée en un regard. Dans ma main je garde la pierre blanche contre moi. J'ignore pourquoi mon père me l'a donné mais je sens que j'en ai besoin. J'en ai besoin pour me rappeler ce que j'étais et ce que j'ai perdu. Ou ce que je ne dois pas perdre.
Nous entrons enfin dans le bungalow. Il me dépose sur le canapé avant de me donner une, puis deux couvertures avant de se précipiter dans la salle de bain pour m'essuyer les cheveux et le visage. Je n'ai plus la force de bouger, je tremble même de froid.
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Héritières ~ TOME 2 ~ Le Phénix Noir ~ Terminé (correction)
FantasyLa légende veut que de tes cendres Tu sortes encore plus lumineux; Comme l'avait prédit Cassandre Tu palis les soleils de feu. Tu fus brûlé sur un bûcher Ou précipité en enfer? Tu as sûrement dû attiser La jalousie ou la colère. Aileen Campbell devr...