Chapitre 15 : La ruée vers la bouteille d'or

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Thomas attrapa la trappe parquet qui s'ouvrit en grinçant et ne laissa rien entrevoir d'autre que la noirceur des ténèbres et des nuages immenses de poussières qui nous firent éternuer deux à trois fois chacun. J'activais alors ma lampe torche électrique et vis qu'il y avait une échelle en bois permettant de descendre le gouffre. J'allais me lancer lorsque Thomas me stoppa dans mon élan en argumentant que par précaution, il valait mieux qu'il passe en premier. J'obéis et lui cédais la place sur le premier barreau de l'échelle, tout en l'observant s'enfoncer progressivement dans l'obscurité malgré le fait que j'éclairais sa descente à l'aide de ma lampe torche.

- Tu vois quelque chose ?, demandais-je à Thomas.

- Non, il fait tout noir là-dedans, répondit-il. Mais je pense que j'arrive à la fin de l'échelle.

Soudain, j'entendis un violent « crac », suivi d'un hurlement de mon coéquipier. Je me penchais au-dessus de la trappe pour tenter de l'apercevoir, mais rien n'y fit je ne voyais absolument rien !

- Thomas, est-ce que ça va ?!, criais-je.

- Cette échelle est tellement vieille que le bois a pourri et un barreau a cédé sous mon poids, expliqua t'il. La bonne nouvelle c'est que j'ai réussi à me rattraper in extremis, mais la mauvaise c'est que je me suis retourné le bras gauche au passage.

Décidément, nous n'avions pas encore trouvé la bouteille de Champagne dorée que le malheur s'abattait déjà sur nous !

- Il faut que tu remontes et qu'on te soigne d'urgence, ordonnais-je au détective.

- C'est gentil de t'inquiéter pour moi, Alex mais ne t'en fait pas, je ne vais pas mourir, me répondit-il dont l'écho lugubre me parvenait des profondeurs du chaos. Tu peux descendre aussi, mais fais bien attention surtout.

J'hésitais à le rejoindre.

- Tu es sûr que tu ne veux pas l'on t'emmène d'abord à l'hôpital ?, insistais-je.

Sa réponse fut catégorique.

- On n'a pas le temps, il est déjà 7h du matin Alex, me rappela t'il. Et je t'assure que je vais bien, j'irais me faire soigner plus tard.

J'hésitais quelques secondes, avant de prendre le sac à dos dans lequel se trouvait le détecteur de métaux portable et de me décider à poser le pied sur le premier barreau de la vieille échelle. Je descendais lentement pour ne pas tomber tandis que Thomas éclairait mon chemin avec sa lampe torche électrique, jusqu'à ce que j'arrive au barreau manquant, celui qui avait surpris mon coéquipier en cédant sous son poids. Je regardais en bas pour voir combien de mètres il me restait à descendre et m'immobilisais en constant qu'il me restait encore 2,50 mètres et je savais que si je sautais maintenant je pouvais me blesser à mon tour et je ne souhaitais pas tenter l'expérience.

- Il faut que tu sautes, Alex, m'encouragea Thomas.

- Ça va pas la tête, c'est haut !, m'écriais-je en refermant encore plus ma prise sur l'échelle.

- Je vais te rattraper, m'assura le détective.

- Si ton bras gauche est réellement cassé, tu ne pourras jamais !, lui criais-je.

- Je te promets que si, fais-moi confiance, Alex.

A cet instant je n'aurais su dire si j'étais juste inconsciente, folle ou suicidaire parce que je lâchais d'un coup les barreaux auxquels je me retenais pour me laisser avaler par les ténèbres éclairés faiblement par le halo de lumière pâle de la lampe torche de Thomas. Je n'eus même pas le temps de compter 3 secondes que je terminais ma chute dans ses bras. Ou plutôt, rectification, j'atterrissais dans le bras valide de mon coéquipier qui supportait le poids de mes jambes, mes fesses et mon dos, et pour ne pas que l'autre partie de mon corps ne tombe à la renverse, son épaule et son torse avaient retenu mes bras, mes épaules et ma tête. Cela me fit rougir instantanément de savoir ma tête et mes mains contre son torse musclé et lui aussi avait dû ressentir ma gêne puisqu'il me reposa par terre.

A. Guenégan, chasseuse de trésorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant