Chapitre 6 : Arrivée au domaine

134 19 3
                                    

Malheureusement, avec Elisa, nous n'eurent pas beaucoup de temps pour faire nos bagages, nous obligeant donc à ne prendre que le strict nécessaire (sans oublier notre matériel) et partir précipitamment pour ne pas arriver en retard au rendez-vous. C'est à peine si Elisa trouva le temps d'écrire sur une feuille de papier que l'agence était fermée durant trois jours pour déplacement et de l'accrocher sur la porte. Le trajet fut long, très long (6 heures quand même !), mais nous nous relayèrent toutes les deux heures avec Elisa pour prendre le volant, laissant à l'autre le temps de dormir un peu, même si dans mon cas je n'arrivais pas à fermer l'œil.

Dès que nous franchissions le sol de la Marne – indiqué par un petit panneau – nous poussions des cris de joie avec Elisa dans la voiture en se disant que ce n'était pas trop tôt car il était déjà 8 heures du matin. Au fur et à mesure que nous progressions dans cette région que nous ne connaissions absolument pas pour n'y être jamais allées de nos vies, nous trouvions que le décor était à couper le souffle. Autour de nous s'étendaient des vignes à perte de vue tandis que nous suivions les panneaux indiquant que l'on se trouvait sur « la route du Champagne » jusqu'à ce que nous virent le plus magique des spectacles. Le soleil matinal éclairant une sorte de cuvette dans laquelle se confondaient vignes, villages, champs et forets comme si aucune barrière ne les séparait et que chacune de ses communautés vivaient en harmonie : la vallée de la Marne.

Nous continuèrent à prendre de petites routes de campagne sinueuses, jusqu'à arriver à hauteur du panneau rouge à fond blanc indiquant que l'on se trouvait à Epernay. Cette ville était très raffinée et moderne à en juger par les multiples sculptures contemporaines évoquant la vigne qui étaient disposées un peu partout, jusqu'à ce que nous voyions le clou du spectacle. Nous roulions maintenant dans une rue pavée impeccablement propre, aux demeures gigantesques portant en gros caractères sur leurs façades les plus grands noms du métier de la vigne et du vin : L'avenue de Champagne.

Nous tournions sur la gauche dans le rue du Cheval Blanc et nous garions la voiture en dessous d'un petit écriteau indiquant que nous nous trouvions au 45, donc pile à l'endroit indiqué par notre client. Nous décidions avec Elisa de sortir un peu nous dégourdir les jambes et après avoir fait cinq pas, nous virent un immense portail en fer forgé noir représentant des brins de vignes chargés de grappes joliment entrelacés les uns dans les autres. Nous nous approchions pour voir la demeure que renfermait ce portail et Elisa émit à cet instant un sifflement admiratif :

- Eh ben dis donc ça c'est de la baraque, s'exclama-t-elle.

En effet, cette maison était immense, qui dépassait de loin toutes celles qui m'avaient été donné de voir dans ma vie et j'étais certaine que l'on pouvait facilement y ranger dedans trois maisons comme celle de mes parents. C'était une bâtisse aux multiples fenêtres (je perdais le compte dès que j'essayais de toutes les dénombrer) et chacune d'entre elle était comme délimitée par des briquettes rouges, sauf pour celles qui étaient positionnées sur le toit couleur ardoise et étaient entièrement blanches comme de la craie. Il y avait un grand balcon aux multiples balconnières fleuries qui surplombait une porte d'entrée assez large pour laisser passer deux personnes obèses simultanément. Il y avait également une trentaine d'arbres et d'arbustes qui entouraient la demeure, nous empêchant ainsi de voir plus en détail notre futur lieu de travail à Elisa et moi.

- En tout cas Alex, dit mon assistante en me donnant une tape affective sur l'épaule. Je commence à comprendre pourquoi Monsieur Haurang insistait pour que tu restes trois jours, si ce que tu dois trouver est caché dans cette demeure, tu risques de bien t'amuser !

Elisa n'avait pas tort sur ce point et quelque chose me disait que fouiller de fond en comble toutes les pièces de la maison pour retrouver un objet perdu serait loin d'être une partie de plaisir. Ces vacances dans la capitale du Champagne n'allaient sûrement pas être de tout repos !


A. Guenégan, chasseuse de trésorOù les histoires vivent. Découvrez maintenant