Chapitre 25:

210 16 2
                                    

Orial.

Ma tête retrouve l'appui le plus réconfortant au monde , son épaule .

On est assis par terre devant sa fenêtre n'osant plus articuler un seul mot . Je lui donne le temps pour digérer tout ce que je viens de lui avouer et je m'offre à moi aussi la chance de reprendre mon souffle .Je lui ai tout dit . Chacun des détails dont je me rappelle et même ceux que j'avais oublié mais qui ont  resurgi sans que je ne le veuille . Parler était une nécessité que j'ai enfin eu la chance d'accomplir . Et à présent je me sens ... Vidé . Et tellement soulagé .

Une heure plus-tôt 

- Pourquoi ? 

C'est le seul mot qu'elle a bien pu me dire depuis tout à l'heure . Je la tiens toujours entre mes bras , mon visage niché entre son cou et son visage . Je fronce les sourcils ne comprenant pas vraiment qu'est-ce qu'elle voulait savoir . Et elle ne tarda pas à me le faire comprendre . 

- Pourquoi est-ce que votre relation est si perturbée  , Orial . Qu'a-t-il bien pu te faire pour que tu ... le haïsse tant que ça , au point de le quitte ,  de tout lui laisser et de tourner le dos si subitement ?

Je la lâcha d'un coup , interrompant notre étreinte . Je lui en voulais d'avoir mis fin à  ce moment agréable en mettant sur le tapis un sujet que j'évite tant . Et pourtant elle avait bien raison , elle avait le droit de savoir qui est vraiment cette personne qui lui fait face , qui je suis , ou plutôt qui j'étais .  il fallait que j'arrête de garder tout cela pour moi , que je décide enfin de sortir cette masse de tristesse qui m'écrase de l'intérieur depuis tellement longtemps  . Il est temps de se débarrasser de tout cela . Et c'est justement ce que je vais faire . Je suis sure que Sophie va me comprendre et qu'elle ne va pas me juger comme ils le feront , tous . J'ai enfin trouver la bonne personne pour me confesser et je vais m'y mettre , tout de suite . Je m'assis et la pousse à faire de même . La vue de sa fenêtre est juste magnifique , je comprend à présent pourquoi est-ce qu'elle l'aime tant . Sauf qu'elle n'a pas le privilège de contempler toute cette beauté . Un pincement au cœur réussit à dénouer ma langue libérant tout ce que j'ai essayé d'enterrer dans le passé . Mes yeux se  perdent  dans la contemplation des étendus de verdures alors que ma voie , elle , se perd dans les débris de mon  passé criminel . 

- Je n'ai jamais connu Père . Pendant toute mon enfance il n'a été qu'un parfait inconnu . Mon géniteur inconnu . Et je ne le connais toujours pas . Lui aussi dailleurs  . Il ne sait pas qu'elle est ma couleur préférée , le plat que j'aime le plus , l'équipe de foot que j'encourage ni encore ma date de naissance . Ca ne m'a jusque là causé aucun problème , j'ai toujours ressenti ce manque qu'aurais n'importe quel petit garcon qui n'a pas de père . Sauf que moi je l'avais à mon papa , mais il n'a jamais vraiment été là pour moi , ni pour nous dailleurs . Lorsque je fus assez agé pour comprendre ce qui se passait autour de moi , j'ai appris que c'était la nature de Père , il était comme ça , ce n'était pas de ma faute et je n'avais jusque là plus à me blamer . Il était toujours froid envers ma mère et quand à moi , il m'ignorait tout simplement . Les quelques repas que l'on partageaient en famille se déroulait dans un calme douloureux . J'avais toujours peur de susciter sa colère en commettant n'importe quel act déplacé.
   J'arrivais à supporter la douleur avec le temps et quand il a compris que ça n'allait pas me faire grand chose , il a commencé à frapper ma mère , devant mes yeux . Et ça  a marché , depuis il a compris quel était mon point faible . Et c'est là que j'ai commencé à le hair . Ses exigeances devenaient plus nombreuses au fur et à mesure que je grandissais et je ne faisais qu'accepter . Pas moyen de protester car je savais très bien qu'il allait me le faire regreter à travers elle . J'ai supplié ma mère pour que l'on parte , que l'on échappe de cet enfer mais elle n'a jamais voulu accepter . Et pourtant elle n'avais pas peur de lui , c'était autre chose , quelque chose qui m'a toujours tourmenté mais que je n'ai jamais su . J'en ai présumé qu'elle l'aimait vraiment , un amour tellemnt fort qu'il l'aidait à subir toutes ses atrocités . Mais je ne partageais pas son avis , ni ses sentiments . A l'age de seize ans j'en ai eu marre de cette vie . J'avais besoin de me libérer de tout , l'adolescence rebelle m'a poussé à quitter le logis paternelle . Je me suis réfugié chez mon meilleur ami , Ray . Il avait réussit à me cacher dans le grenier de sa maison sans que son Père qui connaissait bien le mien ,  ne le sache . Ce fut les plus bons jours de mon adolescence Sophie . Ray et moi avions tout les deux des familles très ... protectrices , exigeantes , suffocantes ? Je te laisse le choix . On est devenus assez proches voir même très proche à cause de ça , on se comprenait l'un l'autre et on se confessait sans gène , je pouvais m'exposé à Ray ,  je pouvais enfin être celui que j'étais avec lui . 

Un psychologue psychopathe.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant