Damnés - La malédiction - TOME 1

CHAPITRE TROIS - maître

Je vois une grande estrade, avec a son centre, deux trônes sur lesquels sont assis, Priam avec sur sa gauche un homme d'une beauté rare, un brun, ténébreux aux yeux verts, une barbe naissante, qui lui vas à merveille. Sur la gauche de cet homme, une dizaine de femmes toutes aussi belles les unes que les autres, elles sont toutes blondes. L'une se démarque par sa chevelure, ornée de somptueux bijoux. Comme me l'a prédit Salie, celle ci est visible. C'est certainement, elle, « la préférée ». Une allée nous fait face, avec des spectateurs de chaque côté. Qui sont-ils ? Des sujets ?
 Mavrick m'a attaché une fois de plus les poignets, reste à côté de moi tel un bourreau qui m'accompagne jusqu'à la potence.

- Avance.
- Non.
 
Il me prend violemment par le bras, et comme un boulet, je me laisse trainer sous le regard méprisant des autres. Rien à faire, je ne veux pas y aller. Mon cœur s'accélère quand je vois l'estrade de plus en plus proche. Dans un premier temps un homme annonce l'arrivée de la marchandise, Priam semble vérifier le bétaille et palpe la nourriture.
Mais, ce visage me dit quelque chose.... Marie, elle a été sélectionnée pour servir de nourriture.

Je déglutis quand mon tour arrive. Alors que nous devrions toutes nous liées contre eux, toutes ces femmes me regarde comme une adversaire à évincer. Je baisse la tête pour m'isoler du monde qui m'entoure.
Je sens son regard sur moi... Il me pétrifie, je tremble comme une feuille.
 Qu'est ce qui m'arrive ? Je n'ai pas froid pourtant.

- Morgan, j'ai trouvé cette beauté parmi la marchandise qu'ils vendaient. J'ai pensé qu'elle te plairait.
Morgan, vu ce qu'il me provoque à cet instant, je n'ose imaginer à long terme. Mavrick s'agenouille comme pour se soumettre...

- A genoux esclave. Me chuchote Mavrick

Je ne peux pas, je n'y arrive pas... Il m'est impossible de faire quoi que ce soit, je suis paralysée.
Mavrick me donne un coup derrière les jambes, me faisant tomber au sol. J'ai beau être forte, une larme s'échappe.

- Arrête.

Mon regard se lève, pourquoi ai-je levé la tête ? Ses yeux me transpercent... Sa voix...et mon cœur ne cesse d'accélérer. Je vais faire un arrêt cardiaque.
Il se lève et je découvre son corps habillé, il a l'air musclé, un col V dévoile la forme de ses pecs. Je me mords la lèvre inférieure. Il se met à ma hauteur, me caresse la joue doucement et tendrement, il me coupe le souffle.

- Tu as peur ?
-  Je devrais ?

Il ne me répond pas mais, je ne cesse de le contempler.  Il se relève et fais signe à Mavrick de me détacher. Il s'exécute aussi tôt.

- Je t'en prie, rejoins les autres. Me montre t'il du doigt le groupe de femmes.

Je me lève timidement et me dirige à l'endroit indiqué, je trouve une place parmi des coussins de velours. On y est plutôt bien installées. C'est sûr que contrairement à celles qui sont entassées dans des cages, je crois préférer ma place pour l'instant. Mais pour combien de temps ?
La cérémonie des présentations s'achève et Salie refais son apparition juste derrière Priam, une main sur l'épaule de Morgan. Qu'est-ce qu'ils se disent ?
Une table est dressée pour... ?
Des cris retentissent au fond de la salle, une femme est trainée de force, je suis choquée de voir que personne n'y prête attention. L'un des hommes la bascule en arrière et d'un coup sec lui transperce la gorge. Je ferme les yeux et les rouvrent la seconde d'après. Elle est à présent allongée sur la table, elle se vide de son sang qui est lui-même récupéré par un récipient de verre mais, elle respire encore. Je détourne la tête, ma gorge ce serre c'est atroce.
Courage, tu es plus forte que cela.
Je respire un bon coup et trouve le courage de rediriger mon regard sur ce qui est en train de se passer. Apparemment ce sera un verre de sang pour tout le monde. L'éclate !
Tout le monde sauf les humains, bien entendu, il ne manquerait plus que ça. Morgan s'approche de nous et les femmes se jette presque sur lui. Elles plaisantent ? C'est une plaisanterie ? On dirait des chiennes en chaleurs.

- Morgan, s'il te plait, ça fait si longtemps que je n'ai pas senti ton corps chaud contre le miens.

J'entre ouvre la bouche de stupéfaction. Il détourne le regard en ma direction, je l'esquive. Non pas moi, pitié pas moi.
Son choix se porte finalement sur sa blondasse, quand il disparaît avec elle, mes sentiments se dispersent, ça vas mieux.

-  Eden ?
Salie
- Oui ?
- Viens je vais te montrer ta chambre, je pense que tu as besoin de te reposer.

Mes traits de fatigue sont aussi prononcés que cela ? Suis-je marquée par les cernes ?
Je me lève et la suis. Un escalier se dévoile, nous ne montons pas longtemps, le premier étage est le mien.

- C'est ta chambre. Me montre t'elle une porte du doigt)
- Merci, tu es gentille.
- A demain alors. En forme !
- Oui à demain.

En forme, je ne sais pas...mais la nuit porte conseil et demain est un autre jour.
En allumant la lumière je découvre une pièce luxueuse très claire, un lit rond. J'ai toujours rêvé d'en avoir un, paré de draps de soie rouge, décidément, la soie ils adorent. Je sens la fatigue me gagner de plus en plus, je me glisse sans même me changer sous la couette.