Prendre le large

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L'eau est glaciale. Elle serpente autour de mon corps, me cisaille la peau et inonde mes poumons. Le courant m'emprisonne dans son étau surpuissant, les vagues m'engloutissent vers les profondeurs. Je ne suis pas prête à abdiquer, pas encore, il me faut vaincre cette pression qui m'entraîne vers les abysses.

Il est mon océan, depuis toujours et à jamais, celui qui m'entraînait au large, là où le soleil se couche et ou l'horizon guide l'âme. Il est ma force, mon carburant, ma source d'inspiration, la plus belle raison de survivre dans ce monde qui me débecte. Mais parfois sa folie éclate, et la tempête s'empresse de faire chavirer mon navire.

Je me noie alors sans jamais défaillir, encore et encore jusqu'à épuisement. Il est si cruel, comment puis-je l'admirer autant ? Pourquoi faire perdurer ce qui est mort depuis longtemps ? Et si je l'aime puisse-il en être autrement ?

L'océan n'a pas de maître, pas de frontière, il s'immisce où bon lui semble, s'impose dans toute son immensité, toute sa monstruosité.

Et parfois, il s'agite si violemment, qu'une vie détruite n'est à ses yeux point alarmant.

Beautiful PainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant