Un jour nous regardions la télévision mon père et moi. C'était encore un de ces films dont la fin idyllique est courue d'avance quelques soient les embûches de l'intrigue. Je lui fis comprendre que je trouvais cela ridicule.
"Cela donne de l'espoir quand tu as passé une mauvaise journée", m'a t-il répondu.
- Certes mais le lendemain ils se lèvent et retrouvent leur misère. C'est comme faire du vélo tu sais. Que ta vie soit merdique ce n'est pas grave tant que c'est constant, que tu fais du vélo sur une route plane. L'horizon reste inaccessible mais tu t'épuises sereinement, sans crainte du lendemain. Mais si tu choisis de faire du vélo en pleine montagne, c'est beaucoup plus dur. Dans les montées tu te fatigues tu ne vois pas d'issues devant toi, puis dans la descente tu es soulagé cela semble si facile. Et là boum, tu arrives en bas et il te faut recommencer à gravir le sommet, à redoubler d'efforts alors que tu te sentais si libéré. Moi que ça aille ou non dans ma vie, je préfère faire du vélo sur une route plane. Rester constante.
VOUS LISEZ
Beautiful Pain
PoetryFaut-il souffrir pour créer ? Je ne le crois pas, néanmoins je ne suis jamais plus inspirée que dans mes instants mélancoliques. Réfractaire aux larmes et longues conversations autour d'un verre, je m'épanche sur ma feuille rédigeant sans honte cita...
