Je suis la femme de l'ombre. Celle que l'on appelle seulement quand tout va mal ou qu'une chose fantastique dont on souhaite se vanter nous arrive, celle dont on balaie les années de dévotion d'un revers de main, celle que l'on invite uniquement quand c'est arrangeant, celle que l'on détruit à grand renfort d'insolence. Je suis l'idiote congénitale qui pardonne à qui ne le mérite pas, qui persiste à respecter des gens ignorant la définition même de ce terme. Je suis celle que l'on matraque d'hypocrisie, dont on se sert pour les tâches ingrates et que l'on ne remercie jamais. Et pourquoi me direz-vous ? Parce que je suis gentille. Oh non, gentille n'est pas une qualité. Gentille c'est le passeport qui mène au pays du foutage de gueule, celui où on te laisse crever la gueule ouverte. Pourtant pas naïve au fond d'elle-même non, juste profondément bienveillante, parce que c'est ce pourquoi je vis non ? J'essaie de ne pas devenir comme eux, d'être reconnaissante pour le peu de bien que le ciel m'accorde, mais à quel prix ? Vivre c'est accepter de souffrir, je l'entends bien. Mais pourquoi toutes les épopées contées dans les romans, dans les films font-elle triompher le bien, si en définitif sur Terre, ce sont les méchants qui gagnent ? Ceux qui sont perfides, avares, profiteurs, égoïstes, narcissiques, manipulateurs, belliqueux... N'y a-t-il donc aucune place pour la bonté ici-bas ?
Je suis la femme de l'ombre parce que c'est le seul endroit où je trouve un peu de quiétude, parce que seule la fin sera libératrice, parce que la paix semble avoir un prix.
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Beautiful Pain
PoetryFaut-il souffrir pour créer ? Je ne le crois pas, néanmoins je ne suis jamais plus inspirée que dans mes instants mélancoliques. Réfractaire aux larmes et longues conversations autour d'un verre, je m'épanche sur ma feuille rédigeant sans honte cita...
