Chapitre 16

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Eleni se répétait dans sa tête le contraire de ce que la raison lui disait.

Elle avait fait une énorme bêtise, consciente d'être perdue, elle s'était arrêtée pour reprendre son souffle. Le palais n'était plus visible cela voulait dire qu'elle était loin. En réalité elle n'avait même pas regardait où elle allait, seulement fuir comptait.

Repérant un arbre, elle avait fait quelques pas vers lui pour se mettre contre celui-ci, elle laissa glisser son corps le long du tronc. Les paupières fermées pour les rouvrir en ne sachant où aller.

Elle fouilla dans son sac pour prendre son inhalateur, elle avait gonflés ses poumons dans l'attente d'un miracle.

Mais ce n'était pas un miracle qui s'approchait d'elle dans un claquement de sabot fouettant le sable. Eleni se figea en découvrant une homme vêtu de noir, il était au galop et fonçait droit sur elle dans un nuage de fumé.

Prise de panique, Eleni se leva en trébuchant pour courir dans le sens inverse de l'étranger.

Mais à peine quelques pas des mains fermes avaient encerclés ses bras. D'un cri étouffé elle se mit à se débattre alors qu'elle ne touchait plus le sol.

Son agresseur la mit au sol, tétanisée Eleni tentait de voir qui était caché sous se keffieh sans y parvenir. Contre la hanche de son adversaire il y avait une épée, Eleni tenta en vain de de se débattre avant que ses mains soient liée ensembles puis attachées, prise d'une monté d'adrénaline elle avait retiré la moitié de son keffieh.

Aussitôt elle reconnu Hassan, mais le regard braqué sur elle était si tranchant que les mots s'y perdaient au creux de sa gorge serrée.

Son regard perçant n'envisageait rien de bon.

- je pensais avoir été clair !

Elle n'avait pas eu le temps de répondre, son corps entièrement fut soulevé et jeté sur son épaule sans ménagement.

Il était maintenant inutile de se débattre.

C'était terminé.

Jetée sur l'avant de cheval, il avait prit sa place sur sa scelle puis l'avait redressé car ses mains attachés ne lui donnaient pas les moyens d'être autonome de ses propres mouvements.

Une source de chaleur envahi son corps quand son dos claqua contre torse, elle voulait feindre une crise d'asthme mais cette idée s'évapora de son esprit quand le cheval se mit au galop.

Dans une hoquet long et saccadé Eleni n'avait plus le temps de réfléchir, le palais se rapprochait déjà, elle ferma les yeux quand ils avaient passés les grilles, elle les ouvrit en découvrant stupéfaite que plus personne s'y trouvait.

Le cheval s'arrêta dans sa course folle, il l'avait une fois de plus jeté sur son épaule.

Elle s'était accrochée à sa chemise désespérément.

Son sang lui montait à la tête puis un frisson, alors que sa main se mit à glisser contre ses fesses.

- lâchez moi ! Se rebiffa Eleni.

Il était rentré dans une pièce encore inconnu mais pourtant éblouissante, il l'avait jeté sur le lit, Eleni eut un faible regard sur l'immense pièce et planta son regard dans le siens.

Ce n'était plus de la colère que l'on pouvait voir dans ses yeux, mais quelque chose de terrifiant. Elle mit ses mains liées devant elle pour se cacher le visage.

- je vous avez prévenu Eleni vous m'avez désobéi.

Sa voix se fit dure et claquante comme un fouet.

- je veux partir d'ici ! S'emporta-t-elle.

- c'est impossible je regrette mais vous m'appartenez désormais.

Eleni écarquilla les yeux.

- vous appartenir ? Êtes-vous fou !

Sa ceinture dans laquelle reposait son arme, claqua contre sa hanche à son approche dangereuse.

- ça suffit ! Vous avez été trop loin mademoiselle qui sait ce qu'il aurait pu vous arrivez seule au milieu du désert.

Il commença à détacher ses liens.

- tout sauf être vendue !

Il s'arrêta nette en la considérant incrédule.

- je vous demande pardon ? Seriez-vous en train d'insinué que mon pays civilisé procède à ce genre de recours ? Le trafic ?

Elle se demandait si Christian ne lui avait pas menti pour lui faire peur, car dans ses yeux elle pouvait y voir une blessure, une attaque sur son pays, les droits et les lois que lui-même avait mis en place.

- qui vous a mis cette idée dans la tête ?

- je.... moi-même je... mais qu'est ce que vous faîtes !

C'est mains étaient déliés depuis quelques secondes pour mieux les rattacher au lit.

- je m'assure que vous ne bougiez pas. Dit-il d'une voix déterminée.

- c'est stupide arrêtez enfin je ne vais pas m'enfuir !

Peine perdue elle se retrouva attachée au lit.

- j'admire votre courage à me défier mais je vous avez prévenu Eleni.

Elle s'était agitée furieuse, elle avait tenté grâce à ses jambes de lui donner un coup mais il l'avait maîtrisé.

- vous voulez que j'attache vos jambes ?

Eleni demeura immobile, elle secoua rapidement de la tête.

- je vous hais ! Dit-elle entre ses dents.

- haïssez moi tant que vous voulez cela m'importe peu.

Il était parti en la laissant seule et attachée, son cœur battait trop fort pour calculer son rythme cardiaque.

Elle détailla le lit sur lequel elle était attaché avec une boule au ventre, elle regrettait de s'être enfuie, pour calmer une éventuelle crise elle s'était mise à fixait le plafond vertigineux en écoutant l'effroyable silence qui régnait dans la pièce. 

L'otage du palaisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant