L'otage du palais

Chapitre 18

Eleni se réveilla en découvrant des draps froissés, elle ne mit pas longtemps à comprendre que le sultan avait dormi à côté d'elle. Elle sentait que ses poignets étaient moins serrés, mais la position était désagréable, elle avait envie d'aller au toilette. Tout était de la faute de Christian elle le détestait.

- bonjour....

Elle tourna la tête pour le découvrir un verre à la main.

Torse nu.

Elle s'empourpra violemment sous l'effet de cette vision presque irréel.

- j'ai besoin d'aller au toilette.

Dangereusement, il s'avança pour poser ses mains sur le lit elle baissa les yeux sur celles-ci fermées en poings.

Il l'avait détaché en saisissant ses bras d'une forte pression.

Elle n'arrivait pas à se défaire de ses yeux, même si à l'intérieur de ses sombres iris elle voyait clairement qu'il était toujours en colère.

- prenez une douche....

Il l'avait poussé dans la salle de main délicatement, puis il avait poussé simplement la porte, elle réprima son envie de la fermer.

Pour la première fois de sa vie, elle n'avait pas mit de temps à se laver en jetant d'innombrables coup d'œil à la porte. Elle enfila le peignoir à disposition pour se couvrir. Son reflet dans le miroir était totalement désastreux

Une onde passa à travers la porte en la ramenant à la réalité des choses, son geôlier de l'autre côté se montrait impatient.

Passer la porte était inévitable.

L'air contrite, elle l'avait ouverte pour le découvrir appuyé sur le chambranle.

Ses mains c'étaient une fois de plus crispés sur ses bras pour l'obliger à s'asseoir.

- cette fois-ci je veux la vérité qui a cause votre fuite. Dit-il d'une voix sévère.

Elle avait regardé ses doigts en peinant à lui faire face.

Autoritairement, il lui fit lever la tête du son index.

Eleni sentait tous son sang palpitait dans ses veines.

- qui a eu la brillante idée de vous faire croire une telle chose ? Insista-t-il.

Il avait articulé chaque mot.

- Christian.

C'était sortie tout seul elle n'avait pas pu se contrôler.

D'une expression profondément inquiétante, il se redressa.

Elle s'était obligée à lever la tête pour affronter ses yeux exigeant des réponses.

- pendant votre absence hier je l'ai appelé avec votre téléphone. Se lança-t-elle en se levant.

Elle était passée devant lui en serrant les pans de son peignoir, et d'une profonde inspiration elle se décida à se montrer honnête.

- il m'a dit que vous alliez me vendre si je me refuser à cette offre qui....

- quelle offre ? Coupa-t-il en l'obligeant à se retourner.

- il a demandé à l'un de ses amis de l'aider et en échange.....

Eleni s'était mordu la lèvre sans arriver à dire le reste.

Il l'avait secoué par les épaules.

- d'un mariage... avec... moi.

Son un mètre quatre-vingt-dix reprit forme, d'un courant d'air plus froid qu'un glacier il la dévisagea sans rien dire, la forme de sa mâchoire se mit à faire des pressions.

- bien entendue j'ai refusé mais il semble avoir pris la décision pour moi. Dit-elle furieuse.

Puis elle reprit :

- c'est pour ça qu'il faut absolument que je parte vous comprenez ?

Il n'avait pas bougé.

- pourquoi vous n'êtes pas venu m'en parler ?

Portant une main sur son front elle secoua de la tête.

- comment pourrais-je dire à mon kidnappeur que le traître à l'origine de cette effroyable histoire m'a rapporté votre intention de me vendre alors qu'il m'a déjà vendu lui-même à un autre ! S'emporta-t-elle en riant sèchement.

- c'est dérisoire.... seigneur ! Ajouta-t-elle en reprenant son souffle. J'ai l'impression d'être une monnaie d'échange je....

Il prit des poignets entre ses mains, il s'avança pour mieux qu'elle recule.

Sur lit.

- je vous en prie vous allez pas me rattacher je serais sage !

Elle ne put masquer son inquiétude.

Il l'obligea à s'allonger, il avait joint ses chevilles pour les faire passer sous la couverture.

Son regard de cendre brûlant et indéchiffrable la fixait.

- il faut que vous rattrapiez votre sommeil dormez un peu.

Elle avait lié ses mains prête à ce qu'il l'attache et pourtant il n'en fit rien.

Un pli dure se dessina sur ses lèvres.

- veuillez me pardonner pour hier j'ai agi sous la fureur.....

- je l'avais mérité.

Mérité ? Eleni se pinça les lèvres en regrettant de l'avoir dit tout haut.

Un sombre sourire se dessina sur ses lèvres.

Il était penché au dessus d'elle en la détaillant puis son pouce se glissa contre sa joue.

Un courant électrifia une bonne partie de son corps. Elle se pinça l'intérieur de la joue, son odeur se mit à caressait son visage.

Recroquevillée sur elle-même, Eleni laissa ses poignets assemblés contre sa poitrine. Les lèvres entre ouvert, elle s'imaginait qu'il l'embrasse avidement pour découvrir qu'elle sensation ses lèvres pourraient avoir sur elle.

La poitrine soulevée à chaque centimètre qu'il faisait, elle avait l'impression que ce rêve prendrait vie là toute suite.

Ce pli dure qui entourait ses lèvres était toujours présent et elle désirait le sentir contre les siennes.

Lentement il déposa un baiser sur sa joue. Immobile, elle laissa un souffle sortir de bouche, elle sentit sa barbe picotait sa joue comme une caresse que l'on ne peut ignorer.

Était-ce mal ?

Sur l'instant elle n'avait pas envie de réfléchir.

Surtout quand sa bouche était remontée au coin de la sienne.

Elle ne s'était pas rendue compte qu'elle avait fermé les yeux. Enfin. Il déposa ses lèvres contre les siennes, son ventre se noua, ni de peur, ni d'angoisse mais d'une sensation inexplicable. Il resta sur ses lèvres pendant un long moment, sans bouger et d'un mouvement bref mais remplie de sens, il l'avait embrassé d'un baiser passionné.