Capture Me

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| Tommy |

- Nous avons besoin de parler à monsieur Tamsen.

- Vous voyez bien qu'il n'est pas en état de parler, il n'a pas décroché un mot depuis qu'on est arrivé. Repassez plus tard.

- Mademoiselle vous devez comprendre que nous ne faisons que notre travail. On a là un cas extrêmement grave d'agression et de meurtre.

- De meurtre ?

- Kristie Keres est décédée. Une balle dans la tête et ce ne sont pas nos snipers qui ont tiré. Alors je vous répète que je dois voir votre frère pour lui poser quelques questions.

- Et vous n'avez envie d'enquêter aussi pour savoir comment une conversation privée dans la maison de mes parents s'est retrouvée exposée aux oreilles de milliers de personnes ? Parce que grâce à cette gentille personne on a quelqu'un entre la vie et la mort.

- Je sais bien mademoiselle mais chaque chose en son temps. Nous devons lui parler.

- Très bien monsieur et moi je suis sa sœur et son agent et en tant que tel je vous dis qu'il n'est pas en état de vous répondre donc je vous prierez de revenir à un autre moment.

- Nous repasserons demain à la première heure. Bonne soirée.

- À vous aussi.

J'entends des voix parler tout autour de moi sans vraiment y prêter attention. Tout ce que je sais c'est que ma sœur est énervée. Je l'entends à sa voix. Je pense que mes parents sont là. Julian et Finn aussi mais je n'en suis pas sûr. Tout ce que je vois c'est le carrelage du couloir de l'hôpital. Je ne sais même pas quelle heure il est. J'ai mal à la tête mais j'ai l'impression que la douleur se répercute dans chaque centimètre carré de mon corps, de ma peau, de mon cœur.

J'avais eu la même sensation quand j'étais loin d'elle à Paris. Sauf que là je savais qu'elle était en bonne santé, là tout ce que je sais c'est qu'elle est dans ce fichu bloc opératoire entre la vie et la mort et que moi je suis assis impuissant dans ce putain de couloir entouré de gens qui me gonflent à parler sans cesse.

- Cassez-vous putain ! hurlé-je en direction des personnes groupées un peu plus loin. D'ailleurs je peux voir que tout le monde est bel et bien là.

Je peux lire la désolation dans chacun de leur regard et je n'ai qu'une envie c'est de leur balancer une chaise à la gueule s'ils ne partent pas très vite. Je les vois tous en train de me regarder et s'en est trop. J'attrape la chaise en plastique à côté de moi et la lance dans leur direction.

Mon père la rattrape de justesse et la pose contre le mur visiblement excédé. Ça tombe bien moi aussi je le suis. Il se met à marcher dans ma direction quand Kasey l'intercepte, lui murmure quelque chose et fait signe aux autres de partir. Heureusement qu'elle est là ma petite sœur. Prudemment elle s'approche de moi et s'accroupi pour se retrouver à la hauteur.

- Je leur ai dit de rentrer chez eux, je les tiendrai au courant, me dit-elle d'une voix qui se veut réconfortante.

- Tu peux rentrer toi aussi, marmonné-je.

- Certainement pas. Je reste avec toi, je ne vais pas te laisser ici tout seul. Ça a toujours été toi et moi, je ne t'abandonne pas.

Kasey s'assoit à côté de moi et m'ouvre grand ses bras pour que je m'y réfugié. Normalement c'est les grands frères qui sont censés réconforter les petites sœurs pas l'inverse. Et pourtant tel un enfant je me blottis contre elle et laisse couler les larmes. Ma carapace se fend totalement et se brise en mille morceaux. Elle ne dit rien, se contente de me caresser le bras mais rien n'y fait, j'ai tellement mal de partout, autant pour moi que pour elle et je suis totalement impuissant face à la situation.