S C O R P I O N : « Mon inestimable »

CHAPITRE 23.

– ZAÏR –

Le silence d'une femme peut secouer la conscience d'un homme.

Rima me regarde attentivement, Nila nous regarde et moi j'ai les yeux figés sur l'écran du téléphone de Nila. Ce message. Yazid. Il n'a pas le droit de lui envoyer un message, en fait, il n'a même pas le droit de garder son numéro alors qu'il sait qu'elle est maintenant mariée.

Elles me regardent en attendant que je réagisse. Mais que faire? Je sens les nerfs me taper aux tempes, je sens mon cœur battre sur les bouts de mes doigts tellement les nerfs sont présents. Est-elle censée être plus remontée que moi? Je sais pas, tout ce que je sais instantanément, c'est que cet enculé de Yazid ne devait pas envoyer de message à Nila.

Younes surgit de nul part et prend Rima par le bras en l'emmenant vers le grand portail.

Younes, criant pour que tout le monde entend : Wah Rima, je t'avais dit de ne plus venir pourquoi t'es là?

Il faisait exprès de faire croire aux autres que Rima était là pour lui, ce qui ne passe pas avec Nila bien évidemment. Mehlish, s'il n'était pas là, j'aurais été bel et bien dans une merde.

Nila me pousse fortement et va s'asseoir à sa place. Je prends ma place à mon tour et quelques minutes plus tard Younes revient seul cette fois-ci. L'ambiance, pour ma part et celle de Nila était glaciale, contrairement aux autres, qui eux, se chamaillaient.

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– Cet enculé t'envoi toujours des messages? Pourquoi tu me l'a jamais dit avant!?

Je faisais les cents pas dans le salon pendant qu'elle regardait la télé en étant assise sur le canapé. J'étais pire que remonté contre elle et contre lui, qu'est-ce qui m'arrivait au pire? Je suis rien pour elle non? Pourquoi je réagis comme ça?

Mon honneur, aucun des deux ne peut se jouer de mon honneur. Je suis Zaïr Benzaïm et personne sur terre ne peut me prendre pour un con! C'est tout.

Elle ne parlait pas, je sais même pas si à ce moment là elle m'écoutait, elle était dans les vapes à vrai dire, elle était là physiquement mais sa conscience était ailleurs. Elle ne s'énervait même pas pour l'histoire de Rima, elle ne m'a même pas fait de reproches, elle n'a pas ouvert sa bouche depuis que la famille a quittée la maison.

Je m'assois sur la table basse face à elle et la regarde en prenant appui de mes coudes sur mes genoux. Elle ne me fait même pas attention, je sais même pas si elle a remarquée que je suis assis actuellement face à elle.

Je claque quelques fois des doigts et la regarde attentivement, observant chacun de ses faits et gestes. Elle tourne lentement sa tête vers moi et ses yeux rencontrent les miens. Je peux dire à ce moment là que, ses yeux n'expriment rien. Absolument rien. Elle a cette force en elle d'ignorer une personne en étant en la présence de celle-ci et c'est ce qu'elle fait actuellement, elle est là, elle me regarde, elle a ses yeux figés dans les miens mais elle me voit pas. Regarder c'est une chose mais voir, c'en est une autre.

Nila, aucune expression : Est-ce que ça va arriver souvent?

Je ne comprends pas, je lui lance des regards interrogatoires qu'elle comprend et reprend.

Nila : Combien de ces filles je vais devoir supporter pendant ces un an? Combien de filles vont passer à la maison? Combien d'entre elles vont me faire passer pour la femme de ménage? Est-ce que vous feriez vos choses ici, alors que je serai là?
– T'as rien suivi, t'as rien compris! Laisse-moi t'expliquer...
Nila, froidement : Si. J'ai compris une chose. Tu me respectes vraiment pas Zaïr. Vraiment pas.