Chapitre 12

6K 280 67
                                    

 Petit à petit, Annabeth s'intégra au petit groupe hétéroclite d'amis, s'installant à leur table pour déjeuner au lieu de rester seule dans son coin. Comme elle l'avait imaginé, Hazel était la fille la plus gentille qu'elle ait jamais connu. Son petit-ami, Frank, semblait tout aussi sympathique, et était incroyablement timide, ce qui contrastait avec sa forte stature. Bien que peu loquace, Nico s'avérait être quelqu'un de très perspicace et même drôle quand il s'agissait de recadrer Léo. Ce dernier était la même pile électrique qu'il avait toujours paru être, gesticulant et faisant des blagues à longueur de temps. Au fils du temps, Piper était devenue ce qu'elle considérait comme se rapprochant le plus d'une amie. Il lui était difficile d'appeler cette troupe d'adolescents des amis, car elle n'en savait pas assez sur eux, et ils ne connaissaient pratiquement rien d'elle, mais Piper était la personne qui en savait le plus, du moins lui semblait il. Le fait qu'elles aient toutes les deux un père très pris par leur carrière les avaient soudées. Annabeth savait comme il pouvait être blessant de voir un parent plus accaparé par son travail que sa progéniture, et elle connaissait aussi la solitude qui en résultait. Elles semblaient s'être bien trouvées, et la jeune fille était capable de discuter d'un mouvement philosophique aussi facilement que d'une nouvelle série qui venait de sortir, ce qui ravissait Annabeth. Piper était l'une des rares personnes à qui elle faisait confiance, et elle adorait les fins d'après-midis et soirées passées chez la jeune fille toutes les deux. Ces rares moments de bonheur lui donnaient le courage de poursuivre malgré tout ce qui se passait chez elle.

Et puis il y avait Percy.

Elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur ce qu'ils étaient. Ils n'étaient pas amis, ou du moins pas encore, mais Annabeth ne pouvait pas nier qu'une certaine complicité était née entre eux. Avec les repas, les pauses et les quelques cours qu'ils partageaient au lycée, sans oublier les cours de littérature qu'elle continuait de lui donner, elle avait découvert un jeune homme d'une bonté comme on n'en voyait plus maintenant, encore moins chez un garçon de son âge. Sa gentillesse semblait sans fin, et pas un jour ne passait sans qu'elle ne découvre quelque chose sur lui. L'image du capitaine de sport idiot après qui les filles couraient était littéralement tombée en morceaux au cours de ces deux derniers mois. Bien sûr, les filles lui couraient après, mais elle aurait mis sa main à couper que ce n'était pas parce qu'il avec des connaissances poussées en histoire, qu'il s'appliquait sur ses cours de maths ou qu'il était fasciné par la vie sous-marine. Ils se chamaillaient assez souvent, se lançant des pics et des défis l'un à l'autre, mais elle ne le détestait plus. Il avait beau avoir tout ce qu'elle souhaitait, elle s'était rendue compte que ce n'était pas une injustice. Percy travaillait pour garder son poste dans son équipe de hand, et même si ses notes de cours n'étaient pas extraordinaires, elle savait qu'il faisait tout pour s'améliorer.

Par moment, surtout quand ils se retrouvaient seuls, elle sentait son calme l'envahir et leur regards s'accrochaient sans que ni l'un ni l'autre ne détourne les yeux. C'était ces instants qui la troublait le plus, parce que dans ces moments-là, elle avait l'impression qu'il pouvait lire à travers elle, tout comme elle pouvait percevoir toutes ses émotions dans ses pupilles. Comment cette connexion pouvait-elle exister alors qu'ils se connaissaient à peine ?

Leur relation lui faisait parfois peur, en particulier quand Percy lui posait des questions sur sa famille ou son passé, parce qu'il lui était compliqué de ne pas lui répondre franchement. Elle n'avait cependant pas le choix, si elle voulait garder son secret intact. Heureusement pour elle, il n'insistait jamais quand il voyait qu'elle se refermait et passait à un autre sujet plus léger, mais la jeune fille voyait bien dans ses yeux qu'il cherchait à comprendre la raison de son silence. Elle pouvait sentir son envie de l'aider sans même connaître ses problèmes, ce qui ne faisait que renforcer son sentiment de culpabilité. Il fallait toujours qu'elle trouve des excuses ou des réponses vagues, et tout ces mensonges lui pesaient de plus en plus.

Plus que çaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant