Chapitre 39

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Assise auprès de son avocat, Annabeth tenait à peine en place. Le procès se tenait depuis maintenant un peu plus de quatre heures, et le jury était sorti pour délibérer depuis ce qui lui paraissait être une éternité.

Une main se posa sur son épaule, et elle tourna la tête pour sourire à sa mère. Elle avait dépêché son meilleur avocat pour elle, et avait pris sa journée pour venir la soutenir, tenant à être présente à ses côtés dans cette épreuve stressante.

Son père et Percy étaient également là de part et d'autre d'Athéna, attendant que le verdict tombe. Après de longues heures passées à raconter devant toute une assemblée ce qu'elle avait vécue, la jeune fille se sentait complètement vidée émotionnellement. Le pire dans tout ça avait été d'entendre Isabel nier les faits qu'on lui reprochait, clamant haut et fort qu'elle avait toujours tout fait pour qu'elle grandisse dans un milieu stable, qu'elle ne manque de rien.

L'ex belle-mère avait tout tenté pour s'en sortir, absolument tout.

En arrivant dans la salle, elle avait affiché une mine défaite, les épaules voûtées et la tête baissée, comme pour cacher ses pleurs. Après la présentation des faits par l'avocat d'Annabeth, lors de son passage à la barre, elle avait fait mine de ne pas comprendre, assurant l'aimer comme sa propre fille et l'avoir élevée comme son enfant. Voyant que ça ne fonctionnait pas, elle avait alors changé de stratégie, tentant de faire passer Annabeth pour folle. Il n'y avait jamais eu de traces, jamais personne n'avait rien entendu. Percy n'avait même pas eu besoin de témoigner pour contrer cet argument, l'avocat rappelant que la police elle-même avait constaté des coups et blessures lors de leur intervention.

De folle, Isabel tenta alors de faire passer Annabeth pour la plus violente d'elles deux. Elle inventa tout un tas de mensonges, déclarant que sa belle-fille la menaçait et la brutalisait, et que le jour où la police était intervenue, elle avait enfin trouvé le courage de se défendre, elle et ses enfants. D'après ce qu'elle disait, la jeune fille était un véritable monstre qui la faisait chanter, l'obligeant à faire absolument tout se qu'elle désirait sous peine de la frapper. Elle l'accusa même d'avoir menacé Bobby et Matthew à plusieurs reprises, quand elle comprit que cette approche était sans doute la plus crédible de toutes celles qu'elle avait essayé.

Pour tenter d'appuyer cette version, l'avocat de la défense avait appelé Percy à la barre, lui demandant de lui raconter ce qu'il savait, ce qu'il avait vu. Il lui avait ensuite demandé quelle était la nature de sa relation avec Annabeth, essayant de le faire passer pour un garçon amoureux qui aurait menti pour couvrir sa petite-amie. Le jeune homme avait eu beaucoup de mal à garder son calme à la barre, et sans l'intervention de l'avocat d'Annabeth, il aurait probablement craqué.

Les deux avocats avaient ensuite livré leurs plaidoyers chacun leur tour, l'avocat de la victime prenant la parole le premier, avant que celui de l'accusé ne ferme la discussion.

- Ne vous inquiétez pas, je n'ai aucun doute sur le fait qu'elle soit reconnue coupable, affirma l'homme assis auprès d'Annabeth.

- Et vous pensez qu'elle va avoir quoi comme peine ?

- C'est un peu plus difficile à dire. C'est malheureux, mais les crimes de violence et maltraitance sur enfant sont punis de façon assez légère. En plus de ça, son casier est vide. Je ne peux pas vous promettre qu'elle aura une peine de prison ferme très longue, mais il est certain qu'elle ne pourra plus jamais vous approcher.

La blonde soupira, se tenant la tête entre les mains en comptant les secondes qui continuaient de s'écouler. Percy tendit la main vers elle, et elle se tourna pour la saisir, entrelaçant leurs doigts en lui souriant. Il avait les sourcils froncés, signe de son inquiétude, mais garda le silence, lui embrassant le dos de la main en voulant se montrer rassurant. Annabeth laissa son front reposer contre le sien, fermant les yeux en essayant de se détendre.

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