Un piano ou de l'admiration.

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Aujourd'hui les gardiens ont décidé de nous divertir... Comme des gosses de primaire. J'ai pu apercevoir qu'un piano a été installé dans le milieu de la salle principale, quelle délicate intention. Je suis avec Dean et bizarrement il n'y a personne dans la cour... Tant mieux à vrai dire, ils sont tous occupés par cet instrument débile mis pour les divertir mais au moins grâce à ça je suis tranquille.

- Ils sont vraiment tous impressionnés par ce truc à touches ?

- Moi je pense que c'est une bonne idée, la musique ça détend et si ça peut nous faire oublier qu'on est en taule c'est une bonne chose.

- Tu parles... C'est stupide.

- Thomas... Ce n'est pas parce que tu ne sais pas en jouer que tu dois critiquer ! Se moque Dean.

- N'importe quel idiot peut en jouer.

J'écrase ma cigarette et décide de retourner à l'intérieur. De dehors on peut entendre une légère mélodie raisonner. Dean me suit en me répétant que je ne suis qu'un rabat joie... Moi je dis que je suis juste réaliste. On arrive dans la pièce principale, ces glandus sont tous autour du type qui joue, je m'avance aux côtés de Paul qui semble hypnotisé, un peu comme tous les autres d'ailleurs. Il tourne la tête et se met à me fixer les yeux grands ouverts avant de tourner la tête plusieurs fois vers celui qui joue.

- Attends... Si ce n'est pas toi qui joue... Mais... Qui ?

Il semble perdu. Encore une fois il vient de me confondre avec mon frère. Je rigole légèrement.

- Et oui... C'est Arthur le musicien du duo.

- Putain... Il joue bien cet abruti. Souffle Bayley non loin de nous.

Il est vrai que je n'ai pas grand chose à envier à mon frère mais il a un véritable talent pour la musique. Je n'ai d'ailleurs jamais compris comment il a apprit à jouer du piano et c'est ça qui est formidable, il enchaîne les notes, les accords sans aucune fausse note. Sa musique apaise, quand on était gosse je pouvais passer des heures à l'écouter jouer, d'aussi loin que je me souvienne il a toujours su peu importe mon humeur à me faire voyager à travers ses quelques notes jouées avec la plus grande délicatesse. Ma mère lui disait sans cesse "Mon fils, si tu étais aussi innocent et sensible que la musique que tu joues tu pourrais être un grand homme". Et j'étais d'accord avec elle sur ce point. Après tout, il a peut-être des choses à dire et c'est la seule manière qu'il a trouvé pour s'exprimer ?
En attendant tout le monde semble bluffé, Paul à sa tête reposée sur mon épaule alors que Bayley n'arrive pas à détacher son regard de lui... Les autres détenus non plus d'ailleurs. Je regarde derrière moi et Harrison et Jefferson écoutent aussi d'une oreille attentive. Je n'ai jamais vu ça.

Je décide après un moment de m'éloigner un peu. Réussir à avoir de l'admiration pour ce type me dégoûte un peu mais je sais reconnaître quand il est supérieur à moi. Je m'installe donc dehors et je m'allume une cigarette, le temps est couvert et il va sûrement pleuvoir... Je ne suis d'ailleurs pas tranquille très longtemps puisque Paul et Bayley me rejoignent.

- Et bah bordel... Il m'aurait presque fait chialer le con.

- Vous êtes sensible à ce que je vois.

- Raah la ferme Marks... Mais je t'avoue que pendant un instant j'étais ailleurs. Râle Bayley.

- Moi cela va faire trente ans que ça me fait cet effet à chaque fois.

- La musique ça répare des cœurs brisés et des âmes tourmentées. Déclare Paul en souriant.

- C'est beau ce que tu dis là blondinet.

- Je parle en connaissance de cause vous savez.

Paul et Bayley continuent de discuter pendant un moment, je n'essaye pas de discuter avec eux, je les écoute parler comme deux amis le feraient.

- Bon les filles... Je vous laisse j'ai des détenus à cogner moi.

- Attendez un instant... On se connaît bien maintenant, vous pouvez nous dire votre prénom maintenant ? Le B à côté de votre nom c'est quoi ?

- Plutôt mourir que de le dire. Rigole Bayley en s'en allant.

- Barnabé ?

- Ta gueule Shelby.

- Brice ?

"B" nous fait un doigt alors qu'il retourne dans le bloc. Je souris légèrement.

- Bertrand... Il a une gueule à s'appeler Bertrand.

- Pourquoi tu es parti avant la fin ? Me demande sérieusement Paul.

- Je connaissais déjà ce morceau.

- Continue de me prendre pour un con et je vais vraiment finir par me vexer.

- Tu sais très bien pourquoi, je ne supporte pas ce gars, l'idée d'avoir ne serait-ce qu'un peu d'admiration envers lui me fait du mal.

- Je vois...

- Et puis j'étais jaloux de la façon dont tu le regardais.

- Tu ne sais pas la façon dont je te regarde quand tu dors non plus.

- Tu déconnes ?

Il rigole avant de me prendre la main un instant.

- Je trouve que le "fantôme de l'Angleterre" a tendance à être un peu long à la détente.

Il me relâche la main aussitôt et se relève. Je le regarde retourner dans le bloc en souriant. Je trouve que pour un mec qui confond deux personnes il ne s'en sort pas trop mal.
Et puis après tout... c'est Paul Shelby.

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Heey ! 😁 J'espère que ce chapitre vous a plu !

C'est un chapitre totalement fanservice, il ne fait pas avancer l'histoire mais j'avais envie de poster un truc un peu plus léger vous voyez ? Tant mieux.

Breeef, je n'ai toujours rien à vous dire si ce n'est, à treeeees bientôt, restez géniaux ! 😘

Détenu.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant