Le Roi en Exil, tome 1 [TERMINÉ]

1.5 : soins

Neve bâilla et se redressa pour la centième fois pour vérifier l'état de Ciarán. Il n'y avait aucune amélioration. Le guerrier était inconscient, dévoré par la fièvre, aussi affaibli qu'un nouveau-né.
Cela faisait plusieurs jours, maintenant, qu'elle prenait soin de lui. Elle avait passé des heures interminables à enlever les vêtements collés à ses plaies suintantes, puis à essayer de remettre en place des lambeaux de peau.
Elle avait ensuite lentement nettoyé ses plaies à l'eau savonneuse pour enlever tous les résidus qui pourraient provoquer une infection, avant de les rincer à l'eau clair. Malgré cela, la fièvre s'était installée la veille. Ce qui n'avait rien d'étonnant, vu la gravité de ses blessures.
Tous les hommes avaient déserté, et lui avait laissé le soin de s'occuper du blessé. Seuls Magnus et Cavan s'était relayés pour rester avec elle et l'aider quand elle en avait besoin.
Avec Magnus, elle se sentait bien, à l'aise. Elle pouvait discuter avec lui sans avoir à chercher un sujet de conversation. Parler leur venait naturellement.
Par contre, avec Cavan, l'ambiance restait tendue. Il était froid, lui parlait sèchement. Et quand ils n'échangeaient aucun propos, la jeune femme sentait son regard noir sur elle.
Elle avait été impressionné par les beaux tatouages qui entouraient ses biceps, mais elle s'était bien gardée de dire quoi que ce soit quand elle avait croisé son regard hostile.
La jeune femme secoua la tête pour dissiper ses pensées.
Ciarán émit une note plaintive et elle retourna auprès de lui pour essuyer son front couvert de sueur. À plusieurs reprises, il avait tenté de se retourner sur le dos, et il lui avait fallut l'aide de Cavan pour l'immobiliser sur le ventre. Dans ces moments-là, ils étaient tous les deux en phase, leur bras croisés sur les épaules et les hanches du malade, côte à côte, leur visage si proche. Ils restaient ainsi de longues minutes, à attendre que le guerrier cesse de lutter.
Dans ces moments-là, Cavan n'avait conscience que de la proximité de la jeune femme, de son odeur sucrée, de la chaleur de son corps qui électrisait le sien.
Ces moments-là étaient une torture pour lui.