5.6 : Colère

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Cavan contourna le camp et observa les alentours avec attention. Il n'y avait que deux hommes. Ce qui le laissait perplexe. Il s'était attendu à une dizaine de mercenaires. Il n'en aurait pas fallu moins pour réussir à le capturer. À trois, ils n'avaient aucune chance.
S'en rendaient-ils compte ? Vraisemblablement pas.
Le dos courbé, il fit tout le tour pour se retrouver face à Neve. Elle attendait, sur les couvertures qui leur avaient servi de lit.
Elle avait les mains attachées devant elle et le regard d'une personne traquée.
Cavan serra les dents. Il avait envie de les mettre en pièces rien que pour lui avoir fait peur.
Il étudia une quantité infinie d'options avant de se décider pour la plus direct. Il se leva et s'approcha du camp d'un pas presque nonchalant.
Aussitôt, les deux mercenaires bondirent sur leurs pieds pour lui faire face. Le guerrier continua d'avancer sans ralentir, un rictus malveilla retroussant le coin de ses lèvres.
Les deux hommes hésitèrent. Le premier se dirigea vers Cavan pour l'affronter.
Le guerrier dévia la lame de son épée sans effort apparent.
Neve sursauta en quand les lames s'entrechoquèrent. Elle avait déjà vu Cavan se battre et savait à quel point il était endurant et performant. L'autre n'avait aucune chance. Mais le guerrier semblait ne pas vouloir en finir tout de suite. Il joua avec sa proie pendant un long moment, tel un chat avec une souris, et le laissa se fatiguer à abattre sans cesse son arme. Cavan attendait le dernier moment, et lorsque la lame le frôlait, il se poussait de côté. Il laissait ainsi tout espoir à son adversaire avant qu'il ne se rende compte qu'il avait encore loupé son ennemi.
Neve regardait le guerrier, fascinée par sa grâce féline, et son attention toute dirigée vers le mercenaire. Elle aurait pu crier qu'il n'aurait pas détourné les yeux de son objectif, elle en était certaine.
D'ailleurs, elle cria, alors que le mercenaire plongeait pour enfoncer son épée dans le ventre de Cavan. Pendant une fraction de seconde, elle crut que le guerrier ne bougerait pas et qu'il allait se faire transpercer. Mais au dernier moment, il pivota et coinça la lame adverse avec la garde de son sabre, avant de la faire sauter d'un coup sec.
Le mercenaire se retrouva désarmé, mais il n'eut pas le temps d'avoir peur : le guerrier venait de faire glisser son arme le long de sa gorge, où, désormais, des flots de sang s'échappaient. L'homme s'écroula, et mourut presque instantanément.

Le Roi en Exil, tome 1 [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant