Le Roi en Exil, tome 1 [TERMINÉ]

3.11 : la potence

Odhrán se protégea le visage du soleil violent qui frappait ses yeux de plein fouet. C'était une journée ensoleillée comme il y en avait eu tant d'autres. Les températures n'étaient pas particulièrement élevées, mais l'homme n'avait pas vu la lumière du soleil depuis tellement longtemps qu'il avait l'impression d'avoir le crâne transpercé par des aiguilles.
Un garde lui donna une ruade dans le dos, et il avança tant bien que mal dans la cour caillouteuse. Il traîna avec lui les lourdes chaînes qui entravaient ses chevilles.
Le dos voûté, il marchait comme un vieillard, sous le regard étonné des autres captifs qui avait cessé leur activité pour observer ce prisonnier particulier.
Puis retentirent des éclats de voix, des claquements de fouet et des gémissements.
Odhrán releva enfin la tête et observa les hommes qu'on faisait avancer deux par deux pour les faire pénétrer dans un bâtiment de pierre blanche.
Il se retrouva seul dehors, et leva la tête vers le ciel bleu. Il vit des oiseaux passer en piaillant. Il sourit. Tout n'était peut-être pas perdu, finalement.
Puis il vit la potence.