Beacon Hills : Une Nature Cachée

○ Chapitre 14 ○

E L L Y N A 

Je n'ai aucune idée d'où je suis mais j'ai bien la certitude d'être ligotée à une chaise. Mes mains mains sont nouées par ce qui me semble être une corde si serrée que je ne sens plus mes poignets. J'essaie de bouger mes pieds, mes eux aussi sont liés à la chaise. Je pousse un cri de douleur en sentent ma cheville me lancer. J'ai certainement dû me faire une entorse en sombrant. Je respire fortement, me concentrant uniquement sur mon souffle. Je guérirai dans très peu de temps.

La pièce sombre dans laquelle je me trouve est uniquement visible grâce à un rayon de lumière qui passe par une petite fenêtre en face de moi. J'entends une porte s'ouvrir et là, je me rappelle aussitôt de ma soirée. Pourquoi est-ce que Peter me veut ? Comment connait-il mon père ? Je retiens mes larmes autant que je peux.

— Comment tu te sens, princesse ?

Un seul mot, un simple surnom a suffi pour me faire éclater en sanglots. Je lui hurle de me laisser tranquille, de m'épargner, mais mes supplications le font rire. J'ai beau crier à l'aide, je sais que personne ne m'entendra. Ce n'est pas Peter. Cet homme n'est pas le père de Malia. C'est le mien et il ne ratera pas une occasion de me faire du mal. Si Luke Watson est en liberté et à moins d'un mètre de moi, je n'ai pas le temps de prier avant qu'un coup ne me fasse briser une côte.

— Tu es vraiment idiote de penser que je t'aurais laissé crier dans une chambre où n'importe qui pourrait t'entendre, a-t-il dit. M'enfermer dans ce taudis aura été la pire erreur que vous n'auriez jamais fait. Ne t'en fais pas pour Katherine, je m'occuperai d'elle aussi.

Non, ma mère était loin d'ici. Je devais me concentrer sur ce fait. Ma mère ne courrait aucun risque. Il s'accroupit toujours aussi nonchalant en inclinant légèrement la tête sur le côté. Et moi ? Je suis tout simplement terrorisée. Il n'y a aucun doute, mes amis me rechercherons et Luke n'hésiteras pas à les blesser. Soudain, il éclate d'un rire qui me fige. Je le fixe, les yeux éberlués. Cet homme est complètement fou.

— Je suis si ravi de ne pas être ce que tu penses que je suis, Petite Ellyna.

— De... de quoi tu parles ?

— Je ne suis pas ton père, mais je penses que tu t'en doutais déjà.

Il se relevait en souriant à la vue de ma mine déconfite. Je me suis toujours dit qu'un père ne pouvait jamais faire autant souffrir sa fille. Je me suis plusieurs fois demandé s'il était bien le mien, mais ma mère ne cessait de me répéter qu'il avait seulement souffert et qu'il avait besoin de faire passer sa colère à quelqu'un. Cette dernière a tant de fois voulu prendre les coups à ma place, mais la force de Luke était bien trop grande pour une femme frêle et une jeune adolescente. 

Entendre haut et fort que cet homme n'était pas mon père me fit un pincement au cœur. La seule raison pour laquelle je ne dénonçais pas sa violence était qu'il avait tout de même un lien de paternité avec moi. Je n'aurais jamais trahi un membre de ma famille, peu importe à quel point il m'avait fait du mal.

— Dis-moi, tu as une petite idée de qui sont tes parents ?

Mes parents ?! Donc Katherine Watson n'était pas ma mère non plus... Je n'arrivais pas à y croire. Toute ma vie n'a été qu'un mensonge. J'ai vécu dans l'ignorance et la souffrance. Après plusieurs tentatives pour les retenir, mes larmes roulent le long de mes joues une nouvelle fois et avec mes mains hors d'utilisation, je ne peux même pas les essuyer. Luke aimait me faire souffrir et la douleur psychologique était sa façon favorite de le faire. Il savait que même si j'essayais de paraître forte aux yeux du monde, j'étais complètement meurtrie par sa faute.