○ Chapitre 20 ○

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Mon frère était enfin avec la fille qu'il n'a jamais cessé d'aimer. Je n'étais pas du genre à dire tout le temps «je t'aime», mais sa relation est très importante pour lui. Pourquoi est-ce que je gâcherais tout en lui avouant pour Theo ? A partir du moment où il le saura, Stiles m'en voudra pour avoir menti. Mais je n'ai pas assez de courage pour parler. Quant à Scott, je pense que je n'ai pas le choix. Il sentira mon anxiété à des kilomètres et devinera de suite qui en est la cause. C'est décidé, je dirais tout à la meute dès aujourd'hui.

Je me suis réveillée bien avant mon réveil. Je devrais m'habituer à très peu de sommeil si la situation n'est pas prête à se résoudre. Quand je me lève de mon lit et me regarde dans le miroir de la salle de bain, je n'en reviens pas. Cette fille d'à peine dix-sept ans a pris tellement plus d'assurance en venant à Beacon Hills qu'elle commençait à me faire peur. Je ne suis pas humaine, ça, je l'ai toujours su. Mais entendre dire de l'homme qui était censé m'élever durant toutes ces années que je suis un véritable danger me glace. 

Je ne l'ai dit à personne mais avant même d'avoir posé un pied dans la morgue, j'ai eu l'impression de sentir la détresse de Molly. Dès que je l'ai touché, j'ai pu ressentir tout ce qu'elle éprouvait lors de sa mort : un mélange de haine et de peur.

— Tu comptes t'admirer encore longtemps ? me lance la voix fatiguée de Stiles adossé contre la porte.

Je sursaute. Il avait un don pour me surprendre.

— Tu es jaloux de ma beauté, petit frère ?

— Non, juste énervé par le fait que tu respectes parfaitement le cliché de la fille qui passe des heures dans la salle de bain.

Je lâche un petit rire auquel il répond par un sourire en coin qui me fait immédiatement penser à Theo. Tout me ramenait à lui, s'en était presque troublant. 

Au lycée, nous rejoignons Scott et Malia à mon casier. Je peux sentir leur regard s'appuyer longuement sur moi, surtout celui du loup qui lui, est au courant pour Theo. Je décide de les ignorer en me concentrant sur le tas de livres que je serre fortement entre mes mains. Je sais ce qu'ils essaient de me dire : tout révéler à Stiles. C'est vrai, je dois le faire. Il m'en voudra encore plus si il est le dernier à savoir. Alors que je relevais fièrement la tête, prête à parler, mais un bras se posa mon épaule, provoquant l'étonnement de mes amis.

— Comment ça va chère meute McCall ? dit Theo d'une voix enjôlée.

Je sens tout mon corps automatiquement se tendre à son toucher. Je me dégage en serrant mes livres de plus en plus fort et Scott me prend le bras pour se placer devant moi comme pour me protéger de Theo. Malia ravale un grognement. Je sais que si nous n'étions pas au lycée et qu'elle ne risquait pas de se faire virer aussi proche de la remise des diplômes, elle n'aurait pas hésité à le défigurer. Quant à Stiles, il semble oublier où nous sommes lorsque son poing heurte le visage de la chimère. La frappe était si puissante que Theo est ébahit par la blessure de son nez. Mon frère n'avait pas toujours besoin d'une batte. 

— Ne t'approches plus jamais de ma sœur, connard !

Il n'avait souffert que quelques secondes. C'était très peu de temps à mon goût. Son rire résonne jusqu'à énerver Malia à un point que je peux voir ses crocs apparaître.

— J'imagine qu'elle ne vous a pas mis au courant, dit-il sans abandonner son sourire.

Tous les regards sont posés sur moi. Mon cœur bat tellement fort que je suis presque sûre qu'un humain pourrait l'entendre. Scott s'aperçoit que je commence à paniquer et il presse légèrement mon bras et m'encourage à parler.

— Je... Il m'a dit en savoir plus sur ce que je suis et m'a promis de nous aider pour arrêter Peter.

Stiles secoue la tête, sûrement déçu. Malia part sans un mot après m'avoir lancé un regard noir. Quant à Scott, il se contente de me fixer comme si j'étais une petite fille qui venait de faire une très grosse bêtise.

— Les gars ! Il peut nous servir, je vous assure.

— Faites comme si je n'étais pas là ! s'exclame le concerné.

— Toi tu la fermes, ordonne Stiles en pointant Theo du doigt. 

Scott me lâche le bras et fait ce qu'il attend de faire sans doute depuis notre conversation au garage.

— Il n'est pas une personne de confiance. Je lui ai accordé le bénéfice du doute et il en a profité pour tenter de me tuer. 

— Et au cas où tu l'aurais oublié, renchérit Stiles, il t'a aussi sauté à la gorge la première fois qu'il t'a vu dans ces foutus bois. 

Je tente de croiser les yeux bleu-vert de Theo mais il se contente de fixer le sol comme un imbécile. Visiblement, je vais devoir travailler son intégration toute seule.

— Ne vous inquiétez pas, ai-je répondu d'une voix dure. S'il fait quoi que ce soit, je le ferais payer comme il se doit.

— Comme il se doit, c'est-à-dire ? demande Scott.

— Comme l'aurait fait Malia, mais avec les armes des Argent en plus.

Je vois Theo paniquer un moment mais il ne laisse pas ses émotions prendre le dessus et se mord la lèvre tout en ne me quittant plus des yeux. Je plisse les miens. Qu'est-ce qu'il essaie de faire ? 

— Bien, et comment tu comptes faire ça ? fit Stiles en un sourire hypocrite. Il a toujours un train d'avance pour nous faire du mal et le meilleur moyen de ne pas mourir est d'être le plus loin possible de ce gars.

J'avais beau creuser, je ne trouvais aucune autre raison valable pour au moins faire en sorte que mes amis puissent voir Theo ne serait-ce qu'une seconde. Après tout, il avait tué et tenté de tuer tellement de monde qu'il m'en est presque impossible. 

— Je veux savoir ce que je suis, dis-je d'une voix plus hésitante.

— On n'est pas sûr qu'il le sache vraiment, dit Scott en passant la main dans ses cheveux. Qu'est-ce qu'il aurait en échange, dis-moi.

— Il n'a aucune chance de survivre, les chasseurs le traqueront jusqu'à ce qu'il soit mort pour de bon.

— Donc d'après toi, fit Stiles en fronçant les sourcils, Theo veut une meute pour survivre... Mais il a déjà tenté de l'avoir sa meute et tu devines comment ? Le cœur de Scott avait cessé de battre. J'ai du choisir entre mon père, notre père et mon meilleur ami à cause de ce con ! 

Il s'approcha de moi d'un pas furibond avant de m'ordonner d'une voix forte et autoritaire :

— Que ce soit bien clair, Ellyna. Je veux pas que tu t'approches de ce gars.





Beacon Hills : Une Nature CachéeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant