Fusion

Chapitre 20 : Solitude

Cela faisait plusieurs jours que Lucy errait seule dans la chaumière, sans aucune nouvelle du monde extérieur, de la guilde ou même de Natsu.
Elle s'était habituée au calme de la forêt environnante, au silence seulement brisé par le ruissellement du cours d'eau et du piaillement des oiseaux, à la répétition des gestes inutiles du quotidien, à la solitude.

Cependant, sous cette apparente accoutumance, elle ne pouvait cacher ni son inquiétude, ni sa douleur.
La douleur physique, bien sûr, son flan la lançant violemment mais heureusement, occasionellement, mais surtout la douleur morale. Cette douleur morale qui lui rappelait tous les jours un peu plus que Natsu avait menti. Que Natsu lui avait menti.

Dans sa lettre, il promettait la venue de Mirajane le jour même, hors, cette dernière n'était jamais venue. Il promettait qu'ils se retrouveraient vite, mais quand ?
Lucy n'aurait pu dire depuis combien de temps elle attendait, depuis combien de jours elle espérait, depuis combien de jours elle désespérait. Car, pour elle, le sens, la durée du mot "vite" était dépassée depuis longtemps. Depuis bien trop longtemps.

Elle se leva de la chaise usée sur laquelle elle s'était postée, devant le tas de lettres de son coéquipier. Ce tas de lettres menteuses qu'elle relisait tous les jours, dans la secrète espérance que l'une d'elles lui donne la clé de sortie de cette pièce de solitude dans laquelle on l'avait enfermée.
Mais non. Chaque jour elle les relisait, les déquortiquait, mais chaque jour elle y voyait la même chose, ce désespoir mêlé de douleur que Natsu avait su imprimer sur du papier. Qu'il avait su faire parler.

Elle se dirigea vers le lit, le refit, et balaya des yeux la pièce. Elle paraissait en désordre, mais semblait également organisée à sa manière. Comme Natsu.
Il restait sur le fourneau les restes de poisson du jour de son réveil, la constellationniste n'ayant pas réellement mangé depuis celui-ci, son appétit coupé par l'attente.

Soudain, son regard se posa sur la commode. La commode qui renfermait les mensonges de son coéquipier, les secrets et vices de ce dernier, et la désolation de Lucy.
Cette commode qui était l'origine de son malheur.

Elle frappa de son point le meuble de toutes ses forces, chargée de rage et de reproche, ne se faisant pourtant pas d'illusions. Ce ne serait pas le meuble qui se briserait, mais son bras.
Cependant, malgré la douleur qui se rependait furieusement dans son membre, cela lui fit un bien fou, se convainquant que la commode ressentait aussi sa rude punition.
La mage lâcha un petit bruit aiguë, dû aux lancements brulants de son point, mais affichait un sourire satisfait.

On frappa à la porte.