Je suis devant le panneau des arrivées.
Il est dix-sept heures douze et il devrait bientôt me rejoindre. C'est fou j'ai le trac comme une gamine lors de sa première fois...
C'est pourtant loin d'être le cas, mais mon cœur s'emballe à chaque sonnerie annonçant l'entrée en gare d'un train.
Je sais qu'il va d'ici quelques minutes maintenant, être enfin devant moi après tout ce temps à se parler, se mailer, se Skyper (quand c'était possible).
J'ai l'impression de le connaître depuis toujours et pourtant aujourd'hui, nous nous rencontrons pour la première fois.
Je suis aussi excitée que terrorisée à l'idée d'enfin pouvoir le toucher, le sentir. Savoir quel odeur il a me rend dingue. Plusieurs fois j'ai essayé de savoir quel pouvait bien être cette odeur mais pour toute réponse j'avais le droit à... Je ne mets pas de parfum... Ça m'a rendu folle un temps.
J'entends les hauts parleurs cracher l'arrivée d'un énième train et je suis d'un coup prise de remords.
J'ai fait cent vingt kilomètres pour rencontrer un homme avec qui je parle depuis presque an alors que...
Ma vue se brouille... Les larmes montent...Non, je n'ai pas le droit de faire ça. Je suis un monstre d'égoïsme...
Je vais pour m'enfuir quand j'entends une voix m'appeler...
Sa voix, rauque, magnifique qui dès le premier appel m'a chaviré.
Je me retourne en essuyant rapidement mes larmes, mais c'est peine perdu.
— Salut. Hé... tu as pleuré ? me demande-t-il soucieux.
J'ouvre la bouche pour parler mais je suis subjuguée par ses yeux presque noirs. Je l'ai déjà contemplé un milliers de fois sur les photos qu'on s'envoyait, mais elles ne m'avaient pas préparé à ça.
Je force un salut qui se veut convaincant. J'esquisse un sourire qui le rassure un peu.
— Viens là ! Je veux sentir ton corps pressé contre le miens et être sûre que tout ceci est vraiment entrain de se passer. Que je ne rêve pas.
Je me love entre ses bras puissant, je me sens en sécurité. Cette sensation me réconforte immédiatement et je sais que j'ai pris la bonne décision en venant.
— Tu sens bon, lui dis-je avec un petit sourire connaissant déjà sa réponse.
— Pourtant...
Je ne lui laisse pas finir sa phrase.
— Tu ne portes pas de parfum...
— Eh !!!! Te moquerais tu de moi ? Pour notre première rencontre c'est pas très sympa. Il fait mine de bouder.
Je l'embrasse pour seule réponse.
Notre premier baiser.
Je n'ai pas réfléchi sur le moment, comme si c'était naturel. Et maintenant que nos bouches sont liées, ce sentiment augmente.
Notre étreinte s'approfondi, mon sang commence à bouillir. Il me fait un effet de dingue, jamais un homme ne m'a autant attiré, enflammé, avec un simple baiser. Nous nous séparons et je sais déjà que je suis toute rouge. Me donner en spectacle n'est absolument pas dans mes habitudes.
— Tu es belle quand tu rougis, me susurre-t-il en effleurant ma joue du bout des doigts.
— Merci, lui dis-je encore plus mal à l'aise.
Puis soudain je reviens à la réalité, une autre personne me dis souvent que je suis belle.
Un voile de tristesse passe sur mes yeux et il s'en aperçoit de suite.
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À l'ombre d'une vie
RomanceOn dit que notre destin est écrit avant même de venir au monde. Et si une erreur s'était glissée entre les lignes de la destinée ? Une parenthèse écrite tout en bas de la page ? Deux âmes qui ne devaient pas se croiser, et qui pourtant vont s'aime...