Hotel - [ Michael Jackson ] [ Terminé ]

Chapitre 29 - Laurie Merryweather

Assise à une table dans un petit café de la ville, nous parlons avec Vladimir et Billie. Je suis tellement surprise de voir Vladimir parler Anglais, il n'a plus besoin de moi pour traduire ses dossiers et pourtant, il s'obstine. Quel tête-de-mule ! Tout à coup, nous voyons une ambulance qui fait des zig-zag entre les voitures, la sirène qui est allumée, sûrement une urgence. J'espère que ce n'est rien de grave ... Oui, je suis le genre de fille qui s'inquiète pour les inconnus, problème ?

_Et sinon, Laurie ? Ça se passe comment ta vie, ici ? Demande Billie en croquant dans une barre chocolatée. Tu as sûrement plein de chose à nous raconter, n'est-ce pas ?

_Disons que ... Ce n'est pas de tout repos ...

Et encore, c'est un euphémisme de dire ça. Je mets ma vie en jeu dès que je sors de chez moi mais bon, puisque Saddy n'a plus l'air d'être dans les parages, je ne devrai plus m'inquiéter. Je ne pense pas que je devrai leur raconter mes mésaventures depuis mon arrivée et pour être honnête, je pense sérieusement à déménager. Revenir ici était une belle erreur, l'Amérique pour moi, c'est fini dorénavant. Je dois rester concentré et je dois revenir en Russie. Pas d'autre moyen ...

_Allez Laurie, fais pas ta rabat-joie ! On veut des détails ! T'as rencontré quelqu'un par exemple ? S'exclame Billie.

_Euh... À part Michael, il n'y a personne ... Enfin, personne ... Je veux dire par là qu'il n'y a personne qui m'intéresse ...

_Tu devrai rester loin de cet homme, il est dangereux. Intervient Vladimir en croquant dans une pomme rouge. Après, ce n'est qu'un simple avertissement que je te conseille d'appliquer sur-le-champ.

Mes deux amies se regardent puis se tournent vers moi. Je ne suis pas sûr de comprendre ... Est-ce une blague de sa part ? Michael n'a pas du tout l'air dangereux, je suis navré mais faut pas me prendre pour une bille. Il ne ferai pas de mal à une mouche, j'en suis sûr. Du moins, je l'étais quand les deux se mirent à se regarder à nouveau puis en évitant mon regard. Il y a-t-il quelque chose que je ne sais pas ? Mais qu'est-ce qu'il va encore m'arriver ? Ne puis-je pas simplement me reposer tranquillement quelques minutes, ne serai-ce que pour me laisser reprendre mon souffle.

_Vladimir,qu'est-ce que tu veux dire par là ? Michael n'est seulement qu'un ... Qu'un homme d'affaire, j'ai raison, n'est-ce pas ? Dis-je en croisant les jambes et les bras, me concentrant sur la situation.

_Laurie. S'interpose Billie en me tenant la main. Michael n'est pas seulement qu'un simple homme d'affaire comme tu peux en trouver sur Wall Street, tu sais ... Il ... À vrai dire, je ne sais pas comment je dois te le dire, ça me ... Je n'en sais rien...

_Ce qu'essaye de dire Billie, c'est que nous avons des informations sur Michael que tu n'aimerai pas savoir. Reprit Vladimir en posant sa pomme sur la table. Mais puisque vous avez l'air de bien vous entendre et être plutôt proche, je suis dans l'obligation de t'informer sur sa vraie personnalité.

Je suis complètement perdue. Que dois-je faire ? Qu'est-ce que je dois comprendre dans ces informations qui affluent dans mes oreilles, qui me prennent la tête, qui écrabouille mon cerveau et en fait de la compote ? Vladimir, après s'être essuyer les mains dans une petite serviette blanche, sortir un dossier de son attaché-case. Comment vous dire que ... Le dossier est énorme. Avec dessus, le nom de Michael est inscrit en relief de la couverture en cuir. Il pousse le dossier vers moi et je pose mes mains dessus. J'hésite vraiment à l'ouvrir mais ma curiosité de connaître une autre facette de Michael est une idée irrésistible qui me séduit en moins de quelques secondes. Je fais craquer le petit sceau qui renferme ses pages douteuses et commence à fouiller à l'intérieur quand Vladimir pose sa main sur la mienne, ce qui fait relever mon regard.

_Je dois t'avertir d'une chose car je ne veux rien te cacher. J'ai été mêlé plusieurs fois à son trafic mais jamais ce qui concerne les humains, en particulier les femmes. Ai-je été claire ? Dit-il en me regardant dans les yeux.

_Oui mais ... Je ne comprends pas, qu'est-ce que tu veux dire par « ce qui concerne les humains, en particulier les femmes » ? Demandai-je en me mordant fortement la lèvre inférieur, imaginant des scénarios douteux et macabre, la boule au ventre.

_Lis ses pages et tu sauras toute la vérité.

Il me sourit faiblement avant de retirer sa main. Billie et lui me regardent et se jettent de nouveau quelques regards entre eux. Je pris la première page et lis attentivement les inscriptions. C'est une description de Michael, sa taille, son âge, son profil psychologique, les membres de sa famille, de ses amis et celle qui m'attire le plus, son business. Il y a des dizaines de photos montrant des femmes attachés à des murs, traitées comme des moins que rien, il y a même des photos où certaines de ses femmes sont ... Elles se font abusés sexuellement, bordel ! Par réflexe, je détourne le regard et empêche un vomissement immédiat de ce que j'ai avalé plus tôt. Est-ce vrai, ce que je tiens dans la main, est-ce vraiment arrivé ? Est-ce la vérité ? Cela peut très bien être un montage, la technologie de nos jours est capable de faire ça en moins de deux clics avec un ordinateur. Je feuillette encore et encore et là, c'est avec horreur que je vis une photo de Saddy, presque morte, en sang et sans dents. Voilà donc pourquoi mes journées sont devenues trop calmes, tout à coup ... Elle s'est fait battre à mort par ... Michael lui-même ? Impossible, il est écrit qu'il ne se salit jamais les mains, qu'il a toujours des acolytes mais c'est sûrement lui qui a autorisé cette torture. Oh mon Dieu ... Que suis-je censé penser maintenant ? Passant les photos de Saddy, j'en trouve désormais de Billie, dévêtue, qui semble grelottante de froid tandis que tente de se réchauffer en se repliant sur elle-même. Elle a le regard vide, à deux doigts de passer de l'autre côté. Je la regarde immédiatement et elle baisse la tête. Elle était dans ce ... Business ... Voilà pourquoi elle connaissait Saddy, qu'elle connaissait l'hôtel comme sa poche, qu'elle connaissait Lucious et Liz, elle avait habité à l'hôtel juste avant moi. C'était mon prédécesseur à l'appartement. Plus j'avance dans ce dossier, plus le doute s'impose au fond de moi. A-t-il penser un jour à m'inscrire dans ce business du sexe ? Apparemment oui, il voulait à tout prix car il a signé ce qu'il appelle un transfert. Je regarde la date, c'était le lendemain de son petit accident d'ivresse chez moi. Moi qui lui faisait confiance ...

_C'est sûrement une erreur ... Commençais-je en passant mes mains dans mes cheveux. Je veux dire ... Non, c'est faux, ce n'est pas ...

_Le Michael que tu connaissais ? M'interrompt Billie en compactant le papier de sa barre chocolatée entre ses mains. Je pensais le connaître aussi, j'ai même pensé l'aimer pendant un moment et regarde ce qu'il m'a fait. Une stupide prostituée pour les plus riche de ce monde. C'est un proxénète, Laurie ! Il faut que tu l'avoues ! Elle baissa le son de sa voix afin que seuls nous trois peuvent l'entendre. C'est un putain de trafiquant d'être humain et je ne veux pas qu'il t'arrive la même chose qu'à moi. Tu m'as dit que tu voulais peut-être revenir en Russie, je crois que c'est le bon moment.

À la surprise de tous le monde, j'entendis mon téléphone qui vibre sur la table. Je vois de ma place de le nom de Michael inscrit dessus. A-t-il senti qu'il se passait quelque chose ? J'ai besoin de lui demander, en face à face, et pas seulement dans à travers un téléphone. Je veux qu'il me dise la vérité dans les yeux, peu importe si cela me fait souffrir, je veux savoir la vérité. Je ne veux plus de mensonges, plus de secret, je veux juste cette putain de vérité.