Chapitre 8 - Saddy Williams

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Tu n'es que poussière et tu retourneras en poussière. Mon cul, je ne suis qu'une grosse merde. Quand je pense que Michael ne m'a même pas adressé un seul regard. Il n'a même pas tourné la tête, il n'est pas venu à mon secours ...


Affalée contre la porte de mon appartement, l'odeur de la rue s'infiltre dans mes narines, mélangeant une pincée d'odeur de poubelle ainsi qu'un soupçon de parfum d'urine. Il est vrai, j'ai la plus pitoyable chambre de l'hôtel. Ce n'est pas du luxe mais au moins, Michael m'adonné un toit dans lequel vivre. J'avais enfin réuni assez d'argent grâce aux multitudes de trafic de drogue que j'ai fait et il a fallut que Laurie vienne me prendre a place ... Mais d'où vient-elle? Comment est-elle arrivé ici, dans cet hôtel ? Buvant une faible gorgée d'un alcool que j'ai pris au hasard, je ne risque plus de sortir de ma chambre, Lucious m'y a limite enfermé de force avant de me prendre ma clé. Ai-je dépassé des limites ? Je repense à la scène de Michael et la nouvelle locataire, il m'a oublié ... Il va m'oublier ... Il va m'oublier ... Il va m'oublier ...


_Saddy, Saddy, Saddy ... Tu n'es rien pour lui.


Oh non, encore cette voix ... Cette voix au fond de mon âme qui me parle, ne cesse de me rappeler que je ne suis qu'une merde insignifiante aux yeux de Michael. Non, je suis bien plus, je suis l'une des premières arrivantes, j'ai été là quand il avait besoin de lui ! Quand il avait besoin de baiser, j'ai ouvert mes jambes pour lui ! Quand il avait besoin d'une épaule pour l'écouter, j'étais là ! J'ai été la seule qui a accepté d'aller à ses rendez-vous à sa place ! C'est moi qui ai pris des risques pour sa vie et voilà comment il me remercie ? En me laissant tomber comme une vieille merde pour cette nouvelle locataire aux allures de connasse friqués ? Elle va voir ...


_De toute manière, Saddy, elle est bien mieux que toi ... Jamais, tu ne pourras l'égaler et tu le sais très bien ! Me murmure la voix en me prenant par les tripes, ce qui me fait tomber à genoux. Tu ne sers strictement à rien ici ! Tu n'es bonne qu'a te noyer dans l'alcool depuis ...

_La ferme ! Ferme ta gueule ! Ce n'est pas vrai ! Michael m'aime vraiment, il m'aime, il m'aime, il m'aime ! Hurlai-je en bougeant dans tous les sens, à deux doigts de me casser la voix.


Je commence a casser le peu d'objet que je détiens dans ce foutu appartement.Bordel de merde, je dois faire cesser cette voix ! Je picole autant que je peux, prend ma réserve de cocaïne et la fourre à l'intérieur de mon corps grâce a une aiguille magique. Je sens toute cette énergie maléfique qui accapare mon corps d'un seul coup, me donnant à la fois une grand sentiment d'énergie suivit d'une fatigue intense. Elle est ma drogue préférée, celle qui m'empêche de mourir à quelques millièmes de milligrammes de cocaïne. Je suis consciente de ce qui peut m'entourer mais je ne peux pas réagir. Mes membres sont ankylosés et je regarderai ce qui m'entoure, essayant de me vider la tête. Lorsque que j'entendis la serrure de la porte de mon appartement se déverrouiller et que je réagis, c'est que la drogue a vu ses effets se dissiper. Il m'en faut plus ... Toujours plus ... Je m'allume une clope avec un vieux briquet tandis que la porte se referme. Je reconnais l'odeur de Michael ... Je hume cette délicieuse odeur que je reconnais entre mille.


_Saddy. Tu es allée beaucoup trop loin, tout à l'heure. Qu'est-ce qu'il t'as prise de faire ça à Laurie, hein ? S'écrit-il en cognant son poing contre ma table de chevet toute pourrie.

_Et pourquoi est-ce que tu y tiens tant, hein, à ta précieuse Laurie ? Elle est là depuis même pas vingt-quatre heures et la voilà déjà qui détient toute votre attention, même la tienne, Michael ! Hurlai-je en le pointant avec ma cigarette donc les volutes de fumée se trouve juste en dessous de ses narines.

_C'est donc ça, que tu veux, Saddy ? De l'attention ? Tu veux que le monde veuille ton bien ? Alors très bien, tu vas en avoir.


Il s'approche dangereusement et me pousse sur le lit. Je lâche un petit gémissement, pensant que nous allions remettre notre partie de jambes interrompus par Lucious et ses renseignements sur cette pouffiasse de locataire. Au lieu de venir au-dessus de moi, il contourne le lit et vide mes tiroirs de l'appart'. Il prend dans ses bras absolument chacun de mes sachets de farines magiques. Quoi ? Non ! Non ! Non ! J'en ai besoin ! Je sais ce qu'il veut faire mais non, jamais ! Ils sont à moi, je les ai payé une putain de fortune !


_Michael, non !Je t'en prie, pas mes sachets de drogue, j'en ai besoin. M'écriai-je en m'accrochant à ses genoux.

_La ferme, Saddy. Répondit-il durement, son regard pouvant presque lancer un sortilège de mort.

_Je ferai absolument ce que tu veux mais je t'en prie, rends-les moi ...


Il reste me regarder un instant, jaugeant la situation tandis que les larmes dévalent mes joues. Je sers ses genoux contre ma poitrine et tente un regard de chien battue. Je n'ai plus de fierté depuis longtemps,je n'ai pas à me priver. Je murmure des prières, fermant juste après les yeux, comme si ces foutus mots pouvaient être entendu par Dieu s'il existe.


_J'ai besoin d'elle. Ne t'approches pas de Laurie, j'en ai besoin et après, tu pourras faire ce que tu veux. Dit-il avant de rejeter les paquets d'un seul coup sur le lit.


J'accours vers eux, les serrant dans mes bras. Je n'aurai pas supporter d'être séparé de mes chéries, ils sont devenus ma raison de vivre, j'en ai tellement besoin ...


_Pourquoi tu as besoin d'elle ? Reniflais-je en m'essayant dans la manche de mon pauvre manteau. Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ?

_J'ai besoin d'elle car elle est en relation avec un de mes plus grands ennemis sur mon marché. Répondit-il en me regardant droit dans les yeux, se dirigeant à reculons vers la porte d'entrée. Je ne le laisserai pas me piétiner et il se trouve qu'ils ont eu une relation un peu plus que professionnel. Il est accro a elle et ne peut s'en passer. Je veux toucher là où ça fait mal. S'exclame-t-il avant de poser sa main sur la porte.

_Si je comprends bien, tu n'hésiteras pas à faire le connard que tu es au fond de toi ? Ris-je sarcastiquement, ravalant un sourire qui pourrai me coûter chère.


Il sourit machiavéliquement, ce qui me fait également sourire. S'approchant de nouveau de moi, il dépose un baiser sur mon front avant de me prendre dans ses bras. J'entends son cœur battre à travers sa poitrine, à une vitesse cale et régulière, tandis que le flot d'émotions que je viens de traverser m'a chamboulé. Mon cœur tambourine à toute vitesse. J'ai failli perdre mes chéries, j'ai failli perdre Michael, j'ai failli perdre ma vie à cause de cette putain de drogue. Je tente de me faire la plus petite possible afin qu'il puisse m'encercler complètement de ses bras.


_Ne t'en fais pas, Saddy ... Tu es l'une des personnes les plus chères à mes yeux, nous nous connaissons depuis tellement d'années, je ne peux pas t'abandonné comme ça. Soupire-t-il avant de poser sa tête sur la mienne.

_Ne t'en va plus, Michael. Je t'en prie ... Reste avec moi ...

_Dès que j'en aurai fini avec Vladimir, nous serons en paix pendant un bon moment ...


Il se détache de moi et à contre-cœur, je fais de même. J'étais tellement confortable dans ses deux bras qui me réchauffait le cœur, l'âme et l'esprit. Il venait de m'apaiser, j'aime tellement être avec lui...


_Mais si tu fais foiré mon plan à cause de tes conneries de drogues ou d'alcool, je te jure que je n'hésiterai pas à te tuer car c'est un empire qui viendrait à s'écrouler par ta faute, Saddy. Par ta faute et tu connais bien les conséquences d'un tel acte.





Monsieur change de comportement ... Il est vrai que son empire, c'est comme son enfant, n'est-ce pas ? Les hommes et leurs jouets ...

Hotel - [ Michael Jackson ] [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant