Chapitre 2

666 74 4
                                    

 Il faisait si chaud sous la couverture... et tout était si calme... mais le silence fut interrompu par la sonnerie de mon vieux réveil. Grognant légèrement, je me tournai sur ma gauche et abattis mon coussin sur mes oreilles ; il ne lâchai pas l'affaire.

- « C'est pas vrai... » grognai-je en cherchant le maudit réveil à tâtons ; je ne trouvai rien. Soudain, je n'entendis plus rien... je soupirai alors, heureuse de m'être débarrassée de ce son strident mais sursautai hors du lit quand elle raisonna fortement tout à côté de mon oreille.

La tête contre la moquette et les jambes pendants de part et d'autre de mon visage, je reconnu l'auteur de cette fourberie quand son rire raisonna derrière moi.

- « Konstantin... » menaçai-je en me remettant à l'endroit, mes coudes reposant sur le bord du lit.

- « On m'a appelé ? » demanda-t-il innocemment, ces mains cachées derrière son dos. Je pris alors mon coussin et le lui envoyai en pleine figure. Il le réceptionna de peu, mais ne s'attendait pas à ce que je profite de la diversion pour le tacler au sol.

N'ayant aucune pitié pour ce coyote à foie jaune, je me mis à le chatouiller jusqu'à ce qu'il implore a pitié ; et c'est ce qu'il fit après quand même plusieurs minutes de résistance.

- « Victoire ! » dis-je en bombant mon torse, ma tête haute et mon regard outrageusement fier. Toutefois, mon triomphe fut de courte durée car je me retrouvais bientôt sur le sol à la place de mon assaillant.

- « Tu savoir que voisins pas aime bruit au début du jour. » gloussa-t-il, un sourire moqueur sur ses lèvres.

- « Tiens, c'est pas ce que tu m'avais dit y'a une semaine. » dis-je d'un ton parfaitement innocent. Nous partîmes alors à rire et, posant sa tête dans le creux de mon cou, j'en profitai pour passer mes doigts dans ses cheveux en brosse. Il soupira puis, lentement, il parsema mon cou de baisers papillons. Cette action, loin de me faire frissonner, ne fit que relancer mes rires qu'il étouffa d'un baiser qui me fit fondre.

Dans des moments comme ceux là, le temps, la température, la faim, la soif... plus rien n'avait de réelle importance... Oh combien je regrettais de ne pas avoir connu tel bonheur plus tôt.

Au moment où ses mains glissèrent sur mes hanches, j'entendis de petits pas.

Je le poussai alors doucement et, quand son regard interrogateur se posa sur moi, je lui fis signe de se taire puis lui désignai la porte ; la réaction fut immédiate.

Nous nous relevâmes en quatrième vitesse et, quand la porte s'ouvrit sur une petite bouille endormie, nous étions tout deux ; présentables et au garde à vous.... enfin, Konstantin plus que moi...

Je dus toutefois m'empêcher de rire et, passant une veste, je partis dans la cuisine pour préparer le déjeuner avec l'aide de mon jeune marmiton.

Konstantin parti vers sept heures moins le quart tandis que je vérifiai avec g/n qu'il n'avait rien oublié de sa leçon.

- « Passe une bonne journée » me dit-il en plantant un baiser sur mes lèvres avant qu'il ne parte et bien sûr, g/n ne se garda pas de nous faire par de son dégoût.

Le reste de la journée se passa tout à fait normalement ; J'amenai g/n à l'école primaire qui se trouvait à environ huit minutes d'ici puis rebroussais chemin pour me rendre à mon boulot au Green Day. Ce bar ne payait vraiment pas de mine de l'extérieur, mais je ne saurais dire pourquoi, l'intérieur ainsi que les clients me faisaient me sentir chez moi.

- « Comment va la Française ? » me demanda Pavel, notre plus fidèle pilier de bar, un homme d'une soixantaine d'années. Il arborait une barbe vraiment hirsute et des cheveux en catogan qui, je pense, n'avait pas reçu de visite d'une brosse depuis des lustres.

lectrice & Laughing Jack : arc 4 AgnosiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant