Chapitre 16

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Le pas rapide, le regard fixe et un vieux bocal remplis de vers luisants qui pullulaient sur les paroi de l'une des galeries que j'avais déjà passé, je pris la direction qu'il m'avait indiquée. Après bon nombre de mètres à ramper, sauter de pierre en pierre et à trancher les toiles de soie géantes, maintenant inutiles, je parvins devant ce qui, à première vue, me paru être un cul de sac mais,tendant d'oreille, j'entendis comme un sifflement venir du bas de cette paroi.


Je me baissai lentement et, ramenant ma dernière source de lumière devant un amas de branches et autres restes de plantes décomposées, je vis des sédiments fins êtres légèrement balayés par un courant d'air. J'approchai ma main lentement et, poussant quelques plantes de côté, je vis une grille rouillée et d'apparence très ancienne se dessiner dans la lueur bleu électrique.


Jeposai alors le bocal près de moi, sortis un petit couteau et,attrapant les plantes d'une main, je les tranchai de l'autre.Ensuite, je me mis en équilibre sur mes bras ainsi que ma jambe la plus faible et, de plusieurs coups de pied, je parvins à envoyer valser cette grille.


Le passage était petit mais, avec de la volonté et en faisant attention à ne pas tomber, je parvins à me glisser entre les briques, faire passer la guitare et le sac après moi. Ventre contre terre, je me dépêchai de prendre mon bocal quand ma main entra en contact avec ce qui me sembla êtres des os ; c'en était.Devant moi, un squelette plus ou moins complet reposait paisiblement dans un loculus. Soulagée de voir que je n'avais rien à craindre pour le moment, je poussai les ossements sur le côté puis descendis le long du mur et me retrouvai dans un couloir poussiéreux et extrêmement sombre que des loculi faisaient ressembler à un véritable gruyère.


Une forte odeur de moisissure et de pourriture se dégageaient des murs imbibés ainsi que de l'eau viciée par les cadavres d'animaux qui y avaient péri dans laquelle je marchais. Plusieurs fois, je m'effrayai du bruit singulier du manche de ma guitare qui, de temps en temps, frôlait les parois étroites de la rangé.

Bientôt,j'arrivai à un embranchement et, faisant passer le bocal d'un tunnel à l'autre je tendis l'oreille ; lequel prendre ? Je savais que tourner à droite à chaque embranchement, dans un pays où l'écriture allait de gauche à droite pouvait être une grave erreur et ainsi me mener à un cul de sac alors, je décidai de prendre à gauche et, juste pour être sûre, je donnai un coup de piolet dans la paroi. Plusieurs fois, je pris à gauche mais à un embranchement,je constatai que l'une des trois sorties avait été bouchée par un éboulement ; je fis une marque et pris tout droit.


Plus j'avançai et plus les couloirs me paraissaient se refermer sur moi ;ce n'était vraiment pas le moment pour une crise de panique !


Clang


Sursautant,je me retournai, mon piolet prêt a frapper mais je ne vis rien.J'avançai donc le bocal, mais je ne vis qu'un faible arbrisseau ;comment avait-il pu seulement poussé ici... sans lumière... ?Poussée par la curiosité, je m'en approchai et au moment où mon index effleura la surface de la plante, un cris perçant se fit entendre. Les mains plaquées contre les oreilles et les yeux plissés par une grimace de douleur, je me rendis compte que la totalité du végétal tremblait de plus belle. Je n'en pouvais plus et au moment où je crus avoir hurlé, tout s'arrêta !


Rouvrant les yeux, je m'aperçus qu'elle ne tremblait plus ; je laissai mes mains tomber le long de mon corps.

lectrice & Laughing Jack : arc 4 AgnosiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant