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-Pourquoi tu ne m'as pas dit que la copine de Davi s'avérait être sa jumelle ? chuchota Rafaella.
Les enfants étaient assis au bar de la cuisine en train de prendre un goûter, et ils n'avaient pas l'air d'écouter la conversation, mais Rafaella savait d'expérience que les enfants en général avaient des oreilles partout et qu'il valait mieux être prudent.
-Je ne savais pas ! Je l'ai appris quand elle est arrivée !
-Tu n'as pas demandé son prénom à Davi ? répliqua Rafaella en haussant un sourcil.
-Il m'a dit la même chose qu'à toi, qu'elle s'appelait Gaby. Et je n'ai pas fait le lien. De toute façon, même s'il m'avait dit qu'elle s'appelait Gabriela, je ne me serais pas attendu à...eh bien, à ça.
-Tu as vu Aurore, dit Rafaella en se mordant la lèvre.
Neymar hocha la tête.
-Elle n'a pas changé. Six ans sont passés et elle n'a pas changé.
-Tout comme tes sentiments pour elle.
-J'ai dû faire un choix, et j'ai pris celui de lui faire du mal pour pouvoir briller. C'était le mauvais choix, mais c'est celui que j'ai choisi malgré tout.
-Mais qui a dit que ce choix était irréversible ? l'interrogea malicieusement la brésilienne, un sourire aux lèvres.
🎄
Quand Aurore frappa à la porte trois heures plus tard, elle allait un peu mieux. Elle avait passé presque une demi-heure à pleurer après avoir déposé Gabriela, et ça lui avait fait un bien fou. Et maintenant, elle se sentait prête à affronter Neymar. Tout du moins, c'est ce dont elle essayait de se convaincre. Alors quand Rafaella ouvrit la porte, elle lui sourit timidement tandis que la brésilienne arborait son plus grand sourire.
-Salut, lança-t-elle en ouvrant grand la porte pour la laisser entrer. Neymar est avec les petits, il les aide à se rhabiller.
Aurore acquiesça d'un mouvement de tête, se mordant la lèvre.
-Tu sais quoi, je vais aller prendre le relai.
-Non ! s'exclama Aurore plus vivement qu'elle ne le souhaitait.
Cependant, Rafaella fit mine de rien avoir entendu et quelques instants plus tard, un Neymar torse-nu apparut, l'air perdu. Rafaella lui avait assuré qu'Aurore voulait lui parler et ce dernier en été resté perplexe, étant donné que trois heures plus tard, elle avait tout fait pour que ça n'arrive pas. Évidemment, il n'avait émis aucune opposition à cette idée et avait laissé les petits avec leur tante—même si l'un des deux ignorait qu'elle l'était.
-Hey, désolé de te faire attendre, Gabriela arrive. Elle ne souvient plus d'où elle a mis son tee-shirt.
-Tête-en-l'air, marmonna Aurore et Neymar sourit, se souvenant du nombre de fois incalculable où elle lui avait fait le reproche à lui.
-C'est bien ma fille, il haussa les épaules.
C'était tellement étrange de dire ça. Mais agréablement étrange. En fait, il aimait beaucoup la désigner comme sa fille et il se promit à lui-même de le faire le plus souvent possible.
-Écoute, Neymar...elle commença, essayant de se concentrer sur son visage et non pas sur son pack six. Je ne crois pas vraiment que ce soit une bonne idée.
-De quoi ? il fronça les sourcils.
La jeune femme prit une grande inspiration et balança les mots qu'elle avait en tête sans même essayer de tourner une phrase avec un minimum de tact.
-Je ne veux pas que Gaby te côtoie.
Douche froide pour Neymar.
-Elle est ma fille, Aurore.
-Tu as tout fait pour t'éloigner d'elle et pour ne plus avoir aucun contact avec elle quand elle est née, et tu as continué comme ça pendant cinq ans.
-Et je me rends compte de mon erreur maintenant.
-Quelle erreur ? De l'avoir laissé avec une mère sans carrière qui t'empêchait de vivre la tienne ?
-Aurore...
-Je répète autrement : je ne veux pas que tu côtoies Gaby.
Et c'est ce moment précis qu'ont choisi Rafaella et les enfants pour revenir. Alors la conversation s'est arrêtée là, comme ça. Aurore avait dit tout ce qu'elle avait à dire, Neymar, lui, avait été mis sur le banc de touche.
Alors il décida d'échanger les rôles. Jusqu'à maintenant et depuis toujours, elle était celle qui ne veut pas laisser tomber, et il était le tête-en-l'air. Mais comme lui avait fait remarquer sa sœur, rien n'était irréversible.
Pour une fois, il serait celui qui ne veut pas laisser tomber.
